Ngarbuh - Ils se sont battus pour la vérité : Maximilienne Ngo Mbe, l’avocate des droits humains
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La militante des droits de l’Homme, présidente du Redhac, mène des actions qui invitent le gouvernement à faire la lumière sur plusieurs affaires.

Aucune bataille sur le terrain des droits humains au Cameroun ne se mène sans Maximilienne Ngo Mbe. Cette militante des droits de l’Homme, présidente exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), a encore tiré une sonnette d’alarme à la suite du massacre survenu le 14 février 2020 dans la localité de Ngarbug située dans le département du Donga-Mantung, région du Nord-ouest.

Trois jours après ces malheureux évènements, le ministre de la Défense a publié un communiqué. Le document indiquait qu’il s’agit simplement d’un malheureux accident, conséquence collatérale des opérations de sécurisation en cours dans la région. En termes de bilan, le communiqué parle de sept « terroristes » mis « hors d’état de nuire » et d’une femme et quatre enfants tués par un incendie qui a affecté leur maison. Maximilienne Ngo Mbe n’est pas du tout de cet avis. Pour la militante, bien plus de personnes ont été froidement assassinées par les forces de sécurité. Elle avance le chiffre de 36. Le Redhac exige par le même coup qu’une enquête indépendante soit faite.

Lors d’une sortie, le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, pointe un doigt accusateur sur les ONG qui, dit-il, reçoivent de l’argent pour produire des rapports. La présidente exécutive du Redhac reste campée sur ses positions. Elle indique qu’elle a subi des menaces de mort. Elle a en outre reçu des convocations des services de renseignements et a vu les archives de son bureau à Douala parties en fumée. La sortie du rapport final de la présidence sur Ngarbug reconnait que des militaires ont tué 13 civils, dont 10 enfants.

" Il faut que nous soyons en possession du rapport intégral. Il y a des innovations dans ce rapport. Mais il faut que des membres de la société civile assistent à l’exhumation des corps. Ça permettra que la commission, la société civile et les Nations Unies soient accordés sur les chiffres », soutient la présidente du Redhac. Elle fait savoir que la société civile a été réhabilitée par la présidence de la République à travers ce rapport et recommande que les militaires arrêtés bénéficient d’un procès équitable pour connaitre les commanditaires. Ngarbug fait partie d’une des multitudes de batailles déjà entreprises par Maximilienne Ngo Mbe. Elle s’est opposée contre plusieurs actions et thèses du gouvernement au sujet de la lutte contre Boko Haram, la crise anglophone et des exactions des forces de l’ordre.

On se souvient encore de cette vidéo virale qui présentait sur des réseaux sociaux, des hommes en tenues militaires qui abattaient à bout portant des femmes et leurs bébés dans le mayo tsanaga, dans la région de l’Extrême-Nord. Alors que le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, affirmait que cette action se passait au Mali, la présidente du Redhac a fait plusieurs sorties pour clamer qu’il s’agissait de soldats camerounais en sol camerounais. Après plusieurs réfutations, le gouvernement camerounais a finalement procédé à l’arrestation desdits militaires. A la tête du Redhac, Maximilienne Ngo Mbe a commis plusieurs rapports qui ont accablé de hautes personnalités et hiérarchies militaires comme Abraham Alain Mebe Ngo’o et le colonel Ze, entre autres, aujourd’hui relevés de leur fonction. Malgré les menaces, Maximilienne ne compte pas lâcher prise dans ce combat contre les injustices qu’elle a entamé depuis 1989, alors qu’elle était encore élève au lycée classique d’Edéa. Elle acquiert les bases sur le militantisme en clandestinité aux côtés des upécistes qui se regroupent aujourd’hui au parti Upc-Manidem.

Elle participe aux mouvements de grève au lycée et adhère en 1996 à l’association des droits de l’homme créée par Dr. Mack-kit et Bahoya. Elle y occupe le poste de secrétaire générale. En 2007, l’ONG Redhac est créée au Rwanda et couvre huit pays, dont le Cameroun. Trois ans plus tard, Maximilienne Ngo Mbe est élue directrice exécutive.

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