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© Le Jour : Franklin Kamtche
- 08 Sep 2015 04:00:00
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CAMEROUN :: Mystère autour de la mort du colonel Eyong :: CAMEROON
Cinq jours après, le flou persiste sur les raisons qui ont poussé le principal chef militaire des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest à se loger une balle dans la tête.
Rien n’a encore filtré de l’enquête ouverte par la gendarmerie nationale depuis le jeudi 3 septembre dernier, lorsque le corps sans vie du colonel Eyong Tambong Ebot, 57 ans, commandant de la 22ème Brigade d’infanterie motorisée (Brim) a été découvert gisant dans son sang dans son bureau, à la garnison militaire de Bamenda, sis à Up Station. Alors que le cadavre repose à la morgue de l’hôpital régional, on est sans nouvelles de toutes les personnes qui pourraient donner un éclairage sur les mobiles de la mort subite de ce chef militaire sans problème, qui séjournait dans le chef-lieu de la région du Nord-Ouest depuis moins de six mois. Au sein de la grande muette, la loi de l’omerta règne.
De l’enquête du Jour à Bamenda, il ressort qu’au moment de se donner la mort, peu après 16h ce soir-là, le colonel Eyong Tambong Ebot n’était pas seul dans son bureau. De sources concordantes, le commandant de la Brim devait se rendre à Dschang ce jour-là, pour accueillir le général de division Sali Mohamadou, commandant de la 2ème région militaire interarmées, en visite de travail. Contre toute attente, il aurait ordonné à son chauffeur de faire demi-tour au niveau de Santa et est rentré au bureau. Y étant, il a fait venir l’homme dont l’identité tarde à être dévoilée, en tout cas un membre influent de son église, la « Full Gospel Mission » [Mission du plein évangile, ndlr]. Etait-ce son pasteur, dans cette Eglise où il était également un berger, engagé au point de bâtir un temple pour leur communauté du côté de Tiko ? Nos sources précisent qu’il aurait demandé à l’homme de prier pour lui, pendant qu’il faisait semblant de nettoyer son arme. Alors que ce dernier l’interrogeait sur ce comportement inhabituel, le coup de feu est parti. Traumatisé, il s’est évanoui. Interné depuis lors à l’hôpital de la garnison, il n’est pas accessible.
Homme d’expérience
Le colonel Eyong avait-il des soucis ? « Seuls les membres de son Eglise peuvent en témoigner », assure une source au sein de l’étatmajor du Gouverneur de la Région du Nord-Ouest, dont il faisait partie. De sa famille, on sait peu de choses. Solitaire sinon taciturne, l’homme s’ouvrait peu à ses homologues, qu’il considérait comme des « gens du monde ». Le samedi d’avant, cependant, on l’avait vu très actif lors de la réception d’une équipe de missionnaires américains qui a séjourné à Bamenda dans le cadre d’une croisade. Né en 1958, Eyong Tambong est un produit de l’Emia, d’où il sort en 1986. D’abord porte-fanion du général James Tataw, il sera en 1991 le commandant de la 611ème compagnie antichar à Dschang.
Commandant de la 222ème compagnie motorisée à Mamfé à partir de 1993, il sera ensuite instructeur à l’Emia, commandant en second du 21ème Bataillon d’infanterie motorisée à Buéa et commandant en second du bataillon amphibie (Bsa) à Tiko. En 2004, il est promu commandant du Bsa. A partir de 2007, il commande le secteur terrestre (Smt) n°8 à Bertoua puis le Smt 3 à Garoua. Avant sa promotion à la tête de la 22ème Brim, la principale arme d’occupation de l’armée de terre qui couvre les régions du Nord-Ouest et de l’Ouest, ce fils Banyange, originaire de Mamfe, breveté de l’école de guerre en Chine, était inspecteur technique de l’état-major de l’armée de terre. Il avait pour mission d’implanter cette structure et de surveiller les frontières.
Le jour de son installation, le Mindef Alain Edgar Mebe Ngo’o lui avait prescrit « le commandement et l’administration des bataillons, la préparation des formations aux missions de défense, suivant la directive du chef d’Etatmajor et la directive particulière du général de division ». Au sein de l’armée, on n’exclut pas qu’il ait mal digéré le fait de n’avoir pas été fait général lors des dernières nominations de Paul Biya. D’autres évoquent des contrôles compromettants dans ses services. Toujours est-il que le suicide de cet ex-« commandant des commandos » a créé un choc au sein des troupes.
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