Mea culpa: Jean de Dieu Momo demande pardon à Maurice Kamto
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Après que le président de la République ait décidé d’arrêter les poursuites judiciaires contre le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun et Cie, le ministre délégué auprès du ministre de la Justice lui aussi, veut fumer le calumet de la paix.

Longtemps vomi et sévèrement honni par les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) pour avoir contesté les résultats des élections présidentielles d’octobre 2018, Maurice Kamto est aujourd’hui un artisan de paix qui récolte une litanie de pardon ci et là.

D’abord, le chef de l’Etat, Paul Biya, a décidé de suspendre les poursuites judiciaires qui pesaient contre lui, ses militants et ses alliés bien que ces poursuites étaient en son sens, qualifiées de « forfaiture ». Ensuite, une fois qu’il a respiré l’air de la liberté, celui qui a fait l’objet d’une vaste critique de la part des « créatures » du « Nomgui », est aujourd’hui adulé. Le premier et non moins l’unique de ses adulateurs, est Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice.

Dans un post publié sur sa page Facebook le 05 octobre dernier, il a reconnu son tort et a, par la même occasion, demandé pardon à tous ceux qu’il a offensés. « Le président Paul Biya a posé des actes forts que nous devons décrypter comme donnant le signal de la nouvelle orientation politique pour la réussite de ce septennat
qu’il place sous de meilleures auspices : le pardon, la réconciliation, l’union faisant la force pour la construction de la nation. Pour lui emboîter le pas, je demande pardon à tous ceux que j’ai offensés dans le feu de l’action politique », a-t-il déclaré. Et d’ajouter « notamment mais sans s’y limiter, aux partisans des formations et partis politiques concurrents. Les jouxtes verbales pre et post électorales sont terminées. Nous sommes désormais tournés vers l’orientation géopolitique instaurée par le président de la République. Sortant de la phase contestataire, nous entrons dans la phase de conquête du pouvoir politique locale par les urnes, abandonnant derrière nous la jactance stérile et improductive ». Pour le président du Paddec, il est temps que tout le monde regarde dans la direction de la construction du pays et « personne mieux que nous ne saurait construire notre pays. Surtout pas les étrangers eux-mêmes préoccupés par la construction des leurs ».

S’il justifie cette sortie dans le fait que dès sa première prise parole après sa mise en liberté, Maurice Kamto a tenu un discours d’apaisement et de réconciliation, au point de le qualifier d’ « apôtre de la paix », Jean de Dieu Momo n’a pas manqué de citer Maurice Kamto.

Efficacité et dextérité

« Je vous avais dit une chose, je ne vous trahirai jamais. La lutte que nous menons c’est une lutte politique, elle se fait dans la paix et elle se fera toujours avec moi dans la paix. Je vous ai dit dès le départ et dès la création de notre mouvement que nous réaliserons au Cameroun le changement dans la paix...Maintenant s’ouvre un nouveau chapitre de notre lutte...Le grand chantier de la lutte politique pour le respect des droits humains fondamentaux de liberté des citoyens camerounais pour un système électoral fiable qui vous permet de choisir les dirigeants que vous voulez pour notre pays, ce chantier-là est devant nous et je compte sur vous pour que nous menons jusqu’au bout ce chantier de manière pacifique ».

Toutefois, il faut souligner que dans une tribune libre qu’il a publiée dans les colonnes de Cameroon tribune le 12 juin dernier, il tirait à boulet rouge sur l’opposition camerounaise en s’en prenant particulièrement à Kamto sans le citer nommément. « Lorsqu’un meneur conduit des cadres de sa propre famille politique à une fosse béante pour tout espoir, où sont noyées toutes possibilités d’opportunités politiques qui pourraient être saisies par ses principaux cadres, ce meneur prouve qu’il ne possède pas la capacité de conduire la conduite de l’opposition », avait-il indiqué. Ce mea culpa de Jean de Dieu Momo n’est-il pas alors une façon pour lui de reconnaître et d’approuver finalement l’efficacité et la dextérité de Maurice Kamto ?

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