Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale et figure influente du RDPC, est une nouvelle fois au cœur de l’actualité politique camerounaise. Le 7 juillet 2025, un nouveau parti a vu le jour sous son patronage : l’All Cameroonians Congress (ACC). Dirigé par Ousmanou Aman Saa’ly, ancien maire démissionnaire du FSNC à Pitoa (région du Nord), cette formation suscite des interrogations quant à son rôle réel dans le paysage politique.  

En tant que ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji joue un rôle clé dans l’enregistrement et la régulation des partis politiques. Depuis sa nomination, il n’a autorisé que la création de mouvements alignés sur le RDPC, ce qui renforce les critiques sur une possible instrumentalisation du système partisan.  

Selon Me Désiré Sikati, avocat et membre du MRC, l’ACC serait une coquille vide, conçue pour servir de relais au RDPC lors des prochaines élections. Ousmanou Aman Saa’ly, homme d’affaires influent de la Bénoué, était jusqu’ici un financier majeur du FSNC de Issa Tchiroma. Son passage à l’ACC entraîne plusieurs militants et élites du Nord, ce qui pourrait redistribuer les cartes politiques dans la région.  

« L’ACC est un instrument destiné à faciliter d’éventuelles fraudes électorales dans le Septentrion si l’opposition baisse la garde », affirme Me Sikati. « Mais cette fois, cela ne passera pas. »  

Cette stratégie s’inscrit dans une logique de contrôle du jeu politique, où seuls les partis soumis au RDPC obtiennent une reconnaissance officielle. L’ACC rejoint ainsi une liste de mouvements satellites, souvent accusés de servir de façade démocratique tout en consolidant l’hégémonie du parti au pouvoir.  

Dans un contexte de tensions politiques persistantes, la création de ce nouveau parti relance le débat sur la transparence électorale et la liberté d’association au Cameroun.