Pour lutter contre l’insécurité, le gouverneur a prescrit la création d’un comité de vigilance.

Dimanche 21 juillet 2019, un conducteur de mototaxi est assassiné dans la ville de Bertoua. Ce énième décès intervient deux jours après le mouvement d’humeur qui a eu lieu dans la journée de vendredi 19 juillet 2019. Ce jour-là, la ville de Bertoua a été particulièrement mouvementée. La tension sociale était à son comble compte tenu de la colère des chauffeurs de motostaxis venus protester entre autres devant les services du gouverneur de la région de l’Est.

« L’insécurité règne dans la ville. Nous sommes les premières victimes. Jeudi soir (18 juillet), nous avons été informés qu’un conducteur de mototaxi a été tué au quartier Ekombitié vers l’Enieg de Bertoua. Très tôt, vendredi matin, lors de la prière dans les mosquées, cette information a provoqué un remous. C’est ainsi que des groupuscules se sont formés et ont commencé à barrer les principaux carrefours de la ville et l’entrée des services du gouverneur », explique Armand Nangue, chargé de communication du syndicat national de moto-taxi du Cameroun (Synamotac), bureau de l’Est. Le portail des camerounais de Belgique. Pendant la grève, les conducteurs de motos ont refusé de porter leurs chasubles et tous ceux qui ne voulaient pas observer ce mot d’ordre ont été molestés. Au niveau du « carrefour Teerenstra» et du quartier Nkol-Bikon 2 vers 11heures, les grévistes ont barricadé l’axe principal qui traverse la nationale N0 10 et ont empêché des usagers de circuler librement après avoir manifesté au «carrefour de la poste » et des services du gouverneur.

Informé, le sous-préfet de l’arrondissement de Bertoua 1er est descendu sur les lieux et a orienté les grévistes vers la place des fêtes. Au cours des échanges, les manifestants ont expliqué les mobiles de la grève. Ils invoquent entre autres raisons, l’insécurité et les cas d’agressions à mains armées par des inconnus. Selon eux « en moins d’une semaine, cinq assassinats ont été perpétrés ». Camer.be. On se rappelle à cet effet qu’un moto-taxi a été tué au quartier Monou 2 il y a de cela deux semaines par des personnes non encore identifiées et sa moto emportée. Les chauffeurs de motostaxis affirment que plusieurs de leurs camarades ont été abattus au cours de plusieurs agressions dans la ville. Une information confirmée par les syndicalistes qui affirment avoir contribué financièrement pour extraire des balles dans les jambes et les mains de certaines victimes à l’Hôpital régional de Bertoua. Après avoir entendu ces revendications, Max Edjenguélé Mbella, le sous-préfet de Bertoua 1er a tenu un langage de vérité et d’apaisement à ses interlocuteurs.

Dans l’après midi, le gouverneur de l’Est a organisé une réunion avec les représentants des conducteurs afin de poursuivre ce dialogue. Pendant la réunion, le gouverneur a insisté sur la relance du processus d’assainissement du secteur des motos-taxis qui doit reprendre dans 14 jours et a prescrit la création d’un comité de vigilance des conducteurs de motos-taxis de la ville. De leur côté, les conducteurs ont dénoncé les délestages chroniques qui facilitent la voie aux malfaiteurs.