Procès des insurgés de Kondengui : Psychose à Ekounou
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Un important dispositif sécuritaire déployé hier au Palais de justice de ce quartier a crée la panique au sein de la population.

Scène rare à Yaoundé. Un important dispositif sécuritaire est déployé sur l’avenue qui relie le Centre de formation technique des armées – plus connu sous l’appellation « Cfta » - au marché Ekounou. Près d’une trentaine d’éléments de la police et de la gendarmerie, armés jusqu’aux dents, sont postés de part et d’autre sur l’itinéraire. Aucun véhicule ne circule. Des commerces sont fermés. Le lieu, pourtant habituellement grouillant de vie, de jour comme de nuit, est étrangement calme. Un cortège de voitures de la Prison centrale de Kondengui serpente le trajet et tient en haleine de nombreux curieux. Des véhicules de la police quadrillent l’entrée du Palais de Justice. « Messieurs circulez, on ne veut pas d’attroupements ici », intime un élément de la police cagoulé, une arme à la main. Le site de camerounais de Belgique. « Traversez, il est interdit de passer par ici. Il n’y a rien à voir. Continuez votre route. Allez vaquer à vos activités, ne restez pas là », ordonnent des gendarmes aux passants, qui, pour certains, tentent de franchir le périmètre de sécurité érigé. Pour accéder au Palais de justice d’Ekounou ce lundi 5 août, il faut montrer patte blanche. L’activité administrative y est d’ailleurs quasiment à l’arrêt. La plupart des bureaux autour sont fermés. Seule affaire inscrite au rôle, le début des auditions des « détenus contestataires » en détention provisoire, lesquels sont désignés comme les meneurs de la mutinerie à la Prison centrale de Kondengui, dans la nuit du 22 au 23 juillet dernier. Tout se déroule à huis-clos.

Psychose

Sans vraiment comprendre ce qu’il se passe, les spectateurs observent le ballet, devant le juge d’instruction, de près d’une centaine de détenus, menottés aux poignets. L’atmosphère est lourde. Les riverains, visiblement stupéfaits, tentent chacun de trouver une explication à la scène qui se déroule sous leurs yeux. « Comme d’habitude, je me suis levé tôt pour venir ouvrir ma boutique. J’étais étonné de voir la police partout. On ne nous a rien dit, à part qu’il fallait juste garder les boutiques fermées », confie un riverain. «J’ai cru à une autre rafle comme c’est de plus en plus le cas au quartier Ekounou. La dernière ne date pas d’une semaine. Des jeunes, comme ceux qui sont actuellement dans les voitures, étaient auditionnés ici au Palais de justice », déclare un riverain.

Un autre est péremptoire. « Ce sont les sécessionnistes qu’on juge », dit-il à l’un de ses interlocuteurs. « Quand les véhicules arrivaient, les détenus scandaient : nous sommes innocents, vous ne pouvez rien nous faire. Nous voulons la paix. Les choses doivent changer. Libérez le Nord-Ouest et le Sud-Ouest », poursuit-il. Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, aucun communiqué officiel ne renseignait sur les différentes charges retenues contre ces accusés portés hier devant la barre. Prison centrale de Kondengui Tout au plus sait-on que lors d’un point de presse le 02 août dernier, le ministre de la Communication (Mincom), René Emmanuel Sadi, révélait à l’opinion nationale et internationale que les « enquêtes préliminaires relatives à la mutinerie de la Prison centrale de Kondengui » étaient bouclées. Celles-ci, selon le porte-parole du gouvernement, ont permis d’identifier 117 détenus comme meneurs le jour des faits et 67 par la suite.

En rappel, entre le 22 et le 23 juillet, un mouvement d’humeur initié par des détenus avait créé un climat de tension au sein de la mythique prison de Yaoundé. Initialement annoncé aux autorités en charge de ladite institution pénitentiaire comme une mobilisation de personnes en détention provisoire désireuses de présenter leurs doléances aux autorités compétentes, le mouvement s’est rapidement mué en une insurrection. Camer.be. Selon le Mincom, la première évaluation de cet incident fait état d’importants dégâts matériels, dont, l’incendie de la bibliothèque de la prison, de l’atelier de couture des femmes et du bureau du responsable de la discipline des détenus, ainsi que du pillage des petits commerces internes au pénitencier. S’il n’y a eu aucun mort, des détenus ont été blessés. La fouille organisée plus tard a permis de récupérer plusieurs objets dangereux et d’importantes sommes d’argent. a indiqué le Mincom.

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