OSSEMENTS HUMAINS : L’Adamaoua alimente le trafic au Cameroun
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Ossements Humains : L’adamaoua Alimente Le Trafic Au Cameroun :: Cameroon

Depuis janvier 2019, les personnes interpellées à propos sur le territoire national affirment se ravitailler dans cette Région.

Dans la matinée du 12 avril 2019, les éléments de la division régionale de la police judiciaire de l’Adamaoua (DRPJ/A) mettent la main sur un stock de 58 ossements humains au quartier Mbideng, dans la ville de Ngaoundéré, chef-lieu de la Région de l’Adamaoua. Selon des sources proches de l’enquête conjointement ouverte par la DRPJ/A et la compagnie de gendarmerie de Ngaoundéré, « les restes mortuaires précipitamment abandonnés par une dame appartiennent à un individu de sexe féminin dont l’âge est estimé à 16 ans ». Les mêmes sources attestent que « le crâne de l’individu présentait des lésions ayant probablement entraîné sa mort ».

Cette autre saisie d’ossements humains à Ngaoundéré remet au goût du jour l’ampleur que prend le phénomène dans la Région. L’on se souvient qu’il y a 3 mois en effet, à Meiganga, 5 jeunes gens âgés de moins de 20 ans y avaient exhumé des ossements humains. Pour ce cas spécifiquement, c’est au niveau de Ngaoundéré que l’alerte avait été donnée sur ce qui apparaît désormais comme un réseau de ces hommes sans foi ni loi. Les présumés profanateurs ont été interpelés et déférés à la prison principale de Meiganga.

Dans le même sillage, une vidéo reste d’actualité, celle-ci présente l’audition du nommé Abbo pris dans les mailles du filet tendu par des éléments des services de sécurité à Douala. Le présumé trafiquant révèle qu’il a obtenu les ossements humains dans la localité de Mbanti, l’arrondissement de Banyo, département du Mayo-Banyo. Alors que nous allions sous presse, l’homme arrêté le samedi 16 mars 2019 aux environs de 19 h 30 au rond-point Deido en possession d’une cargaison qu’il tentait de livrer est actuellement gardé à vue à la compagnie de gendarmerie à Bonanjo. D’après ses déclarations, il est en possession des ossements humains trouvés sur lui depuis cinq mois. L'info claire et nette. Arrivé à Douala, il devait rencontrer un certain Amida pour la transaction finale. Malheureusement, il va tomber dans l’embuscade tendue par les éléments de la gendarmerie nationale.

Après son interpellation, une enquête a été ouverte pour tenter de mettre la main sur les autres éléments de la bande. Les informations ayant permis d’interpeller Abbo faisaient état de ce qu’il devait vendre ces ossements humains à 25 millions de FCFA. Ce que nie le présumé trafiquant qui fixe le montant de la transaction à 2,5 millions de FCFA. Selon Abbo, les ossements soigneusement emballés dans les plastiques étaient ceux d’un enfant selon Abbo.

RESURGENCE

S’il est vrai que le trafic des ossements humains n’est pas un fait nouveau dans la Région de l’Adamaoua, il faut dire que le phénomène a récemment pris des galons pour diverses raisons. D’abord, l’insécurité autour des cimetières. En effet, la communauté urbaine de Ngaoundéré se plaint de ne pas pouvoir sécuriser ces endroits de repos éternel. Par ailleurs, la démographie galopante de la ville pousse à l’envahissement des cimetières. Comme c’est le cas au quartier populaire « Joli soir » où les envahisseurs profitent de leur installation pour profaner les demeures des morts. A Rawyanga, la situation excentrée du cimetière expose les tombes à la merci de ceux qui exhument les corps aux fins de vente de leurs ossements.

Dans la majorité des cas, ce sont les tombeaux des fidèles musulmans décédés qui sont ciblés parce que, apprend-on, « elles ne sont pas profondes ». Donc, facile à creuser. Enfin, selon les autorités locales, la cartographie de ces exactions ressort qu’outre Ngaoundéré, Meiganga, Ngaoundal et Banyo sont les fiefs de ces pratiques qui n’honorent pas la mémoire des défunts en accentuant la douleur de leurs familles.

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