Bafoussam : Les maires appellent au boycott des ben-skins
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Dans la lutte contre le coronavirus, les maires de la Mifi s’engagent à renforcer les mesures d’hygiène dans les lieux publics mais invitent surtout les populations à boycotter les motos-taxis.

Avec la confirmation d’un troisième cas testé positif au coronavirus à Bafoussam, l’inquiétude s’installe. Ville de l’intérieur non ouverte aux frontières, certains ne pensent moins qu’à sa coupure complète du reste du pays. En attendant et malgré sa volonté de se mettre à l’abri, Roger Tafam, le maire de la ville accompagné des trois maires d’arrondissements, a donné un point de presse, lundi dernier, dans la salle des actes de l’hôtel de ville. S’appuyant sur les dernières statistiques communiquées par le Ministre de la Santé publique, il s’est voulu alarmiste.

« En 7 jours, nous sommes passés de 10 cas testés positifs à 56 cas et c’est ce qui justifie mon angoisse », a-til fait savoir. D’où la nécessité de renforcer au niveau local la mise en application des mesures prises par le gouvernement. Dans une région où la surcharge est de mise, « les populations doivent éviter d’emprunter le transport en commun, y compris les motos-taxis ». Ces derniers seraient, selon lui, les pires vecteurs de la maladie.

« Si vous empruntez la moto d’un malade, il va vous contaminer. Si c’est vous qui êtes malade, vous allez le contaminer. Il va également contaminer chaque passager qu’il va transporter par la suite », explique-t-il. Il invite par conséquent les médias à sensibiliser convenablement les masses sur quelques mesures qu’ils ont prises : « produire des prospectus et banderoles de sensibilisation, apporter le soutien nécessaire aux personnes les plus exposées à travers l’installation des points de lavage des mains dans les lieux publics, la désinfection des marchés et autres lieux de rassemblements ».

Résistances populaires

Pour bien faire comprendre la gravité de la situation, ils feront circuler dans la ville et les villages de leurs communes, une voiture sonorisée de sensibilisation. Mais ils comptent d’abord sur une sanction sévère des contrevenants. « Nous lançons un vibrant appel aux forces de maintien de l’ordre pour sillonner la ville et faire respecter les règles prescrites », ont-ils déclaré. Or en moins d’une semaine, les commissariats de Bafoussam ont enregistré plusieurs affaires relatives au non respect des mesures édictées par le gouvernement, pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Vendredi, 20 mars 2020, tout un commissaire de police en civil s’est fait remonter les bretelles au lieudit carrefour le maire par un vendeur de porc braisé, qui voulait absolument finir de vendre son stock du soir, avant d’emballer. La veille, treize personnes ont été interpellées au carrefour évêché. Trois d’entre elles seraient des auxiliaires de justice, qui sont présentés comme ayant incité les buveurs du soir à ne pas obtempérer aux injonctions de la patrouille de police qui exigeait qu’elles vident les lieux. Et ce n’est pas tout. De nombreux débits de boissons ferment la façade mais ont une porte détournée par laquelle de nombreux connaisseurs se ravitaillent. « Vous voulez qu’on ferme ?

Alors, donnez-nous les moyens de nourrir nos enfants », réagissent les commerçants ambulants lorsqu’ils sont interpellés. Pour l’instant, certains des élèves poussés au confinement à domicile par la fermeture des établissements scolaires sont dans les rues avec les parents, à la recherche de la pitance quotidienne. Roger Tafam invite les parents à « laisser effectivement les enfants à la maison ». Avec très peu de chance d’être entendu.

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