RETRAIT DE MEMBRES DE L’OPPOSITION IVOIRIENNE DE LA CEI
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Chaque jour qui passe en Côte d’Ivoire apporte désormais son lot d’inquiétudes quant à la tenue de la présidentielle du 31 octobre prochain, dans un climat apaisé.

En effet, alors que l’atmosphère sociopolitique est déjà surchauffée par la question du troisième mandat d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) sur fond de rejet des candidatures de figures emblématiques de l’opposition comme Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, on apprend le retrait de représentants de l’opposition, des commissions électorales indépendantes locales pendant qu’au niveau de la structure centrale, deux autres représentants ont « notifié ce mercredi 30 septembre 2020 au président de la CEI, la suspension de leurs fonctions de commissaires centraux-superviseurs et de 2ème vice-président de la Commission électorale indépendante », selon une note de ladite institution.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à l’orée de ce scrutin qui fait couler beaucoup d’encre et de salive au-delà même de la Côte d’Ivoire, ça se complique pour ADO. Et les démissions de ces représentants de l’opposition, de la structure d’organisation des élections, viennent jeter davantage le discrédit sur une institution déjà jugée « déséquilibrée » à la base par l’opposition qui met aussi en doute son indépendance réelle, en même temps qu’elle est vent debout contre le Conseil constitutionnel pour la validation de la candidature du président Ouattara là aussi jugée « illégale et anticonstitutionnelle pour un troisième mandat ». C’est dire si les gros nuages annonciateurs d’une forte tempête tropicale, continuent de s’amonceler dans le ciel d’Abidjan. Et les décisions de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) enjoignant au pouvoir d’Abidjan, de réintégrer Laurent Gbagbo et Guillaume Soro dans le processus électoral, ne sont pas faites pour calmer la situation.

Les signaux sont au rouge vif sur les bords de la lagune Ebrié

Encore moins ces appels incessants d’une certaine opinion nationale et internationale, au report du scrutin, auxquels reste jusque là sourd, le locataire du palais de Cocody. Mais en balayant du revers de la main les injonctions de la CADHP et en faisant fi des interpellations de la communauté internationale, c’est un Alassane Ouattara qui risque de se présenter esseulé à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. D’autant que des candidats admis à concourir, comme Pascal Affi N’Guessan, qui continuent de contester la candidature d’ADO, n’excluent pas de se retirer au dernier moment, pour ne pas servir de caution à la « forfaiture » qui se profile à l’horizon. Le tout n’est pas de gagner une élection, mais de pouvoir aussi diriger.

Mais avec l’évolution actuelle de la situation, on peut craindre le pire pour la Côte d’Ivoire au-delà même de la date du scrutin présidentiel. Car, tous les ingrédients d’une crise postélectorale sont réunis, dont les prémices se lisent aisément dans ces actes de contestation et autres manifestations anti 3ème mandat du président sortant. Et avec une opposition qui semble jouer son va-tout pour discréditer à la face du monde, le processus électoral à défaut de pouvoir faire échec ici et maintenant au chef de l’Etat, c’est peu de dire que la question de la légitimité d’ADO risque d’être sujette à caution aux yeux de nombre de ses compatriotes, en cas d’élection. En tout état de cause, si le retrait de ces représentants de l’opposition, de la structure d’organisation des élections, vise à tailler des croupières à une CEI dont ils ne veulent pas, cela ne saurait être étonnant. C’est même de bonne guerre. Mais ce sont autant de faits et de griefs épars exprimés dont la somme constitue aujourd’hui un gros boulet au pied d’ADO.

Aussi, fortement bousculé à l’intérieur et pas davantage épargné à l’extérieur, on attend de voir comment l’enfant de Kong va amorcer ce virage qui constitue un véritable tournant dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Le 31 octobre, c’est déjà demain. Mais pour l’instant, les signaux sont au rouge vif sur les bords de la lagune Ebrié.

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