Cameroun:l’avortement se porte bien à Douala
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Plus d’une centaine de jeunes âgées entre 18 et 25 ans se livrent à cette pratique et s’exposent à de multiples complications.

Mardi, 04 décembre dernier, le centre médical de l’Association camerounaise pour le bien-être familial (Camnafaw), situé dans la zone estudiantine au lieu dit «Essec» à Douala ne désemplit pas. Il est 12h, des jeunes filles vont et viennent. Certaines pour se faire dépister (Vih et Sida), d’autres pour des raisons que seul le personnel de santé maîtrise. «Respect de la confidentialité», dit-on. En plus des soins ordinaires, le Cmc Essec propose des méthodes contraceptives et un service d’avortement. On peut donc greffer ces deux offres à ces motifs inconnus de fréquentation. Rien avoir avec la pratique [avortement]encore interdite par la loi. Ici sauver des vies et réduire les décès évitables suivant les différents protocoles, plans d’action et conventions, afin d’atteindre les Odd et de respecter de l’agenda 2063 de l’Union africaine (droit à la santé) est une priorité.

C’est ainsi que le personnel qualifié pratique l’avortement chirurgical après avis d’un gynécologue et complète dans l’urgence les soins de celles qui présentent avec un avortement incomplet. Grâce l’Initiative mondiale pour les soins complets d’avortement (GCACI), plusieurs sont prises en charge gratuitement ou à moindre coût.

Selon la sage-femme Claudine Njang Nokbak,ledit établissement hospitalier accueille de nombreux cas d’avortement incomplet (échoué). 36 à 40 jeunes filles âgées entre 18 et 25 ans y viennent en un mois. «Plusieurs viennent parce que ça n’a pas marché au quartier », se désole-t-elle Les clientes sont plus des étudiantes. Ces cas sont également signalés au Cmc de Bependa. «Avec des cliniques franchisées (partenaires), nous recevons plus d’une centaine par mois», déplore l’infirmière accoucheuse adjoint Adèle Yomi. «Grâce au projet Packard qui soutient la descente des journalistes sur le terrain, nous souhaitons qu’ils rapportent le mal auprès des décideurs et qu’ils revoient la loi sur l’avortement », espère une autre. Pour se débarrasser d’une grossesse non désirée, elles consomment de fortes doses de whisky avec du miel, utilisent des tiges de feuilles de manioc pour ouvrir le col de l’utérus ou font entre autres des injections d’ocytocine.

Les raisons avancées pour justifier l’acte sont la peur, la précarité, la honte, la fin des études, etc. « J’ai sollicité l’avortement il y a trois ans parce que j’avais peur de la réaction de mon père», confient très régulièrement des jeunes filles rencontrées. Dans le but de mettre terme à cette méthode tant prisée en milieu jeune, la Camnafaw avec le soutien de InternationalPlan Parenthood Federation (IPPF) organise entre autres des causeries éducatives.

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