Cameroun: DECLARATION DU COMITE DIRECTEUR DE L'UPC MANIDEM A PROPOS DES RECENTS EVENEMENTS NATIONAUX
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Cameroun: DECLARATION DU COMITE DIRECTEUR DE L'UPC MANIDEM A PROPOS DES RECENTS EVENEMENTS NATIONAUX :: CAMEROON

Le Comité Directeur de l’UPC-MANIDEM réuni en sa session ordinaire les 26 et 27 janvier 2019 à Douala, s’est arrêté sur des faits suivants de la récente actualité :

1) L’élection présidentielle du 7 octobre 2018 ;
2) La non tenue de la CAN au Kamerun en 2019 ;
3) Les interdictions systématiques des manifestions pacifiques.

A PROPOS DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE DU 7 OCTOBRE 2018
Considérant que l’élection présidentielle s’est déroulée dans un climat de guerre dans le NO et le SO, ce qui a fait que c’est seulement dans huit régions du pays que des électeurs ont été en état de se rendre aux urnes sans craindre pour leur sécurité ;
Faisant observer que le Président issu d’un tel scrutin peut difficilement prétendre avoir été élu par l’ensemble des Kamerunais, cette opération a conforté les sécessionnistes dans leur idée selon laquelle les deux régions du NO et du SO ne relèveraient pas de la même souveraineté que les huit autres ;
Le CD regrette par conséquent que l’appel de l’UPC-MANIDEM pour la paix AVANT de procéder au scrutin présidentiel n’ait pas été entendu par le pouvoir en place.

Considérant d’autre part que l’élection présidentielle s’est achevée dans un grand show télévisé du Conseil constitutionnel, au cours duquel il a été possible aux Kamerunais de juger que les recours des parties plaignantes mettaient en cause le système même des-élections-à-la-Biya, système conçu pour donner le RDPC toujours vainqueur ;
Rappelant, par exemple, que tant que la loi électorale consacrera la direction des élections par un organisme dont les membres sont désignés unilatéralement par le chef de l’Etat, ELECAM sera au service du RDPC pendant les élections ;
Rappelant, par exemple encore, que tant que le vote sera à un tour seulement, cela divisera les partis de l’opposition auxquels manquera un deuxième tour où ils pourraient s’entendre et s’aligner derrière celui d’entre eux qui avait devancé les autres au premier tour ;
Répétant ce que nous disons depuis 2000, à savoir qu’aussi longtemps qu’il n’y aura pas un code électoral juste, l’opposition sera réduite, de scrutin en scrutin, à ne pouvoir compter que sur quelques sièges à l’issue des élections locales ;

Par tout ceci, le CD de l’UPC-MANIDEM appelle à un vaste front populaire, pour mettre en place un vrai dialogue national et la transition, en vue du changement nécessaire.

A PROPOS DE LA NON TENUE DE LA CAN AU KAMERUN EN 2019
Considérant que la décision de la CAF de retirer au Kamerun l’organisation de la CAN en 2019 est le signe que les dirigeants du Kamerun ne pourront pas continuer à mentir au monde entier tout le temps ;
Considérant que ce refus de la CAF a donné l’occasion à ceux qui s’illusionnaient de voir ce que valent les promesses du Président, lequel déclarait s’engager personnellement à ce que la CAN se tienne dans notre pays en 2019 ;
Considérant que le Parlement continue à se taire à propos d’un scandale qui retentit dans le continent africain tout entier et fait la honte du Kamerun ;
Le CD de l’UPC-MANIDEM demande la mise en place d’une commission d’enquête pour rétablir les responsabilités dans cet échec.

A PROPOS DES INTERDICTIONS SYSTEMATIQUES
DES MANIFESTATIONS PACIFIQUES
Considérant que la loi soumet les manifestations publiques au régime dit de la déclaration, ce qui veut dire que l’organisateur d’une manifestation rédige une simple déclaration adressée à l’autorité administrative de sa décision d’organiser la manifestation, en en précisant le motif, l’itinéraire et les coordonnées et titres des organisateurs, afin que les autorités soient informés et que le cas échéant elles prennent les dispositions pour la sécurité de tous, y compris celle des manifestants ;
Considérant que des sous-préfets aux ordres du MINAT commettent un abus de pouvoir en substituant de plus en plus au régime dit de la déclaration le soi-disant régime de l’autorisation qu’ils seraient sensés délivrer et qui n’est pas prévu par la loi ;
Considérant tout particulièrement que ces derniers mois, le Kamerun est revenu aux pires moments du début des années 1990 : interdictions systématiques des manifestations, brutalités contre les manifestants pacifiques sur lesquels on va jusqu’à tirer à balles réelles ;
Le CD de l’UPC-MANIDEM fait d’abord part de sa solidarité aux militants du SDF et du MRC qui ont été victimes des interdictions de manifester et des brutalités policières ;
Le CD de l’UPC-MANIDEM proteste contre l’inacceptable entrave à la loi perpétrée par les autorités administratives relevant du MINAT, ceux-là même qui sont sensés veiller au respect de ladite loi ;
Le CD de l’UPC-MANIDEM appelle les forces politiques de l’opposition pour une large concertation qui doit déboucher sur une action commune, en vue de rétablir la manifestation publique comme un droit inaliénable inscrit dans la loi et garant de la démocratie.

Un autre Kamerun est possible, d’autres choix sont nécessaires.

Fait à Douala, le 27 janvier 2019
Pour le Comité Directeur

WASNYO Samuel, Président de séance
NGO NGUE & SIGNE Claude, Secrétaires de séance
MOUTOUDOU Albert, Président de l’UPC-MANIDEM
CHUMCHOUA Penda, Secrétaire général de l’UPC-MANIDEM

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