COMMUNICATION POLITIQUE : Maurice Kamto, un trouble-dialogue
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Alors que tout indique que l’heure est à la réconciliation et au dialogue, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) effectue une sortie épistolaire pour programmer des marches dites « blanches » début juin 2019.

Décidément, Maurice Kamto confirme sa versatilité légendaire. Et tient à exécuter à tout prix, et à tous les prix, son « programme national de résistance ». Cette fois-ci, comme du réchauffé, il sert [encore] « les marches blanches [et] pacifiques ». Après avoir tenté une entourloupe : faire croire à l’opinion publique qu’il était disposé à enterrer la hache de guerre. D’abord son avocat, le 15 mars 2019, puis lui-même, dans sa dernière épître [du 14 avril 2019, ndlr] à ses ouailles, avaient présenté au public « la disponibilité [de Maurice Kamto] à discuter avec M. Biya pour solder le passif du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018 et jeter des bases sérieuses et crédibles d’un nouveau départ politique dans notre pays ».

Ce poker menteur n’ayant pas prospéré, celui qui avait un temps oublié qu’il était « le président élu » vient de sortir une autre carte de sa manche. Maurice Kamto mobilise l’essentiel de la meute avec laquelle il est embastillé (Christian Penda Ekoka, Albert Dzongang et Paul Eric Kingue) pour revenir à la case-départ, celle par laquelle ils étaient tous passés pour entrer à Kondengui : « Reprendre nos marches pacifiques ». Pour justifier leur posture, ces quatre mousquetaires excipient de ce que « c'est à la fois défendre une liberté fondamentale qui se décline en liberté d'expression, de réunion et de manifestation et préserver son droit de donner librement son opinion sur la conduite des affaires de la nation ».

Seulement, la lettre du président du MRC expose le caractère va-t’en guerre d’un clan qui ne veut rien comprendre de l’évolution des pensées autour d’une situation qu’il a créée. En effet, alors que sa clique de partisans et lui font de l’esbroufe autour de leur mise en détention provisoire, et contrairement à leurs propos tendant à faire de leur mise en liberté une condition sine qua non d’un retour à la paix au Cameroun, ici comme ailleurs, l’on pense plutôt au dialogue national. L'info claire et nette. Même au plus haut niveau de l’Organisation des Nations unies (ONU), si l’on s’en tient aux propos du représentant spécial du secrétaire general (SG) dans la sousrégion Afrique centrale, « le SG s’est exprimé sur ce sujet. Il souhaiterait que Maurice Kamto soit détenu dans des conditions décentes, conformément aux normes internationales ».

Au cours de l’interview qu’il accordait à Jeune Afrique, et que cet hebdomadaire panafricain publiait dans son édition du 14 au 20 avril 2019, François Louncény Fall n’a jamais évoqué des propos de son chef se rapportant à une quelconque libération, mais a plutôt mis en exergue le fait qu’« il [Maurice Kamto] puisse bénéficier d’un jugement équitable ». Chose à laquelle les prévenus s’opposent en faisant du dilatoire depuis le début. S’attardant sur des broutilles. Comme le long cours magistral auquel ces sbires et lui se livrent dans leur sortie du 10 mai 2019. Et qui risque produire les mêmes effets qu’en justice. Camer.be. A savoir retarder leur mise en liberté tant les procédures s’enchevêtrent. Bien plus, l’option de l’organisation de nouvelles marches dites « blanches [et] pacifiques », audelà des interrogations sur sa pertinence, ramène au goût du jour la capacité de ses organisateurs à mobiliser, depuis la prison, les énergies et les ressources nécessaires pour leur réussite. Mais saiton jamais. C’est un test de popularité qu’il faut réussir pour les organisateurs. Et de résilience pour les tenants du pouvoir.

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