Maurice Kamto écarté : le Conseil constitutionnel sous le feu des critiques politiques
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Le rejet de la candidature de Maurice Kamto par le Conseil constitutionnel continue de susciter un vif débat au Cameroun. Le 6 août 2025, sur les ondes de RFI, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a justifié la décision en affirmant que le Conseil des sages avait agi dans le respect des règles. Selon lui, les documents en possession du gouvernement prouvent qu’Ekane Anicet n’assume plus aucune fonction au sein du Manidem, parti qui avait investi Kamto. « Je n’ai pas besoin de les présenter », a-t-il déclaré, avant de préciser que le seul représentant reconnu à la date du dépôt des candidatures était Dieudonné Yebga.

Cette déclaration intervient après un double revers pour Maurice Kamto, dont la candidature avait déjà été rejetée fin juillet 2025 par le Conseil électoral pour « pluralité d’investitures ». Le 5 août, le Conseil constitutionnel a confirmé cette exclusion, tout en jugeant sa requête recevable sur la forme mais non fondée sur le fond. Pour le ministre, le droit a été appliqué sans ambiguïté et les partisans de Kamto devraient « pleurer dans leurs chambres » plutôt que descendre dans la rue.

Cependant, cette position est loin de convaincre les soutiens du leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Emmanuel Simh, avocat et vice-président du parti, dénonce une décision « purement politique » et estime que le Conseil constitutionnel a failli à son serment. Selon lui, les juges ont préféré suivre des instructions plutôt que de rendre au peuple camerounais la décision qui s’imposait.

Dans l’opinion publique, ce nouvel épisode renforce le sentiment d’un processus électoral verrouillé, où les décisions judiciaires seraient dictées par des considérations politiques. Pour de nombreux observateurs, cette affaire pourrait accentuer la fracture entre les institutions et une partie de la population, déjà méfiante envers la transparence du système électoral.

Alors que la tension reste palpable, le rejet de la candidature de Maurice Kamto risque de marquer un tournant dans la campagne présidentielle de 2025. Entre accusations de manipulation politique et défense d’un strict respect de la loi, le Cameroun s’engage dans une séquence où la bataille pour la légitimité se jouera autant dans les urnes que dans les esprits.

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