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© Correspondance : Daniel Yagnye Tom
- 06 Mar 2020 08:00:00
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CAMEROUN :: LE PROBLÈME UPÉCISTE :: CAMEROON
Comment se fait-il que le Cameroun se soit plongé progressivement dans l'indifférence de l'upécisme alors que l'UPC a inspiré et dirigé la lutte pour la réunification et l'indépendance, pour laquelle des centaines de milliers de camerounais ont donné leurs vies parmi lesquels les meilleurs filles et fils de ce pays ?
Comment ensommes-nous arrivés là ? Que voudrait dire être upéciste aujourd'hui? Qu'est-ce que le problème upéciste,quelle serait son origine et comment a-t-il évolué ? Quelle solution pour l'upécisme aujourd'hui ?
1.QU'EST-CE CE QUE l’UPÉCISME?
L'upécisme est l'expression la plus fidèle du nationalisme (patriotisme)et du panafricanisme camerounais. L'upécisme est essentiellement un humanisme, source de solidarité et de fraternité...[1] Être upéciste, c'est d'une part lutter pour le Changement démocratique, le développement et l'émancipation des populations de notre pays, et d'autre part, c'est surtout assumer l'histoire et l'héritage de l'UPC, c'est-à-dire revendiquer et défendre l'histoire de notre parti, œuvrer de toutes ses forces à la solution du contentieux historique de notre pays [1]
2.LA NATURE ET LA GENÈSE DU PROBLÈME UPÉCISTE
Tout a commencé avec les massacres de mai 1955 dont les sources renvoient à celui de la grève des cheminots de 1945 d’une violence jusque-là inédite à Douala et expression d’une culture de violence savamment entretenu par une France coloniale décidée d'annihiler toute forme de volonté d'affranchissement du peuple Camerounais de sa tutelle, ensuite la machine de destruction de l'upécisme s'est mise en place et a accompli scrupuleusement, et avec dextérité, les orientations reçues des officines françaises
a) La trahison comme la première manifestation du problème upéciste
Comme ce qui est arrivé dans toutes les luttes de libération un peu partout dans le monde, l'administration française a réussi à avoir ses agents infiltrés dans l'UPC quelque temps après sa création, mais ils étaient tapis dans l'ombre...
Leurs activités de rébellion et de trahison ouvertes ne commencèrent qu'après les massacres de Mai de 1955, lorsque la France avec cette impitoyable effusion de sang, a montré ouvertement sa ferme détermination à ne pas permettre l'indépendance de notre pays.
Tout en assurant à ses agents infiltrés dans l'UPC de son soutien indéfectible,la France a encouragé des affrontements internes,puisque le moment était arrivé où il fallait affaiblir et mener des opérations de déstabilisation ouvertes, pour créer des scissions du parti nationaliste Afin de mieux comprendre ce qui se vit aujourd'hui avec toutes ces multiples UPC, revenons à la source de ce problème.
Pour exemple prenons ce défi de deux upécistes, Maah Thimothée et Penda Pierre, des renégats qui se voulaient "légalistes et pacifistes ", qui ont écrit ceci le lundi 4 juin 1956 dans la "Presse du Cameroun " [2]: «Par son article paru dans la "Voix du Kamerun" d'Avril 1956, Kingué Abel, Vice-président de l'UPC, excite le peuple camerounais désarmé à la violence. Comme si le sacrifice du mois de mai 1955 ne suffisait pas, les dirigeants de l'UPC entendent immoler la population camerounaise toute entière dans le but de réaliser leur rêve de domination du Cameroun par le communisme.
Pendant qu'ils continuent à se cacher (même en zone britannique où pourtant personne ne les inquiète) alors qu'ils n'ont ni troupes, ni armes, ces "vaillants généraux " qui n'auraient aucune envie d'aller eux-mêmes au front (leur vie est trop précieuse pour qu'ils l'exposent) osent écrire :"le nationalisme modéré ne tardera pas d'être particulièrement violent".
Sur quelles forces s'appuient-ils pour affirmer de telles erreurs ? Est-ce sur la puissance des revenants que, selon la propagande des éléments communistes de l'UPC le "Général Moumié" fit venir du Mont Coupé pour mener le combat le 25 mai à Douala ? Est-ce sur l'intervention armée des "camarades " Boulganine et Molotov avec qui ils sont en constantes relations épistolaires ?
«Quoi qu'il en soit, le sage et paisible peuple camerounais ne cédera pas à la folie de déclarer une guerre qu'il sait d'avance perdue et sans nécessité ; il n'imaginera pas lui-même, volontairement une ère de misère et de souffrances pour ses enfants, il ne se suicidera pas. Nous ne saurions manquer à notre devoir d'alerter l'opinion camerounaise et de faire appel à l'Assemblée Territoriale du Cameroun pour contrecarrer uneagitation maniaque dont le but est de satisfaire l'ambition d'une bande d'aventuriers assoiffés de pouvoir.
Non ! Ce n'est pas par les armes, ce n'est pas par les provocations maladroites et inutiles que Moumié, Ouandié et Kingué ont promis de nous arracher l'indépendance mais c'est par la force du droit, c'est par les voies démocratiques et les moyens diplomatiques, c'est par l'union et la persévérance des camerounais que ce pays parviendra à sa liberté. L'Organisation des Nations Unies et d'autres organisations internationales, le peuple de France même, sont à notre service pour nous aider dans ce but, mais seulement dans la mesure où nous nous montrerons sages et compréhensifs.
En adoptant la voie de la folie que nous proposent les chefs communistes, nous prouverons que nous ne sommes pas mûrs pour nous diriger nous-mêmes, nous retarderons inconsciemment l'accession du Cameroun à l'indépendance.
L'ONU ne peut pas soutenir la violence et elle condamne fortement tout acte qui incite à la violence comme contraire à la Charte des Nations Unies.» Avec les massacres de mai 1955, la France montra la voie qu'elle allait suivre.
Ces tueries sont un tournant décisif pour notre pays, elles apparaissent comme la preuve de la détermination de la France et un signal ferme envers ses laquais tapis à l'intérieur de l'UPC, qui commencent à défier la Direction du parti et à militer ouvertement pour le néocolonialisme français : "le peuple de France est à notre service si nous nous montrons sages et compréhensifs...
"Aujourd'hui nous savons bien ce qui s'est passé ultérieurement avec les persécutions, les exactions et les détentions dans le Cameroun anglophone, nous savons aussi comment les Dirigeants upécistes n'ont pas hésité à donner leurs vies, contrairement à ce que disaient les deux renégats.Mais suite à cette sortie des renégats Maah et Penda, voici la réaction d'un non-upéciste, Ngassam Tchatchou Boniface: «C'est avec une surprise considérable que j'ai lu dans les colonnes de votre quotidien (La Presse du Cameroun), des extraits d'une certaine lettre que vous auriez reçue de MM Maah et Penda au sujet de leur attitude vis-à-vis d'une fraction dirigeante de l'Union des Populations du Cameroun, mouvement officiellement dissout. Je ne suis pas upéciste. Mais je suis fortement attaché à l'idée de l'avènement d'un État camerounais souverain, librement associé à la République française par des liens d'indépendance, au même titre que le Maroc ou la Tunisie.
L'article en question, que j'ai sous mes yeux, suivi d'un petit commentaire du journaliste qui se félicite de l'attitude des deux (...) donne l'impression de souhaiter voir très prochainement une scission de l'UPC.»Si d'un côté, on pourrait avoir l'impression que M. Ngassam n'est pas clair avec son amalgame maladroit d'une"souveraineté " associée à la France, de l'autre, on est bien obligé de reconnaître sa lucidité lorsqu'il présente l'objectif principal de ce qui est en train de se préparer contre notre pays et contre l'UPC : la création d'un État camerounais véritablement "associé" à la République française et la scission de l'UPC.
Mais un autre non-upéciste, Tchungui Charles avait également dénoncé à sa manière, l'attitude des renégats Maah et Penda :«Vous êtes des censeurs qui voient juste. Ma conscience nationale estrudimentaire. Je salue en vous une conscience nationale ressuscitée. Hier 100% upéciste, aujourd'hui 100% anti-UPC. Vous jouez toujours gagnant et sur tous les tableaux. Ayez encore un peu de culte de vos idoles.
Les idoles naissantes sont extrêmement fragiles. Renégats doublés d'iconoclastes, pourquoi brisez-vous vos idoles d'antan ? Replâtrez-les et rebaptisez-les. Une évolution saine est à ce prix. Avant 1955 vous nous traitiez alors, moi et d'autres de vendus, traîtres, valets, etc...«Oui, j'ai défendu Um Nyobe, votre ancienne idole, votre "MPODOL", il a réveillé la conscience nationale. Je l'admire. Il était entouré de mythomanes hystériques, je le plains. Il poussait un pays chrétien vers le communisme athée, je le dénonçais. S'il a donné l'ordre d'abattre Delangué, je le condamne (...) Vous me reprochez de ne parler que de Delangué et de Mpouma. C'étaient mes amis. Membres influents de l'UPC, si vous aviez déjà une conscience nationale affermie, on n'en serait pas aujourd'hui aux assassinats que vous évoquez. C'est le succès de votre doctrine d'hier. Vous êtes maintenant sûrs que l'UPC a perdu, et vous jouez gagnant comme si rien n'était.»(in La Presse du Cameroun n° 2064)Cette sortie de M. Tchungui Charles a l'avantage non seulement de montrer l'ampleur des dégâts de l'anti-upécisme dans notre pays, mais aussi et surtout de présenter la perfidie de la France, encore très affaiblie économiquement et militairement après la deuxième guerre mondiale. Car dans son besoin vital d'obtention d'un soutien matériel, financier, militaire et diplomatique des pays occidentaux, et surtout des États-Unis d'Amérique, celle-ci profite du début de la guerre froide, pour diaboliser notre parti, en mentant et en le présentant comme communiste.
Quelque temps après, Mayi Matip Théodore en 1959, après la mort de Ruben Um Nyobe a repris les mêmes critiques de Maah et Penda contre le Président Félix Roland Moumié.À l'issue de l'élection partielle organisée en Sanaga-Maritime au mois d'avril 1959, la " Liste pour la réconciliation et l'indépendance nationale " composée de Théodore Mayi Matip, Mahi ma Marioet de Nonga Yomb est élue. Mayi Matip se retrouve député, et entame une violente campagne contre Félix Moumié et tous les upécistes exilés. Au mois de septembre 1959, de passage à Paris à destination de l'ONU, il accorde une interview à Philippe Decraene du journal Le Monde:Philippe Decraene(PD) : "Pourquoi vous rendez-vous à New-York?Mayi Matip (MM): Nous jugeons utile de faire connaître nos positions à l'opinioninternationale qui identifie trop souvent l'UPC à M. Moumié (...)PD: Vous préconiseriez le retour des leaders extrémistes actuellement réfugiés à Conakry ? MM: Les pays afro-asiatiques et ceux du bloc soviétique sont entrés dans le jeu politique camerounais.
Par manque d'information, ils accordent une aide à ceux qui prétendent agir au nom de l'UPC et desservent ainsi les véritables intérêts du Cameroun..."On constate comment Mayi Matip s'est octroyé le droit unilatéralement, de parler au nom de l'UPC, en mettant entre parenthèses la mort de Ruben Um Nyobe et de plusieurs autres upécistes. Mayi Matip se permet tout seul, de s'asseoir à table avec la France et Ahmadou Ahidjo, sans solennellement, tenir compte et faire les bilans de toutes les exactionscommises dans le pays depuis les massacres de mai 1955.
Il apparaît clairement que les activités ultérieures des renégats telKodock avec son alliance au BDC-UC-UNC-RDPC, les collaborations successives de Hogbe Nlend, Bapooh, Baleguel, ..., sans prendre en compte le contentieux historique, vont dans la continuité du travail de destruction de l'UPC initié par Mayi Matip et Co. Fermer les yeux sur les rivières de sang versé, traiter et collaborer avec le BDC-UC-UNC-RDPC sans une réconciliation nationale, uneanalyse minutieuse et exhaustive de tout ce qui s'est réellement passé dans ce pays depuis 1955 est en soi l’expression d’une haute trahison.Toute relation avec le RDPC sans ces préalables discrédite l'UPC devant les populations, puisque ce sont elles qui ont souffert dans leur chair des exactions du Contentieux Historique.b) Le Renouveau ou le culte de la jouissance et l'éloge de la frivolité.Ce que l'UPC historique incarne.
Tout ce qui est fait par l'état camerounais, par les différents acteurs politiques camerounais, tout comme par certains éléments de la société civile, en vue de discréditer et de rendre impossible le fonctionnement normal de l'Union des Populations du Cameroun, fait partie du problème upéciste.Quelles en sont les autres principales manifestations ?L'une des "meilleures" performances du Renouveau avec sa culture de la frivolité, est d'avoir réussi à tout confondre, à tout mélanger et à inverser les vraies valeurs dans cepays, car tout se confond, le vrai avec le faux, la vérité et le mensonge.
On le voit clairement avec sa loi n° 91/022 du 16 décembre 1991 portant "réhabilitation de certaines figures de l'histoire du Cameroun qui ont œuvré pour la naissance du sentimentnational, l'indépendance ou la construction du pays, le rayonnement de son histoire ou de sa culture..." où l'état camerounais a mis ensemble, et au même niveau Ahmadou Ahidjo, Um Nyobé Ruben, Moumié Félix, Ouandié Ernest, ..., c'est-à -dire où il a mis côte à côte le bourreau et ses victimes, le valet et le collaborateur, Ahidjo qui combattait contre l'indépendance aux côtés de la France à côté de ceux qui ont donné leurs vies pour ce pays.
Cet amalgame et cette frivolité apparaissent clairement lorsque le Président Biya parle des pères fondateurs sans jamais les nommer, on est en droit de penser que pour le Président Biya et les siens, les véritables pères fondateurs de l'état camerounaissont Aujoulat, Messmer, De Gaulle, Ahidjo...tandis que pour les nationalistes, ce sont Um Nyobe, Félix Moumié et Ernest Ouandié... Dans cette opacité Biya satisfait tout le monde, en mettant dos à dos les collaborateurs et les nationalistes...Notre jeunesse qui est majoritaire dans le pays n'a donc plus de repères, le Grand et le Sacré n'existent pas, on ne sait plus réellement qui a fait quoi, on ne sait pas ce qui est le plus important pour le pays, le patriotisme n'est pas exalté.On voit comment dans ce pays l'effort et le travail ne sont pas valorisés, c'est le feemanqui est vénéré, c'est celui qui triche qui réussit, c'est le voleur qui est admiré...on constate bien qu'en politique, comme dans tous les autres domaines d'ailleurs, tout est permis car c'est le règne de la clochardise, de la fourberie et de la mendicité.Bien évidemment, même si c'est toute la classe politique qui est affectée pourquoi la cible principale s'avère être l'upécisme ?L'UPC symbolise la lutte pour la Réunification et l'Indépendance.
Une lutte qui rappelle les sacrifices indescriptibles de nos populations et les multiples exactions commises dans le pays.Des exactions que ni la France ni l'état camerounais ne veulent reconnaître, afin d'éviter d'en assumer les responsabilités.On comprend facilement pourquoi tout est fait pour anéantir l'UPCdont l'existence rappelle le napalmdéversé dans les forêts des régions bassa et les montagnes de l’ouest et singulièrement à Bandenkop où le quartier général dede Singap Martinétait établi, l'incendie du quartier Congo en 1960 avec plus de 600 morts, les massacres de Tombel en 1967 avec environ 500 morts, les diverses fosses communes, les camps de concentration, le train de la mort, les carrefours des têtes coupées (à l’instar du bois des singes de Dibombari à Douala, Mbankomo à Yaoundé), le ravin au péage d'Eséka,les monts Koupé de Manengouba dans le Moungo, la gare routière et le marché de Bamendou dans la Menoua, le fleuve Noun dans le Ndé, le mont Batié, le lac Bengou les montagnes Bachingou et Baham par Bafoussam, Santchou, Bansoa, Fokoué, Bamendou, Mbouda, Bamendjou, Bangou,Bamenda, Kumba,Bokito, Bafia, Ombessa, Ngambe, Bot-makak, Boumnyebel, Ndom, Edéa, Yabassi, etc...Une lutte upéciste qui rappelle aux tenants du pouvoir politique qu'ils sont des héritiers de ceux qui se sont battus aux côtés de la France contre la Réunification et contre l'indépendancedu Cameroun.Oui on comprend aisément pourquoi l'état néocolonial ne permet pas à l'UPC de fonctionner normalement :la raison principale étant le Contentieux Historique franco-camerounais, qui avait pour objectif la création de l'actuel état camerounais arrimé à la France, avec à sa tête une élite compradore, parasitaire et garante de ses intérêts. Tenant à tous prix à ne pas être rattrapé par cette histoire de collaboration avec la France, le gouvernement œuvre pour la disparition totale du principal protagoniste de l'Indépendance : l'UPC.
Le bourreau tuant toujours deux fois et la seconde fois par l’oubli (Elie Wiesel), il œuvre également pourl’effacement du combat héroïquedes pères de l’indépendance de la mémoire collective du peuple camerounais en couvrant le peuple d’un voile d’oubli. En même temps, pour la classe politique et toute la société civile en général, l'UPC apparaît comme la mauvaise conscience du pays, qui fait facilement l'unanimité contre elle, puisqu'elle est l'unique force politique constituée de personnalités n'ayant jamais collaboré avec le régime néocolonial, à l'instar des principaux hommes politiques du pays.
c) La tendance à la banalisation et à la prostitution de l'upécisme.
On peut malheureusement constater aujourd'hui que le Renouveau a presqu’atteint son principal objectif, celui de réduire l'upecisme à sa plus petite expression, puisqu'il symbolise la lutte pour la Réunification et l'Indépendance qu'il faudrait à tous prix minimiser.
Tout est fait pour humilier et souiller l'image de l'UPC, ceci d'autant plus que, pour quelques graines d'arachides, tels de véritables clowns, les mendiants "upécistes" sont prêts à s'exhiber... On vient de le vivre lors des récentes élections municipales et législatives où ont participé officiellement trois organisations pseudo-upécistes, l'UPC Bapooh, l'UPC Baleguel et le Manidem Ekane. Toutes se réclamant "upécistes" tout en roulant ouvertement pour l'état néocolonial qui les nomme, les reconnaît officiellement et les assiste.Nous avons assisté à l'embarras de la Direction de Elecam qui tenait à disqualifier les listes de l'UPC provenant de deux directions nationales distinctes, mais le pouvoir politique a finalement ordonné de les accepter toutes.La soumission "upéciste" envers le régime n'a pas de limites et frise le ridicule.
Ces Dirigeants "upécistes" crient à qui veut l'entendre leur alliance avec le BDC-UC-UNC-RDPC et demandent à leurs militants de voter RDPC, on a vu dernièrement certains de ses membres les plus en vue, comme Bernard Ouandji affirmant gaillardement en public avoir voté pour le RDPC. C'est ainsi que dans toute cette légèreté se ferme la boucle et le tour étant joué, comme dans la fameuse loi du 16 décembre 1991, il n'y a plus de différences entre le RDPC et l'UPC qui, de plus en plus décrédibilisée, devient un sujet de moquerie et la risée des populations lorsque l'on tient compte de l'Histoire de ces deux partis politiques dans ce pays. On peut constater aujourd'hui combien le renégat Kodock a joué un rôle dévastateur dans l'abrutissement de l'UPC. Lui y allait même avec des anecdotes...d) Les autres causes du problème.
Mais on ne peut pas parler du problème upéciste sans évoquer les erreurs des upécistes eux-mêmes, puisque ce que vit l'UPC aujourd'hui est en partie le résultat de ses erreurs et même des trahisons.Lorsque nous exaltons l'héroïque résistance upéciste dans les prisons, en exil et dans la clandestinité, nous n'oublions pas les erreurs qui ont été commises, parmi lesquelles l'une des plus graves aura été l'extrême porosité de nos Organisations, qui a permis une importante infiltration de nos structures par les services secrets français et camerounais.
Ce qui serait à l'origine de notre sortie en rang dispersé de la clandestinité en 1990, et de notre incapacité de réagir de manière adéquate à l'offensive de M. Biya lors de la création de son UPC gouvernementale.À côté de ces erreurs et de bien d'autres que nous nous devons d'assumer avec humilité, force est de constater l'animosité presque unanime (à cause des nécessités de survie quotidienne) de la classe politique et des faiseurs d'opinions contre notre parti, malgré son ouverture et sa volonté de collaborer avec toutes les forces deprogrès de notre pays.
C'est ainsi que par exemple lorsque l'UPC embrassait le SDF au début des années 90, celui-ci s'évertuait plutôt à recruter les upécistes et à occuper la place de l'UPC aux niveaux national et international. Pendant toutes ces décennies que l'UPC est malmenée, divisée et multipliée par le pouvoir, ni le SDF, ni un autre parti politique ne s'est jamais offusqué : l'UPC est la cible principale, la mauvaise conscience de toutes celles et ceux qui ont collaboré et continue à collaborer pendant toutes ces décennies avec le régime néocolonial.On constate d'ailleurs l'extrême frilosité des hommes de presse et autres intellectuels vis-à-vis de l'upecisme, tout comme l'existence d'une forte autocensure à notre endroit, pendant qu'en même temps on publie facilement et informe facilement sur les renégats upécistes Bapooh et cie, les informations sur les upécistes véritables sont censurées par presque la totalité des organes de presse.
En même temps, le régime utilise la politique du bâton et de la carotte : tout en promouvant ses agents (Kodock, Bapooh Lipot, Baleguel, Anicet Ekane, ...) et en rendant impossible le fonctionnement normal de l'UPC dans le pays, le gouvernement camerounais fait la cour aux véritables upécistes, en leur faisant des offres par le biais de ses émissaires et ambassadeurs.
3.LA SOLUTION
Un lion affaibli, un lion amoindri, reste toujours un lion. L'UPC affaiblie, l'UPC amoindrie, reste toujours l'UPC, l'âme immortelle de notre peuple ! Contrairement à toutes les autres forces politiques de ce pays dont les survies dépendent uniquement de leurs biens matériels, la véritable force de l'upécisme réside dans son énorme charge spirituelle, constituée en partie par les légitimes clameurs et les aspirations naturelles de plusieurs générations de vies brisées d'upécistes, dans leur conquête du bien-être de nos populations.La situation de l'UPC aujourd'hui est catastrophique: émiettée, éparpillée, sans force réelle ni une effective représentation nationale. Il y a l'UPC-Manidem, une organisation subalterne, véritable ombre de ce qu'elle fut, le Manidem de Anicet Ekane qui se réclame upéciste mais qui en réalité joue le jeu du régime néocolonial, comme on l'a vu récemment avec sa participation aux élections municipales et législatives, l'UPC gouvernementale des Baleguel et Bapooh qui constitue une véritable honte nationale, avec ces deux personnages officiellement reconnus par l'état comme les secrétaires généraux de la même UPC.
Aujourd'hui tel du papier hygiénique, ils ne représentent plus grand chose, puisque leur maître Biya a trouvé opportun d'en finir avec cette UPC, au profit du PCRN...
Le temps n'est plus aux éternelles, stériles et infructueuses discussions pour la recherche des coupables et des responsables de ce que vit l'UPC aujourd'hui. Le moment est extrêmement grave et il va de la survie de l'upécisme puisque c'est l'heure de la refondation qui a sonné : celles et ceux qui ont les cœurs qui battent pour l'UPC, devraient être conscients que l'heure est à l'action pour une unité organisationnelle orientée pour une participation active de l'UPC dans la solution des problèmes urgents du pays : la fin immédiate de la guerre et la solution du Contentieux Historique.Ce rassemblement upéciste d'une part, devrait être régi par les trois principes de fonctionnement de l'UPC reconnus par tous, à savoir:-l'indépendance, -le compter sur soi-même -et le détachement; de l'autre, il devrait apparaître comme la réponse au marasme économique et social que vit le pays, en œuvrant parallèlement aux transformations profondes de la société sur le plan politique, économique, socio-culturel, éducatif et scientifique par l’avènement d’un État proche des populations, qui, par son ancrage dans les us et coutumes camerounaises, est capable d’anticiper, de gérer les évènements et de résoudre des crises auxquelles fait face le Cameroun. Un État souverain, dynamique et prospectif dont les fondements sont l’inclusion, le consensus, la transparence et la solidarité.
Un État où c’est le peuple quidonne le pouvoir à ceux qui dirigent; ce même peuple pouvantégalement le leurs retirer en cas de nécessité. Un État qui, par une politique visionnaire et intelligente, offre des perspectives et des opportunités de développement multiforme et équilibré dans tous les domaines de la société. Un État qui favorise l’émergence d’une classe de femmes et d’hommes d’affaires forts jouant les premiers rôles et non les appendices des prédateurs internationaux dans notre pays. Un État panafricain qui joue pleinementson rôle dans la naissance et la construction d’un État fédéral Panafricain.
C’est dire, une UPC ouverte au dialogue sans tabou avec toutes les composantes de la société camerounaise y compris avec ceux pour qui nous sommes leur mauvaise conscience.Ceci, dans l’intérêt supérieur de nation camerounaise.
[1]. Daniel Yagnye Tom, " L'UPC face au marasme camerounais, l'esprit d'Avril à la rescousse !’’, éditionsL'Harmattan 2004.
[4]. M.Enoh Meyomesse, Archives
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