Cameroun, Obsèques à Bandjoun: Des hommages exceptionnelles pour le milliardaire Noutchogoin
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Décédé à l’âge de 85 ans, ce magnat du monde de l’aviculture et de l’industrie, laisse un immense empire économique. Ses héritiers ont pris l’engagement de poursuivre les œuvres du bâtisseur.

Une foule humaine au quartier Mbouo à Bandjoun ce samedi 16 février 2019. Des rangs de véhicules de hauts calibres alignés à perte de vue encombrent la Nationale N°4 au niveau du lieu dit entrée Fotso Victor. Le remue-ménage est à son comble. Chacun tient à rendre hommage au défunt patron de la Société camerounaise des provenderies. Une industrie installée à Bafoussam, mais avec des tentacules sur l’ensemble du triangle nationale, et même au-delà. Les membres du gouvernement et assimilés ne sont pas restés indifférents.

Au nom du chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Paul Biya, Antoinette Zongo, préfet du département du Koung-Khi a transmis, le samedi 16 février dernier, des messages de condoléances qui résume la personnalité de Jean Samuel Noutchogouin qui, a 85 ans, a rendu l’âme le 11 janvier à 5 heures, heure de Paris, à l’hôpital américain de Neuilly, où il avait été admis trois jours plus tôt. Elle a souhaité que les affaires de ce capitaine d’industrie qui a œuvré dans « la prospérité, la diversité et la discrétion » puissent être pérennisées. Représentant personnel du Chef de l’Etat à cette cérémonie, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, s’est aussi incliné devant la dépouille du patriarche qu’il a décoré à titre posthume.

Avant ces rituels, de nombreux orateurs se sont succédés pour rendre un vibrant hommage à l’illustre disparu. Il s’agit, entre autres, de Jean Nkueté, secrétaire général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Christophe Eken, président de la Chambre de commerce, des mines, de l’industrie et de l’artisanat (Ccima). Dans la foulée des dignitaires présents, l’on pouvait remarquer la silhouette du sénateur Ibrahim Mbombo Njoya, sultan Roi des Bamoun, de l’honorable Albert Kouinché, député à l’Assemblée nationale et promoteur de la société Express Union Sa, Me Jean De Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Me Dieudonné Happi, avocat au barreau du Cameroun et ancien président du Comité de normalisation de la fédération camerounaise de football (Fecafoot), Jean Baptiste Sanga, maire de la commune de Bana, Mgr Dieudonné Watio, évêque du diocèse de Bafoussam, Mgr Talou, évêque du diocèse de Garoua et bien d’autres personnalités du monde des affaires venues des quatre coins de la planète.

Deux jours avant cette inhumation, Emmanuel Nzété, délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam, a organisé une cérémonie à l’esplanade de l’hôtel de ville de la cité régionale pour saluer l’œuvre de l’un des bâtisseurs de la ville de Bafoussam. « Comme maire ou délégué du gouvernement, j’ai signé plus d’une centaine de permis de bâtis au nom de Jean Samuel Noutchogoin », témoigne-t-il.

Originaire de Bandjoun, c’est dans la ville voisine de Bafoussam qu’ adolescent, Jean Samuel Noutchogoin se lance dans le commerce de la ferraille. Il fait son entrée dans l’industrie à l’orée des années 80.Ses intérêts vont du plastique (Icrafon) à la banque (actionnaire de référence de

Banque atlantique Cameroun et quelques parts à la Bicec), en passant par la distribution (CFAO), l’assurance (Atlantique assurance Cameroun) et l’immobilier.

Un lourd héritage à préserver

Mais c’est l’industrie de l’élevage, où il règne sans partage, qui lui a permis de bâtir sa réputation de magnat, avec un tryptique composé d’Agrocam (production de poussins d’un jour), de Belgocam (importation et commercialisation des intrants) et surtout de la SPC (alimentation du bétail, dont les produits rayonnent de Afrique centrale jusqu’au Soudan. « Je suis le seul à travailler sous une licence Lohmann », assurait-il. En mangeant un œuf au petit déjeuner et en poursuivant à midi avec du poulet ou du porc, vous consommerez directement ou indirectement des produits de la Société des Provenderies du Cameroun (SPC). S’il n’utilise pas un rasoir Bic, il travaillera sans doute avec un stylo à bille de la même marque. En outre, il conduira certainement un véhicule de marques Toyota, Peugeot, Suzuki etc sorti d’un magasin de CFAO ».Le magazine Forbes le classait en 2015 au cinquième rang des plus grandes fortunes du Cameroun, évaluant ses actifs à 315 millions de dollars. Il figure parmi les pionniers de l’industrie locale, au même titre que Joseph Kadji Defosso, décédé le 23 août, Samuel Kouam, Fadil Abdoulaye Hassoumi ou encore Victor Fotso.

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