Indonésie : 8 condamnés à mort parmi lesquels trois Nigérians et un Ghanéen
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Condamnés à mort pour trafic de drogue, sept étrangers et un Indonésien ont été exécutés mardi vers minuit sur l'île isolée de Nusakambangan. Le président indonésien a refusé de céder à la mobilisation internationale lui demandant d'épargner ces vies, le procureur général justifiant par la nécessité pour l'Indonésie de mener «la guerre contre la drogue». Le cas du Français Serge Atlaoui reste en suspens.

Ils sont bien passés devant un peloton d'exécution malgré les nombreux appels à la clémence. L'Indonésie a confirmé mardi soir l'exécution de huit condamnés à mort, dont sept étrangers. Une Philippine a obtenu un sursis au dernier moment.

Deux Australiens, un Brésilien, trois Nigérians, un Ghanéen et un Indonésien, tous condamnés pour trafic de drogue, ont été fusillés au complexe pénitentiaire de l'île isolée de Nusakambangan dans la nuit de mardi à mercredi, peu après minuit heure locale (19 heures en France), comme c'est traditionnellement le cas.

Les premières réactions diplomatiques ne se sont pas fait attendre. Dans la soirée, le Premier ministre australien a annoncé que son pays allait rappeler son ambassadeur. «Nous déplorons ce qu'ils ont fait et cela ne peut pas être considéré comme une simple affaire de routine», a déclaré Tony Abbott.

De même la France «rappelle son opposition à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances», a indiqué mardi soir le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Dans un communiqué, Romain Nadal a assuré que Paris était «solidaire avec les pays des ressortissants» étrangers exécutés et rappelé que « les autorités françaises demeurent totalement mobilisées en faveur de Serge Atlaoui, dont la situation reste très préoccupante».

«Nous menons une guerre contre les horribles crimes liés à la drogue qui menacent la survie de notre nation», a justifié quelques heures plus tard le procureur général d'Indonésie Muhammad Prasetyo, soulignant qu'une «exécution n'est pas une tâche plaisante». Quant au volet diplomatique, «nous ne faisons pas des ennemis de pays d'où venaient les exécutés. Nous luttons contre les crimes liés à la drogue», a-t-il souligné, voulant croire que la décision australienne de rappeler son ambassadeur n'était que provisoire.

Ils ont été fusillés dans une clairière

Dans les heures qui ont précédé la mort des condamnés, des ambulances transportant des cercueils blancs se sont rendues sur l'île de la prison. Les familles des détenus ont rendu une dernière visite à leurs proches, dans une atmosphère empreinte d'angoisse, de tristesse et d'émotion.

En Indonésie, les condamnés à mort sont extraits de leur cellule à l'isolement, conduits dans une clairière, attachés à un poteau et fusillés par un peloton d'exécution de 12 tireurs.

Condamné à mort lui aussi pour trafic de drogue, le Français Serge Atlaoui, 51 ans, avait été retiré quelques heures plus tôt de cette liste en raison d'un recours devant la justice. Mais le parquet général indonésien a réaffirmé mardi qu'en cas de rejet de sa procédure administrative, il serait exécuté seul et que les autorités n'attendraient «pas très longtemps».

La mobilisation internationale n'a pas été entendue

Dans un ultime communiqué commun publié à quelques heures seulement du peloton d'exécution, l'UE, la France et l'Australie ont appelé Jakarta à «stopper les exécutions», et à «réfléchir à l'impact de la position de l'Indonésie dans le monde et à sa réputation internationale». L'ONG Amnesty International a vivement critiqué les nouvelles exécutions «totalement répréhensibles» et appelé le président indonésien à «abandonner immédiatement les projets de nouvelles exécutions».

En janvier, l'Indonésie avait déjà fusillé six condamnés pour trafic de drogue (dont cinq étrangers), provoquant des critiques internationales.

Depuis qu'il a remporté la présidentielle l'été dernier et pris ses fonctions en octobre, le président Joko Widodo a rejeté toutes les demandes de grâce de condamnés à mort pour trafic de drogue, estimant que son pays avait besoin d'une «thérapie de choc» pour faire face à ce fléau qui fait des milliers de morts chaque année. Depuis 1999 et l'avènement de la démocratie, le pays a mis à mort 27 condamnés. En 100 jours de présidence, Joko Widodo a déjà fait fusiller 14 personnes.

© Source : leparisien.fr

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