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© Repères : Thierry Christophe YAMB
- 16 Feb 2019 08:58:00
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CAMEROUN :: SACCAGE DES AMBASSADES : La pseudo condamnation de Kamto :: CAMEROON
Dans une adresse destinée à la jeunesse, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) se limite à s’« insurger» contre les casses, sans s’offusquer de ce que son effigie ait remplacé celle du chef de l’Etat dans certaines représentations diplomatiques.
« Autant je suis pour la libre expression des idées politiques, au besoin à travers des manifestations publiques, autant je m’insurge contre tout acte de vandalisme des édifices, des biens et des emblèmes nationaux où qu’ils se trouvent. C’est l’occasion pour moi de condamner, à nouveau, la violation de nos représentations diplomatiques à l’étranger. »
C’est par ces mots que Maurice Kamto tente, du fond de sa cellule au Groupement spécial d’opérations de Yaoundé, de prendre de la distance avec les actes de vandalisme perpétrés dans les ambassades du Cameroun à Paris et à Berlin, le 26 janvier 2019, jour choisi par la formation politique qu’il dirige pour effectuer des « marches blanches ». Une manifestation publique qui s’inscrivait dans l’opérationnalisation du « plan national de résistance » institué par le parti au lendemain de l’élection présidentielle perdue du 7 octobre 2018.
Selon le MRC, ce plan est « l’expression de notre indignation face au refus d’adoption du dialogue inclusif comme option préalable de résolution de crise dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’indignation face à la gestion irresponsable du scandale de la CAN manquée de 2019, l’indignation suite au holdup électoral de la dernière élection présidentielle. » L'info claire et nette. Une démarche qui se veut somme toute républicaine dans un Etat démocratique. Sauf que la République c’est d’abord et avant tout le respect des institutions. Et le président de la République bien que n’étant ni un édifice, ni un emblème national, reste le garant des institutions. Et de ce fait, il incarne l’autorité de l’État. Par conséquent, agir de la sorte avec son effigie, c’est bafouer l’autorité de l’État.
Aussi, « condamner la violation de nos représentations diplomatiques à l’étranger » comme le fait le président du MRC, sans mettre de l’emphase, ni même évoquer l’acte grave qui a été de changer la photo du chef de l’Etat par la sienne, est la manifestation de ce que non seulement, Maurice Kamto se considère comme le « président élu et légitime du Cameroun » (comme il l’indique d’ailleurs au bas de son discours), mais qu’en plus, la connivence avec les auteurs des saccages des ambassades même si elle n’est pas assumée, est reconnue.
Alors, quand l’ex ministre délégué auprès du ministre de la Justice s’ «insurge contre tout acte de vandalisme des édifices, des biens et des emblèmes nationaux où qu’ils se trouvent» et décrie «la réaction brutale, inexplicable et injustifiée du pouvoir à des manifestations pacifiques menées dans le strict respect de la constitution », l’on se demande si le juriste de haut vol est cohérent avec lui-même.
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