LETTRE D'ADIEU A 2018...
CAMEROUN :: POINT DE VUE

CAMEROUN :: LETTRE D'ADIEU A 2018... :: CAMEROON

 On a l'habitude de dire que "la séparation est toujours triste...", je viens de voir qu'elle est parfois heureuse.

Au moment de te dire adieu, je me demande juste si 2019 va faire mieux. Mieux, que de me laisser le sang frais des innocents entre les mains dans le Nord-Ouest, le Sud-ouest et l'Extreme Nord du pays, sacrifiés à l'autel des incompréhensions politiques, de la barbarie de quelques voyous, et de notre indifférence à tous. J'espère que 2019, ne viendra pas bousiller les acouphènes de mon ouïe, terrorisés par les cris sans espoirs de secours, de ces innocents qui se noient sous nos yeux, sans assistance, parce-que ceux qui ont parfois les gilets de sauvetage sont en même temps les vagues qui accélèrent le drame. Mais nous qui attendons leurs gilets de sauvetage alors que les meilleurs gilets sont avec nous, la prise de conscience, la dénonciation et les SOS à balancer partout pour espérer être détecté même par un bateau pirate de passage sur ces eaux de l'horreur, nous sommes tout aussi coupables que tous les autres.

Cette lettre d'adieu peut être assimilée à un oraison, avec espoir cette fois, que la thèse de la résurrection ou de la metampsychose ne s'appliquera pas. Je veut te dire adieu 2018, en espérant que j'enverrai à Lavoisier, une parodie de sa fameuse thèse en lui disant: " Tout se perd, Tout ne se crée, Rien ne se transforme". Pour que 2019, nous offre les miracles de la paix, de la sérénité et du calme pour mes frères pris au piège de la barbarie dans les régions citées plus haut. Je veux que tu ne partes pas dans l'au-delà 2018, mais dans l'en-decà, avec l'arrogance des savants made in Cameroon, qui pensent pouvoir organiser une CAN sans avoir fait une petite fête d'anniversaire, et qui pensent que demander au voisin comment on colle une affiche, leur enleve les privilèges que le décret leur a conféré.

J'espère que 2019, viendra leur ouvrir les vannes de l'humilité, pour laisser couler jusqu'à l'inondation, les eaux de la compétence. Va-t-en 2018, laisse nous finir notre autoroute qui nous fera oublier l'océan de sang euphemiquement appelé Axe Lourd, où nous avons payé le lourd tribut de nos misérables vies. Va-t-en, laisse nous jouir de cette lueur de lumière enterrée sous les barrages hydroélectriques, producteurs de l'obscutricité...Va-t-en, parce-que tu a réussi à nous donner d'autres caractéristiques de l'eau potable: Elle est Odore, Limpide de couleur jaune, avec saveur et surtout rare...Comment ne pas te dire adieu, quand on te demande "D'oser" pour créer de la ressource et dans les bureaux, on t'exige "D'arroser" pour espérer cette ressource? Je suis obligé de t'inhumer sans aucune larme, sans aucun remord, non pas au cimetière où on aura la possibilité de déposer des fleurs et donc accentuer nos souffrances par le rappel mémoire, mais dans l'enfer de nos bonne volontés où tu seras consumé à la cyanure de nos espérances. Je te dis donc adieu, sans sépulture, parce-que les exhumeurs pourront utiliser post-mortem le linceul qui a les microbes de la jalousie, de l'aigreur, de la calomnie et des pratiques rétrogrades.

À toi 2019 qui arrive, sache juste que quelque soient tes intentions, j'ai pris la décision de t'affronter à mains nues pour ne pas vivre le calvaire de 2018. Je t'embrasse très fort et te fais même des câlins. Mais n'oublie pas ce que Neron disait dans Britannicus..."J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer...". Je vais donc t'etrangler, à l'autel de mes ambitions et de mes envies. Bienvenue.

Martin Camus MIMB Spécialiste épistolaire des oraisons et des mots de bienvenue.

#NsangNkong

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo