Martin Belinga Eboutou : Requiem pour un haut commis de l’Etat
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Inhumé samedi dernier dans son village à Nkilzok par Zoétélé, l’ancien directeur du Cabinet civil a été élevé à la dignité de Grand cordon du mérite camerounais à titre posthume par le ministre, directeur du Cabinet civil de la présidence, représentant personnel du chef de l’Etat.

Nkilzok, petite localité située dans l’arrondissement de Zoétélé, département du Dja-et-Lobo, samedi dernier. Il est 14h. Les cloches de l’église sanctuaire Saint Jean-Paul II résonnent au loin. Le temps semble suspendre son vol. L’on amorce l’ultime étape des cérémonies d’hommage à un fils, sans doute le plus prestigieux de la localité. Martin Belinga Eboutou sera conduit dans les minutes d’après à sa dernière demeure, dans la stricte intimité, et en présence des membres de sa famille, du ministre, directeur du Cabinet civil de la présidence de la République. Samuel Mvondo Ayolo représente personnellement le chef de l’Etat aux obsèques de celui que Paul Biya, dans une lettre de condoléances adressée à sa famille et lue quelques minutes auparavant par le préfet du Dja-et-Lobo, qualifie de « diplomate chevronné».

Pour le président de la République, les qualités personnelles du disparu « lui ont permis d’effectuer une belle et longue carrière au Cameroun et à l’étranger ». Le chef de l’Etat rappelle en outre que Martin Belinga Eboutou fut l’un de ses plus proches collaborateurs. Et « avec sa disparition, la diplomatie camerounaise perd l’une de ses références». Le portail des camerounais de Belgique. A ce proche collaborateur, le président de la République a décerné à titre posthume, la médaille de Grand cordon de l’ordre du mérite camerounais. L’un des temps forts de la célébration pontificale, particulièrement courue, et qui a précédé l’inhumation, aura sans contexte été l’homélie du célébrant principal. Pendant une trentaine de minutes, Mgr Christophe Zoa, évêque du diocèse de Sangmélima, qui était assisté pour la circonstance d’une demi-douzaine de ses pairs, est revenu sur le « droit aux funérailles ecclésiastiques », non pas pour se justifier, « mais pour rappeler la doctrine de l’Eglise sur ce sujet. Pour peu que je connaisse l’ancien séminariste Martin, il n’aurait opposé aucune objection à ce que ses funérailles servent à la restitution fidèle de la doctrine de la Sainte église ».

A la question, « qui peut être enterré selon le rite chrétien catholique », le prélat a été clair : «Celui qui a été baptisé dans la foi catholique ». Et pour lui, cette réponse « à la limite de la banalité» est pourtant « ce qui a échappé au plus grand nombre dans le procès asymétrique qui a été engagé ces jours contre celui qui ne peut plus défendre sa propre cause ». Pour l’officiant principal, et du point de vue juridique, « le baptême fait du baptisé un membre de la communauté chrétienne, et par voie de conséquence, lui confère un statut juridique dans l’Eglise ». 79 ans à sa disparition à Lausanne en Suisse le 8 mai dernier des suites de maladie, Martin Belinga Eboutou, diplomate, ministre plénipotentiaire hors échelle, aura connu une très riche carrière, comme l’a du reste précisé le président de la République dans sa lettre de condoléances. Mais l’homme était également un père de famille. « Un modèle de discipline, de loyauté, de dévotion, de générosité et un travailleur passionné dont l’humilité et la discrétion étaient les qualités », selon sa fille Mireille.

Ses enfants et les communautés Esse et Mbida Mbani dont il était issu, par la voix de Georges Elanga Obam, porte-parole et par ailleurs ministre de la Décentralisation et du Développement local ont tenu à dire « Merci» au président de la République pour tout le soutien apporté à son ancien collaborateur durant sa maladie, ainsi qu’à la famille pour l’organisation de ses obsèques. Pour les populations de Nkilzok et des villages environnants, il s’agit d’une « perte inestimable » pour celui que l’on appelait affectueusement ici « Papa Martin ». Car le reste, à savoir « ministre ou Excellence n’étaient pas connus ici lorsqu’il arrivait au village », comme nous le confiera un habitant de Nkilzok.

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