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© Le Jour : Franklin Kamtche
- 21 Aug 2015 14:51:54
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Circulation:Bamenda coupée du reste du Cameroun :: CAMEROON
La principale route qui mène au chef-lieu de la région du Nord Ouest est désormais impraticable. Les eaux de ruissellement ont eu raison du morceau de route décapé et abandonné par la société des travaux publics Razel l’année dernière. Les populations très remontées.
Au départ de Mbouda, le chauffeur de taxi-brousse, qui fait habituellement la ligne de Toumaka, à Babadjou, prévient ses passagers. « La route ne passe pas. Je vous dépose là où je peux arriver. Avec vos bagages, je ne sais pas comment vous allez procéder », explique-t-il, au point d’exaspérer ses passagers. Il est 10h30. Le tarif, cependant, n’a pas varié. Il faut payer 250F sur les trois ou quatre kilomètres qu’il pourra parcourir, si la météo est bonne.
Certains, en attente depuis le petit matin du jeudi 20 août 2015, veulent arriver sur le terrain et voir comment faire pour rallier le Nord Ouest. Si proche, mais si loin depuis la veille, depuis que la pluie a fait patiner un bus gros porteur, à la fin de la portion de route goudronnée qu’on présente comme un atout de la circulation, entre Bafoussam et Bamenda. En voulant le contourner pour passer, d’autres véhicules sont tombés dans le trou, aggravant l’obstruction de la route nationale n°4.
Durant la nuit, quelques amateurs du risque ont pu se frayer un passage mais au petit matin, l’incivisme aidant, la route était complètement bloquée. A à peine 4km de la ville de Mbouda, on est bloqué par des policiers. Les voitures ne passent plus. Il faut continuer à pied. Tous les camions ont été stoppés. Collés les uns aux autres, ils font une file de près de deux kilomètres, avant le point critique, à quelques centaines de mètres du centre administratif de Babadjou, l’arrondissement frontalier entre les régions de l’Ouest et du Nord Ouest.
Près de 2000 véhicules veulent passer. Commence une marche à pied, qui culmine trois kilomètres plus loin, sur un bouchon inextricable. Les voitures de transport, par contre, jouissent d’un traitement de faveur. Leur passage est facilité mais elles sont bloquées par des camionneurs aventureux, qui veulent passer, malgré tout. Dans les cars, les passagers, après avoir bravé entre 400 et 500km pour ceux qui viennent de Kumba, Buéa, Yaoundé ou Douala, n’ont pour seule alternative que de dormir.
Certains ont faim. D’autres s’ennuient. Beauséjour Bar Bamendou, un grand débit de boisson sur le tronçon, a certainement fait sa meilleure recette, depuis sa création. Mais l’hostilité envers le gouvernement se développe entre deux bières. A 12h05, lorsque le préfet des Bamboutos et son état-major réussissent à libérer un côté de la route, les voyageurs se croient sauvés.
Ostracisme ?
C’était sans compter avec une fine pluie qui est tombée, juste 10mn. Le temps de rendre la chaussée glissante et de compliquer la vie aux passants. Un autre gros porteur est retombé dans le trou. Route de nouveau bloquée.Jusqu’à notre départ à 14h30, seules quelques motos passaient et vendaient vraiment leurs services.
A la délégation départementale des travaux publics, le maître des lieux est en congé. Le Jour a néanmoins appris que la veille, le service technique est descendu sur les lieux et a fait un devis pour des travaux urgents de remblai des failles créées sur la route par les eaux de ruissellement. Devis aussitôt mis au placard par l’autorité locale, faute de liquidités. Ici, on regrette que des véhicules de plus de 20t, en violation de la réglementation, se soient mis à circuler sous la pluie.
Il y a un an environ, la société Razel, chargé des travaux de réhabilitation de l’axe Yaoundé – Bamenda, a arrêté les travaux à Babadjou, faute de financements. Plus de deux kilomètres de route avaient été « décapés » et reprofilés avec de la terre. Les techniciens partis, la pluie a eu raison des travaux. Les voyageurs vivent un vrai calvaire depuis lors, entre Babadjou et Bamenda.
Lors de la dernière conférence des gouverneurs, celui de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, révélait que la reprise des travaux de cette route était une urgence. Avant-hier, le Délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bamenda déclarait que la route actuelle ne pouvait pas atteindre la prochaine saison des pluies. « C’est parce que les travaux se sont arrêtés à Babadjou et non à Santa que nous ne concluons pas que l’on voulait redessiner la frontière entre le Cameroun oriental et le Cameroun occidental. Aller à Bamenda, c’est comme sortir du Cameroun», nous confiait un conseiller municipal Sdf de Douala II, lors du vingt-cinquième anniversaire de ce parti, le 26 mai 2015, à Bamenda. En effet, les anglophones prennent mal le maintien de cette route, passage obligé pour joindre tous les coins du Nord-Ouest, dans un état de délabrement très avancé.
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