Revendications des avocats et enseignants anglophones : Les pouvoirs publics militarisent les régions du Nord-Ouest et Sud-ouest
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Hier lundi à Bamenda, le mot d’ordre de grève des enseignants anglophones à très vite viré en manifestations de revendication pour l’indépendance et contre la marginalisation des populations anglophones du pays.

A la suite du mouvement  d’humeur lancé il y a plusieurs semaines par les  avocats anglophones dans les régions du Sud-ouest et Nord-Ouest, les enseignants d’expression anglaise ont réitéré ce même geste ce lundi 21 novembre 2016 à Bamenda, capitale de la région du Nord-Ouest. Mais contrairement à la grève des avocats anglophones, celle des enseignants a vite viré en une manifestation de protestation contre les multiples formes de discriminations dont sont victimes les populations anglophones du pays.

Tout comme celle-ci  a été considérée par une bonne partie des manifestants comme l’occasion idoine de revendiquer l’indépendance de cette partie du Cameroun. L’on a ainsi vu des manifestants dont il demeure difficile de confirmer s’ils sont enseignants ou pas envahir les rues des quartiers de Bamenda, selon des sources contactées sur place. Provoquant parfois la réaction violente des forces de l’ordre.

Une situation que n’a, apprend-on, pas souhaité le Syndicat des enseignants anglophones (la CATTU, la Cameroon Teacher’s Trade Union). Ce d’autant plus qu’en fin de semaine dernière, le secrétaire général de la CATTU, Wilfred Tassang, appelait, selon le journaliste et blogger camerounais, Solomon Amabo, les enseignants, élèves et écoliers à rester chez eux tout au long de la journée de lundi, 21 novembre 2016. « Je pense que le gouvernement aurait déployé des troupes avec la possibilité de violenter les populations, comme ils l’ont fait durant la grève des avocats anglophones », disait-il dans une interview à certains journaux d’expression anglaise. Malgré cet appel du secrétaire général de la CATTU, Wilfred Tassang, les populations de Bamenda ont quand même bruyamment manifesté hier lundi.

Une situation qui a créé une véritable tension dans la ville, avec le déploiement des éléments de la force de l’ordre parmi lesquels ceux de l’armée. A travers des vidéos postées sur les réseaux sociaux, l’on a ainsi pu voir des coups de feu de dissuasion tirés à l’air. Du côté du Sud-ouest, la journée de lundi, 21 novembre 2016, était plutôt calme. Malgré la forte présence des éléments de la force de l’ordre dans des villes telles que Buea, Limbe ou encore Kumba. Et selon des habitants interrogés, l’appel au calme du secrétaire général de la CATTU a plutôt été bien suivi dans cette région anglophone du pays.

Contrairement à Bamenda, où  les populations n’ont pas pu éviter l’affrontement avec les forces de l’ordre. Un affrontement qui est ainsi intervenu, après que les autorités de Yaoundé aient tenté de négocier avec les membres de la CATTU à Yaoundé vendredi dernier, pour qu’ils lèvent le mot d’ordre de grève. Parmi les revendications de ces derniers, le retrait et le recasement de tous les enseignants francophones des salles de classe anglophones, à l’exception des enseignants bilingues ; le retrait des conférenciers francophones et administrateurs des universités anglo-saxonnes de Bamenda et Buea, etc.

Une grève des enseignants anglophones qui fait suite à celle des avocats anglophones qui eux aussi revendiquent plusieurs choses. A savoir, les versions anglaises des Actes uniformes Ohada révisés, le rejet de l’application du Code civil francophone dans les juridictions des régions du Sud-ouest et Nord-Ouest, qui sont anglophones,  etc.

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