Allemagne - Diaspora : La ville de Pforzheim dit NON á Boko Haram
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Allemagne - Diaspora : La Ville De Pforzheim Dit Non Á Boko Haram :: Germany

L´histoire retiendra que c´est à Pforzheim, en Allemagne, qu´a été lancée le samedi 14 février 2015, la première marche de mobilisation contre la secte Boko Haram qui livre une guerre asymétrique aux forces de défense des pays du bassin du Lac Tchad. Une initiative très réussie de trois africains vivants dans cette ville et qui ont eu la prouesse de mobiliser beaucoup plus d´européens que leurs propres compères.

Bien que vivant á plus de 6000kms du théâtre des évènements, Patrick Kouangain, Lavoisier Yambde et Pasteur Martin Ngnoubamdjum, représentant de la diakonie de Pforzheim, ont pendant près de 2 heures interpelé les consciences des populations de la ville de Pforzheim, afin qu´elles n´oublient pas les atrocités que la secte Boko Haram commettent au Cameroun, au Nigeria et au Niger. Malgré le froid glacial, les allemands sont venus très nombreux s´imprégner de ce malheureux phénomène islamiste dont leur parlent très peu leurs médias, beaucoup plus rivés vers la guerre en Ukraine. Au contraire, les africains, notamment les camerounais, étaient peu visibles, alors qu´ils avaient été sensibilisés par les canaux usuels et par votre journal.

Néanmoins, au-delà des discours prononcés par les différents intervenants notamment par le Pasteur Christopher Olojede ( porte parole de la communauté nigériane de Pforzheim), Jens Kück(Adjoint au maire de la ville de Pforzheim membre SDP du conseil communal ) et Pasteur Nicola Friedrich de l´église évangélique de Matthieu de Pforzheim, Patrick Kouangain et Lavoisier Yambde reviennent ici sur les grandes lignes ce coup d´envoi des marches de soutien au gouvernement camerounais et á ses vaillantes forces de défense, soutenues par celles du Tchad et du Niger.

Comment s´est déroulée la mobilisation contre Boko Haram du 14 février 2015 à Pforzheim?

Patrick Kouangain : Dans l´ensemble, elle s´est déroulée dans les bonnes conditions. Plusieurs personnes ont répondu présent à notre appel; des autorités politiques de la ville aux autorités religieuses, en passant par l´association des étudiants africains de la ville.

Quels sont les principaux messages délivrés á cette occasion?

Les principaux messages sont aussi ceux qui étaient inscrits sur les pancartes, á savoir Non au terrorisme, Non à Boko Haram. Tous Unis derrière l´armée camerounaise. Tous Unis pour la paix. Chrétiens, Musulmans; Européens ou Africains, main dans la main.

Comment vous ont apparu les populations de la ville Pforzheim lors de la mobilisation?

Cette démonstration contre la secte  Boko Haram nous a permis de constater que les populations ne sont pas suffisamment informées de ses atrocités sur nos populations qu´elle tue, viole et bombarde. Donc l´écho de leur barbarie n´est pas assez répandu  dans les principaux médias. D´où la nécessité pour nous d´engager pareille initiative. Vous savez que l´Europe est beaucoup plus concentrée sur la guerre en Ukraine; celle-ci occulte les autres guerres qui se passent ailleurs dans le monde et notamment celle qui se déroule dans la partie septentrionale du Cameroun.

Cependant, nous pouvons nous estimer satisfaits en ce sens que nous avons reçu plusieurs mails venant de plusieurs organisations de droit de l´homme, de promotion de la paix dans le monde, des associations camerounaises aussi. En même temps aussi, nous avons noté que certains camerounais sont coupés des réalités du Cameroun. Il y en a qui nous demandait ce que c´est que Boko Haram; ce que fait Boko Haram. Ce qui nous a surpris vraiment. Nous espérons que cette démonstration les a édifiés.

Est-ce donc cela qui a expliqué leur manque d´engouement de samedi dernier á Pforzheim ?

Oui, je le pense bien. A leur décharge, je dois dire que les médias d´ici n´en parlent pas beaucoup aussi. Mais camer.be est là pour combler leur manque d´informations sur le Cameroun.

Y-a-t-il d´autres initiatives après cette grande première en Allemagne, à savoir avoir été les premiers á organiser une marche contre Boko Haram ici?

A moyen terme, mes camarades et moi n´envisageons encore rien. Nous osons espérons qu´elle sera poursuivie dans d´autres villes allemandes.

Quelles autres leçons tirez-vous á la fin?

La première leçon est celle relevée plus haut, à savoir la présence de plus d´européens que d´africains. La seconde leçon est que les allemands présents se sont sentis très touchés par ce qu´ils apprenaient. D´ailleurs au lendemain de la démo, j´ai suivi un débat sur boko haram dans média local.

Au demeurant, la démo du 14 février dernier  m´a aussi permis de comprendre que beaucoup d´africains, notamment les camerounais, ne prennent pas la mesure de leur responsabilité citoyenne en tant que diaspora face á la guerre de Boko Haram contre notre très cher et beau pays, le Cameroun. Seuls ceux qui sont épris de paix, du désir de voir le Cameroun avancé se mobilisent. En tout cas, je dirai tout simplement qu´il faut continuer á mobiliser les camerounais tant que ce cancer de Boko Haram n´est pas éradiqué dans notre pays.

Qui sont les organisateurs de la démonstration á Pforzheim ?

Nous sommes un comité de trois personnes. Il ya moi Patrick Kouangain, camerounais d´origine vivant en Allemagne depuis 13 ans. Après des études supérieures en construction mécanique á l´université de Dortmund, je vis depuis peu á Pforzheim avec ma petite famille.

Lavoisier Yambde: Quant á moi, je suis Lavoisier Yambde, en allemagne depuis 6 ans. Je travaille comme infirmier dans un hôpital de la place. Notre collègue, le Pasteur Martin Ngnoubamdjum, n´est pas sur place en ce moment.

Et puisque j´ai la parole, je vais devoir la garder pour dire que déjà je remercie camer.be  de nous avoir donné cette opportunité de sensibiliser sur la guerre que livre Boko Haram á notre pays. Je remercie aussi tous les africains, allemands, chrétiens, musulmans pour leur soutien.

Cette démonstration est un caillou lancé dans la marre; nous espérons que les ondulations feront leurs effets.

 

© camer.be : Issa-Behalal

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