Lutte contre Boko Haram : Qui paiera la note ?
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Une conférence de donateurs sera organisée dans un mois pour mobiliser l’argent nécessaire pour cette guerre.

Il est annoncé le déploiement dans les prochains jours d’une force multinationale à l’effet de combattre Boko Haram. Cette force est évaluée à 7500 hommes. Il s’agit donc d’un renfort. En attendant, le  Cameroun a positionné depuis huit mois ses soldats au front et ceux-ci combattent avec efficacité ces terroristes fanatisés. Le Tchad a envoyé un contingent de 2 500 soldats qui luttent aux côtés des Camerounais. Le chef de l'Etat béninois, Yayi Boni, a sollicité début janvier, la disponibilité de son armée pour appuyer le voisin du Nigeria dans sa lutte contre le même groupe qui, dit-il, met en péril, non seulement la vie d'un peuple, mais aussi de toute une région, voire de tout le continent.

Solidarité internationale ?

Ces militaires engagés au front ont besoin tous des armes, de la nourriture, de l’eau, des soins, de la logistique et des renseignements. Au moment où l’on s’apprête à mettre sur pied une coalition, l’on s’interroge sur qui va payer la note d’une telle guerre seulement qui ne concerne plus le Nigeria où elle est née ni même ses pays voisins, victimes collatérales. Les pays concernés directement par la guerre dont le Cameroun vont-il donc régler cette note ? Ou alors y aura t-il une solidarité internationale ?

Au Cameroun, l’on commence déjà à s’habituer à l’expression « effort de guerre ». Et Paul Biya a dit dans son discours de fin d’année 2014 que la paix n’a pas de prix. Le pays ne va donc pas lésiner sur les moyens. « Les troupes camerounaises, plus de 6000 hommes, qui sont déployées dans la partie septentrionale du pays depuis huit mois sont supportées exclusivement par le budget de l’Etat », déclare Pierre Moukoko Mbonjo, le ministre des Relations extérieures. Le Minrex qui représentait Paul Biya au dernier sommet de l’Union africaine ne s’entoure pas des formules diplomatiques ou d’un quelconque orgueil lorsqu’il lance : « Nous avons besoin du soutien financier, logistique de l’Afrique et de la communauté internationale ».

Son appel a visiblement été entendu, puisque le conseil de paix et de sécurité de l’Ua a invité la Commission à organiser une conférence des donateurs, d’ici la mi-mars 2015 et avec le soutien des Nations Unies pour faciliter la mobilisation des ressources nécessaires. Dlamini Zuma saura-t-elle mettre en pratique cette résolution et convaincre ces donateurs de la nécessité de mettre la main dans la poche ? Peut-être. Mais ce qui est certain, c’est que lorsque la résolution du conseil de sécurité de l’Onu sera votée, elle s’accompagnera du nerf de la guerre. Mais le vote de cette résolution dépend de la pertinence des documents qui vont sanctionner la réunion de Yaoundé qui s’ouvre jeudi prochain.  

En attendant, les différentes couches de notre société notamment que les hommes d’affaires- ne peuventelles pas contribuer à cet effort de guerre ? Dans tous les cas chez nos voisins tchadiens, l’Afrique peut se prendre en charge. Idriss Deby affirmait ce week end que « l’Afrique a des moyens, des capacités et des hommes ». Que faut-il donc ? « La volonté », tranche-t-il.

© Le Jour : Younoussa Ben Moussa

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