Le chef du comité de vigilance tué par Boko Haram
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Le chef du comité de vigilance tué par Boko Haram :: CAMEROON

Le chef du comité de vigilance de Cherif-Moussari, Modou Boukar, a été froidement assassiné dans la nuit du 14 juillet 2016.

Le jour même de son installation. Cette nuit-là, des hommes armés de kalachnikov ont investi sa maison aux environs de 23 h et lui ont ouvert la gorge à l’aide d’une lame tranchante. «Nous étions couchés quand ils ont fait irruption dans la concession. Ils ne nous ont pas laissé le temps  de dire quoi que ce soit. Ils se sont saisis de mon mari et l’ont ligoté avant de lui trancher la gorge. Nous avons crié pendant un temps pour alerter la population et obtenir des secours, mais en vain.

Personne n’a osé pointer son nez hors de chez lui. Ils ont tiré quelques coups de feu en l’air pour dissuader toute personne qui aurait voulu nous venir en aide, puis ils ont pris tout leur temps pour accomplir leur sale besogne. Ce n’est qu’après cela qu’ils se sont retirés», raconte la veuve du défunt.

Le comité de vigilance de Cherif-Moussari a vu le jour le 14 juillet 2016 et comptait 50 membres dont Modou Boukar. Ce dernier avait été désigné pour diriger le groupe. Mal lui en a pris, car il a été tué quelques heures seulement après son investiture. «Dès qu’ils sont entrés, ils se sont adressés à moi en me disant : c’est fini avec toi.

Trouve-toi un autre mari, car nous sommes là pour ôter la vie à ton putain de mari. Ils étaient six. Et c’est ainsi qu’ils se sont rués sur lui et l’ont réellement tué», poursuit l’inconsolable épouse du feu Modou Boukar. Les militaires basés à Sanda-Wadjiri, saisies, ont tenté en vain de remonter les pistes.

«Les militaires sont venus le lendemain aux environs de six heures du matin et ont essayé de suivre quelques indices pour retrouver les bourreaux de notre chef, mais il leur a été difficile de les retrouver, car les traces et les marques des pas convergeaient vers la frontière nigériane. Mais qu’à cela ne tienne, ils ne réussiront pas à nous décourager.

Ce comité est créé sur instruction du sous-préfet afin qu’il prête main-forte aux éléments de la base de Sanda-Wadjiri nouvellement créée suite aux récents enlèvements qui ont eu cours dans ce village.

Nous ne baisserons pas les bras. C’est un combat que nous allons mener avec fermeté pour la mémoire de notre regretté chef et frère Modou Boukar. Nous savons qu’ils ne sont pas loin de nous. Ils vivent avec nous et épient nos gestes et mouvements au quotidien.

Toute chose a une fin; alors, je crois qu’un jour, ils tomberont entre nos mains», déclare Moussa Hayava, membre du comité de vigilance de Chérif-Moussari. Chérif-Moussari est une localité située à 17 kilomètres de Mozogo et à 48 de Mokolo dans le Mayo-Tsanaga.

Le regretté Modou Boukar était coiffeur. Il laisse une femme et quatre enfants.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo