L'urgence résonne à travers les réalités que nous ignorons trop souvent. Dans un Cameroun où le quotidien du peuple est marqué par les difficultés financières, le pouvoir en place semble être plus préoccupé par le pillage des caisses de l'État que par le bien-être de ses citoyens. Les hausses constantes des prix sur le marché agissent comme un fardeau supplémentaire, appuyant davantage sur les épaules déjà affaiblies du bas peuple.

Alors que les citoyens luttent pour joindre les deux bouts, le silence qui a longtemps enveloppé ces agissements a créé un sentiment d'impunité au sein du régime en place. Il est temps de rompre ce silence, de faire entendre nos voix et de nous élever contre ces pratiques qui nous appauvrissent collectivement. L'alternative est claire : s'insurger maintenant ou risquer d'être décimés par l'inaction.

DÉCLARATION SUR L’AUGMENTATION INACCEPTABLE DES PRIX DES CARBURANTS ET L'AGGRAVATION DE LA DÉGRADATION DES CONDITIONS DE VIE DES CAMEROUNAIS

Lors de mon message de fin d'année 2023, j'avais mis en garde le Gouvernement sur les graves conséquences sociales d'une éventuelle augmentation des prix des carburants, au regard du très faible pouvoir d'achat des ménages et de l'incidence d'une telle augmentation sur l'envolée des prix dans tous les secteurs d'activité.

Évidemment, comme à son habitude, ce Gouvernement est resté indifférent à notre cri d'alarme. Depuis le 03 février 2024, tous les Camerounais, indépendamment du candidat qu'ils ont voté lors du scrutin présidentiel du 07 octobre 2018, de leurs chapelles politiques, de leurs ethnies et de leurs religions, sont logés à la même enseigne. Désormais ils paient le litre d'essence à 840 francs CFA et le litre de gas-oil à 828 francs CFA.

Malheureusement, les répercussions de cette hausse insoutenable des prix du carburant ne tardent pas à se faire ressentir. Elles viennent aggraver de façon dangereuse la dégradation des conditions de vie de nos compatriotes déjà asphyxiés par la vie chère. Il est choquant de constater en même temps, au sommet de l'État, des signes d'un mépris insupportable des dirigeants face aux souffrances du peuple.

L'arrogance affichée sans vergogne se traduit par des voyages injustifiables en jets privés, de l'exhibition sans retenue des fastes, du financement de la désinformation, et des privilèges de toutes sortes. Il en résulte une profonde fracture sociale et politique. On peut voir clairement que les résultats électoraux dont se targuent les dirigeants du pays, consultations après consultations, sont sans rapport avec le choix des Camerounais et leur confiance dans l'aptitude de ces dirigeants à résoudre les problèmes élémentaires des populations. Comment peut-on avoir remporté un scrutin présidentiel avec 71,28%, disposer d'une majorité écrasante au Parlement, dans les Conseils régionaux et municipaux et produire autant de désespérance parmi le peuple, y compris dans les rangs de ses propres militants, sympathisants et alliés au cours d'un mandat arraché avec autant de violence ? C'est de l'incompétence appuyée sur un cynisme sans borne.

Chers compatriotes de tous les coins du Cameroun, les conditions de vie misérables que le pouvoir inflige à la majorité écrasante des populations de notre pays nous appelle à un sursaut national. Ce sursaut patriotique passe par des inscriptions massives sur les listes électorales pour un vote-sanction contre le Gouvernement et le RDPC et ses alliés, dont il émane, lors des prochaines élections municipales et législatives de février 2025 et du scrutin présidentiel en octobre de la même année.  Ce sursaut républicain passe en outre par une surveillance électorale d'une vigilance absolue et une défense résolue de vos votes contre toute fraude à chacune des élections. Ce Gouvernement velléitaire, qui n'a aucune empathie pour les couches les plus faibles et les plus défavorisées de la population ne mérite pas de diriger notre pays, de nous infliger et nous maintenir dans les tourments, à moins que nous aimions souffrir.

Fait à Yaoundé le 05 février 2024
Le Président National
Maurice KAMTO, candidat de l'ALLIANCE POLITIQUE POUR LE CHANGEMENT (APC) pour le scrutin présidentiel de 2025 ou avant.