La mue du masque de protection en accessoire de beauté
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Alors que le nouveau coronavirus gagne le terrain, le gouvernement camerounais multiplie les mesures pour lutter contre cette pandémie. Depuis le 13 avril dernier, le port de cet outil est devenu obligatoire au Cameroun.

Rodrigue, 5 ans a eu son masque de protection contre le nouveau coronavirus, le 21 avril dernier. Un accessoire de fabrication artisanal, que lui ont offert ses parents avec qui, il vie à Obili, un quartier populaire de la capitale politique. Ce gamin « ne porte que son masque quand-il est dans ses tenues de sortie. Parfois il demande des photos à toutes les positions avec cet outil », renseigne sa tante Djidja. « L’objectif initiale est de s’épargner. On ne veut pas que les gens malades viennent nous contaminer. Le masque est porté comme une armure, comme une posture de défense », renchérit-elle. Influencé par des personnes de son entourage qui arborent régulièrement le cache-nez, il est évident que cet outil est un accessoire de beauté pour cet enfant. A l’observation, les masques destinés aux personnels soignants et autre corps de métiers pourraient devenir un accessoire de mode à part entière. Dans le cadre de lutte contre l’expansion de la pandémie, le port du masque est obligatoire depuis le 13 avril dernier.

« Au stade où nous en sommes, chacun doit se protéger et protéger les autres en se couvrant la bouche et le nez en sortant de chez lui, surtout s’il doit prendre le transport en commun ou aller au marché », avait recommandé le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, quelques jours avant l’arrêté du Premier ministre, Joseph Dion Nguté, relatif au port obligatoire du masque. Au lendemain de la décision, les masques de protection home made fleurissent dans les rues et marchés des villes camerounaises. Les acteurs de l’industrie textile ont saisi l’occasion pour se lancer dans la fabrication de cache-nez en tissu-pagne.

« La confection des masques en pagnes ou en tissu nait de l'insuffisance et l'incapacité de la population à se munir d’un masque chirurgical ou tout autre masque indiqué. Dans cet élan, les petites mains que nous sommes, avions voulu apporter notre contribution à cette lutte contre le Covid-19 », indique Franck Cédric Bimalè, designer et créateur de mode, pour justifier la ruée des acteurs du textile dans la fabrication des cache-nez.

La tendance va s’amplifier au fil du temps. Au-delà de lutter contre le nouveau coronavirus, le masque est devenu un objet de désir. Sur les plateaux de télévisions, dans les rues et autres lieux publiques les masques portés sont assortis aux tenues. Devenu accessoire de fantaisie, certains dans leur garde-robe ont classifié le port du masque en fonction des jours de la semaine. Pour satisfaire la demande, certaines petites et moyens entreprises du secteur artisanal camerounaise, comme Mougnal’s création, se sont adressées à l’association française de normalisation, pour s'inspirer des critères pour produire les masques à base du coton pure.

« Notre entreprise demeure juste une marque au service de tous, et de ce fait la demande crée l'offre, à cet effet toute couture ne sert que son client et en fonction des moyens, avec ces nouvelles épidémies, on constate juste que le masque loin d'être un atout fantaisiste devient petit à petit un vêtement et donc un objet de mode », Répond le designer et fondateur de la marque Mougnal’s création. Ces accessoires de protection personnelle, se vendent entre 250 et 500 F CFA en fonction de la qualité et de la négociation, soit 3 à 6 fois moins chers qu’en pharmacie, ils sont aussi réutilisables.

« Vous le lavez à l’eau chaude chaque soir et c’est bon », conseille un personnel de santé. Sur la pérennité de la tendance, après la crise sanitaire que traverse la planète, Franck Cédric Bimalè estime que « le climat qui va l'encontre de tout artifice encombrant ou étouffant. Les camerounais en particulier aiment se sentir libre de manière naturelle et n'accepteront donc pas un accessoire aussi gênant ».

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