Primes des casques bleus : Ce que l’Union africaine a versé au Cameroun
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Primes des casques bleus : Ce que l’Union africaine a versé au Cameroun :: CAMEROON

Les détails du montant de 5 milliards transféré par l’organisation panafricaine.

Lundi, dans la salle des actes du ministère de la Défense, l’évènement c’était la signature de l’accord de siège relatif à la base logistique de la Force africaine en attente qu’accueillera la ville de Douala. Le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, (pour la première fois sous les feux des projecteurs dans ses nouvelles fonctions) et le commissaire paix et sécurité de l’Union africaine, Smail Chergui, étaient à la manœuvre ; devant une dizaine de membres du gouvernement et le corps diplomatique accrédité à Yaoundé.

Mais avant cette phase, il y a eu une audience entre Beti Assomo et Smail Chergui. Il était question pour  le fonctionnaire de l’Union africaine (UA) de « transmettre la gratitude de l’organisation panafricaine au chef de l’Etat camerounais, qui a ordonné le paiement par anticipation les primes des soldats camerounais de la Misca ». Approché par la presse, à l’issue de la cérémonie de signature de l’accord susmentionné, Smail Chergui a révélé que « le transfert [des fonds attendus, ndlr] a été fait vendredi [9 octobre 2015, ndlr]. Cette question est définitivement derrière nous avec notre gratitude pour ces soldats de la paix. Nous les remercions pour leur patience et les mesures diligentes qu’a bien voulu prendre le gouvernement camerounais, en attendant que cette question soit définitivement réglée », a-t-il expliqué.

Mais quel est le montant transféré au Cameroun par l’Union africaine ? On se rappelle, à ce sujet, que le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, après avoir annoncé à la presse le chiffre de six milliards franc Cfa, équivalent à huit mois de primes impayées, s’était rétracté dans Cameroon tribune du lendemain. Dans une correspondance adressée lundi dernier à l’ambassade du Cameroun à Addis-Abeba, le chef du département paix et sécurité à la commission de l’Union africaine se veut clair sur les différents virements bancaires effectués au bénéfice des soldats camerounais : 673921660 dollars américains (soit 38.813 547 Fcfa) au titre des indemnités dues aux troupes pour la période allant de février 2014 au 15 septembre 2014, 239557676 dollars américains (soit 137969750 Fcfa) pour les indemnités dues aux personnel de police pour la même période et 22000,00 dollars américains (soit 12670583 Fcfa) représentant les indemnités pour blessures et handicap. Le total de la somme déboursée par l’Union africaine s’élève ainsi à 5, 27 milliards Fcfa.

Manipulation

La commission de l’UA précise dans la correspondance à laquelle Mutations a pu accéder qu’elle a « procédé à de très légers ajustements pour les indemnités dues aux troupes et aux personnels de police par rapport aux chiffres communiqués dans sa note verbale (…), en date du 15 septembre 2015, pour tenir compte des listes nominatives finales communiquées par la Mission de l’UA en Centrafrique et pour l’Afrique centrale (Misac), à Bangui ».

Plus loin, l’UA indique que « les montants transférés [le 12 octobre 2015, ndlr] devraient être reçus par le Cameroun dans un délai maximal de cinq jours ouvrables [au plus tard vendredi prochain, ndlr]. La commission saurait gré aux autorités camerounaises compétentes de bien vouloir accuser réception de ces paiements une fois reçus. La commission leur saurait également gré de bien vouloir transmettre les documents de comptabilité requis. A cet égard, la Commission prendra attache avec l’ambassade [du Cameroun à Addis-Abeba] pour des informations additionnelles ».

En rappel, le mercredi 9 septembre 2015, 200 militaires-sur près de 1300 mis en relève dans le cadre du contingent camerounais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), avaient entrepris une marche de protestation depuis le Centre de formation technique des armées, situé au quartier Ekounou à Yaoundé, vers le Boulevard de la Réunification et jusque devant le Palais de l’Assemblée nationale à Ngoa-Ekellé, en passant par le Boulevard du 20 mai. Objectif : réclamer le paiement des arriérés de primes dues à leur participation à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca).

Pour démontrer la bonne foi des autorités camerounaises sur ce dossier, le ministre de la Communication (Mincom) avait indiqué que du 30 août au 02 septembre 2015, le ministre délégué à la Défense d’alors, Edgard Alain Mebe Ngo’o, s’était rendu au siège de l’UA, à Addis-Abeba, pour porter cette situation « devenue préoccupante », à l’attention du commissaire paix et sécurité. Toute chose confirmée Smail Chergui. « Le gouvernement camerounais n’est pas responsable, au contraire. Nous avons été à plusieurs reprises contactés par les membres du gouvernement. Et moi-même j’ai reçu il y a une semaine le ministre de la Défense qui est venu jusqu’à Addis-Abeba pour me parler de cette question », avait déclaré le diplomate algérien le 10 septembre dernier.

Bien avant, le chef d’Etat-major des armées, le général René Claude Meka, avait conduit une mission d’explication le 23 février 2015, auprès des militaires dudit contingent, afin de les informer des démarches entreprises par le gouvernement camerounais. Pour des proches de l’ex-ministre de la Défense, le dénouement de cette « affaire des primes des militaires » démontre que Mebe Ngo’o « a fait son travail et ne saurait donc être le souffre-douleur d’une manipulation ourdie et entretenue pour ternir son image ».

© Mutations : Georges Alain Boyomo

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