MRC : Samedi 13 avril, ce sera la marche finale
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A nouveau, les marches interdites au peuple camerounais reprennent dès ce samedi 13, à l’initiative du MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun), du président Maurice Kamto. Comme d’habitude, le gouvernement déploie son arsenal militaire, au lieu de faire prévaloir une solution politique. La plupart du temps, la solution politique intervient néanmoins après la victoire militaire. La victoire militaire est souvent le reflet d’un ras-le-bol généralisé du peuple. Malgré le ballet diplomatique qui s’est déployé dans la capitale Yaoundé, depuis plus de quatre mois, après la crise post-électorale et la crise anglophone, Paul Biya a raidi son cou ….

Alain Peyrefitte disait que la démocratie ne peut être fondée sur la méfiance. Elle doit reposer sur la confiance. Lorsque la méfiance l’emporte sur la confiance, lorsque la défiance d’une large partie de la population à l’encontre du pouvoir, et plus généralement des institutions, s’installe dans les arcanes de la nation, il faut avoir la lucidité de dire que la démocratie est en péril. On n’est plus sûr de rien et de personne au Cameroun. La tonne de documents officiels qui fuitent sur les réseaux sociaux, est la démonstration à elle seule du chaos.

Or, le pouvoir actuel n’a pas pris conscience du fait que sa réélection au forceps a causé une grave crise de confiance. La plupart des démocraties connaissent à la fois la stabilité des institutions et l’alternance des politiques en charge du gouvernement. Celle-ci, en fonction du mode d’élection, se fait par le passage de l’opposition au pouvoir. Lorsque l’alternance n’est pas au rendez-vous, il est encore possible qu’une nouvelle force politique vienne prendre le relais, sans remettre en cause ni la Constitution, ni les institutions en général.

Le Cameroun a pris un chemin tout différent qui se révèle aujourd’hui une impasse. Paul Biya a pris le risque d’emprisonner ses rivaux. Kamto, Nzongang, Penda Ekoka, etc, en payent les frais. Les Camerounais se sont donc retrouvés avec un Président qui leur promettait (de grandes opportunités), lui-aussi, de remettre en cause le système (gérontocrate), mais avec le sérieux de la force de l’expérience. Quelques mois plus tard, ils constatent leur erreur, ils s’aperçoivent à quel point ils ont été bernés. Celui qui les dirige est l’incarnation absolue du système : La bourgeoisie, la ploutocratie, l’oligarchie, etc.

Ni la répression accentuée, ni les libertés perforées, ni les provocations ciblées, ni les reculs des libertés, ni l’exutoire des sanctions pénales, n’en viennent à bout du peuple. Le véritable problème est que la confiance entre le pouvoir et la majorité de la population est rompue, et que les soubresauts de ses tentatives pour la rétablir échoueront parce que la méfiance ne tient plus à ce qu’il fait, mais à ce qu’il est. Mauvais.

Seul le retour à refondation républicaine, voire du système électoral permettra de rétablir une démocratie saine. L'info claire et nette. Sinon, la multiplication des interpellations, la chasse aux hommes et aux idées, la sévérité des sanctions envers des opposants politiques, ne sont qu’une forme de levure ajoutée à moutarde.

Si Paul Biya confisque aussi le brin de droit inhérent à l’humain qu’est la liberté d’expression, il va sans dire qu’il a programmé la fin létale de tout un peuple. Il aura donc réussi de nous faire passer de l’État de droit à l’État policier !

En tout cas, la marche du samedi 13, sera celle d’un peuple face à un pouvoir groggy, dont rit la populace, parce qu'il a l'air de réfléchir, avec avoir reçu un uppercut, s'il va tomber ou ne va pas tomber. Il est KO !

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