Oui, je sais que c'est un peu tiré par les cheveux: je trouve néanmoins que le sort réservé au journaliste Martinez Zogo vaut celui qu'aurait subit le célèbre capitaine Guerandi.

Un peu d'histoire pour les jeunes.

QUI EST LE CAPITAINE GUERANDI ? 

J'ai bien connu cet homme étrangement calme car, Lieutenant à Dschang, il occupait un studio dans notre concession familiale. Avec le défunt capitaine Konate (mon vrai ami victime collatérale du putsch) il faisait partie de jeunes officiers qu'Ahidjo avait envoyé dans de grandes écoles internationales pour formation. 

Lorsque des militaires décident de mettre fin au Régime de Paul Biya en 1984, il est un des cerveaux de l'opération. 
Après l'échec de cette tentative de coup d'Etat, il s'enfuit vers le Burkina Faso et vit entre ce pays et la France où il obtiendra d'ailleurs un doctorat. 

LA DISPARITION DU CAPITAINE

Étant l'un des rares officiers ayant échappé à la purge qui a suivi ce coup d'Etat, il devient une sorte d'ennemi numéro 1 pour le pouvoir. Son nom devient l'objet de tous les fantasmes car on le dit à la tête de parfois 5000 hommes visant à prendre le pouvoir au Cameroun. 
Lorsqu'il m'appelait au téléphone depuis le Burkina ou de la France, il était dépassé par les événements au point de me demander s'il pouvait porter plainte aux journaux diffusant de telles informations. Très amusé par sa démarche incongrue, je ne cessais de l'en dissuader.

LA DGRE ACCUSÉE COMME DANS L'AFFAIRE MARTINEZ ZOGO 

Sa disparition nous ait conté par le journal "Jeune Afrique": on y apprend que ce dernier aurait été enlevé nuitement à Paris par un commando dirigé par un ex officier supérieur portugais; que cette nuit là-même, il est conduit au Cameroun par avion privé suivant un faux plan de vol: le capitaine aurait alors été remis à  des officiers de la DGRE sur l'axe lourd Douala-Yaoundé.

Depuis, il a disparu : j ai froid au dos en imaginant le sort qui lui aurait été réservé.  Ça ne ressemble pas à l'affaire Martinez Zogo ?

L'ironie du sort est que certains des exécutants sont aujourd'hui empêtrés dans cette affaire Martinez Zogo et le principal mis en cause par le Colonel portugais (qu'on a refusé de payer) bien qu'en liberté,  vient de perdre un poste prestigieux au sein de la DGRE suite au développement de cette affaire Martinez Zogo.

Bien sûr qu'on ne pouvait pas faire disparaître un "client" comme Guerandi sans ordre supérieur: mais ces gens paieront cher un jour. Certains méditent d'ailleurs actuellement leur sort en prison en attendant... pire.

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