Jean Simon Ongola Omgba : Remobiliser les troupes derrière le parti
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Député et membre suppléant du comité central du Rdpc, il préconise, pour la survie du parti, la prise en compte des spécificités de l’électorat du Mfoundi et des mutations démocratiques.

Quel était l’objet de la séance de travail des sept sections Rdpc du Mfoundi, à laquelle vous avez pris part le 10 avril à Yaoundé ?
La rencontre organisée par la commission départementale permanente du comité central pour le Mfoundi avait pour principal objectif, de remobiliser les militants du Rdpc dans la perspective des prochaines échéances électorales. Ça été une occasion de faire une évaluation des résultats du Rdpc dans le Mfoundi lors de la dernière élection présidentielle, évaluation qui montre qu’il y a un recul. D’où la nécessité de remobiliser les troupes derrière le parti, d’autant plus qu’il s’annonce des échéances totalement différentes de l’élection présidentielle. Le deuxième objectif était de faire un diagnostic global du fonctionnement du parti dans le département. On a suivi les recommandations pertinentes du secrétaire général du comité central, et aussi des conseils d’ordre stratégique et organisationnel de son conseiller Paul Célestin Ndembiyembe.

Qu’avez-vous arrêté comme stratégie du parti pour les échéances électorales annoncées ?
Dans les stratégies futures, nous devrons prendre en compte les spécificités de l’électorat du Mfoundi qui est urbain, qui a un niveau d’éducation, de formation et même des mutations démocratiques que nous vivons, qui est différent de celui des populations rurales. Et c’est valable dans tous les pays du monde, notamment ceux qui émergent dans la démocratie. Dans la plupart des cas, l’électorat urbain vote moins pour le pouvoir en place. A cela il faut ajouter la situation économique, le chômage massif des jeunes, etc. Les jeunes constituant l’essentiel de l’électorat du Rdpc, c’est ces gens-là qu’il faut mobiliser et ratisser large. Il y a un changement de paradigme qui fait que, la perception de l’électorat ne peut plus être la même qu’il y a quelques années. Cet électorat a évolué, nous devons évoluer avec lui. Par ailleurs, nous sommes un parti de gouvernement, le plus grand parti du Cameroun, nous devons accompagner absolument les politiques publiques pour qu’elles réussissent et puissent répondre aux besoins des populations. C’est pourquoi je pense que nous devons sortir de la verticalité pour adopter une posture de plus grande horizontalité qui prenne en compte les attentes et les aspirations non seulement des militants, mais également des citoyens. Nous n’inventons rien, c’est une tendance mondiale. Sinon, la verticalité va générer des frustrations qui peuvent être source de démobilisation.

Vous parlez des spécificités de l’électorat, mais il y a aussi l’invasion des Tic qui semble faire les affaires de l’opposition !
L’électorat est divers, et nous savons que la concurrence a usé et abusé des réseaux sociaux. Cela est passé parfois par des fake news, des informations qui avaient un caractère insurrectionnel, etc. Je pense que nous aussi nous devons nous approprier ces outils. Nous avons de nombreux jeunes qui n’attendent que l’initiation. C’est toute une éducation politique qui passe par un réel accompagnement et une prise en main du parti, des problèmes liés à la formation des jeunes. L'info claire et nette. Il ne s’agit pas uniquement de demander aux jeunes de se mettre aux Tic, il s’agit avant tout de créer les conditions qui font que les jeunes ont l’éducation politique nécessaire. C’est déjà le cas chez les concurrents. Nous avons commencé à le faire il y a quelques années avec le ministre Grégoire Owona ; moi personnellement, en tant que militant du Rdpc, j’ai largement participé à la dernière campagne électorale à travers les Tic. Nous avons pu toucher plus d’un million de personnes lorsqu’il a fallu intervenir sur les réseaux sociaux, avec des jeunes qui étaient outillés et formés. C’est déjà important, mais je pense qu’avec notre puissance, avec notre organisation, si les enfants étaient beaucoup plus outillés et mieux formés, nous toucherions 4 à 5 millions de personnes en milieu urbain. Il ne s’agit surtout pas d’aller insulter les gens sur les réseaux sociaux.

Il n'y a pas eu d'échanges lors de la rencontre de mercredi dernier. Ya-t-il une volonté de museler les militants qui auraient des choses à dire ?
Peut-être la raison c’est qu’il n’y avait pas assez de temps pour faire parler tout le monde. Parce que, s’il y avait une volonté de museler certains militants, il est opportun que cette volonté-là s’éloigne rapidement de l’environnement du parti. Le Mfoundi n’a pas pu enregistrer les scores du passé lors de la dernière élection présidentielle, même si le résultat de notre président national a été tout à fait honorable. Mais, il faut trouver des explications, qui ne sont pas forcément dans une mauvaise campagne qui aurait été faite. C’est à nous de nous adapter à la nouvelle donne. On va continuer à gagner, mais il va être de plus en plus difficile de faire les scores d’avant. C’est pourquoi nous devons apporter une nouvelle offre politique adaptée à ce nouvel environnement. Par ailleurs, nos politiques publiques doivent pouvoir se ressentir chez le Camerounais. Les jeunes doivent pouvoir sortir de la désespérance, il faut restaurer la confiance entre les politiques et les jeunes. Si on a cessé de rêver, on n’y croit plus et on est la proie facile des marchands d’illusions.

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