TRIBUNAL CRIMINEL SPéCIAL : Zogo Andela écope de 35 ans de prison
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Accusé de détournement des deniers publics, ce manager a été condamné par la juridiction d’exception, en son absence, mercredi 28 novembre 2018.

L’actualité autour de la Loi des finances en débat au Parlement et la triste nouvelle du retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football, 2019 au pays des Lions Indomptables, ont failli mettre sous le boisseau, la chronique judiciaire. En effet, en dépit de l’absence de Zogo Andela Achille, président directeur général de la société camerounaise de leasing maritime (Sclm), hospitalisé dans une procédure d’urgence, à cause de son état de santé qui a périclité considérablement, a écopé, mercredi 28 novembre 2018, de 35 ans d’enfermement avec en sus, 58 milliards Fcfa d’amende.

C’est le verdict prononcé par le tribunal criminel spécial en l’absence du mis en cause et de ses avocats. En détention depuis 2011, Zogo Andela était accusé de détournement de deniers publics dans une affaire qui l’opposait à l’Etat du Cameroun. camer.be Le pays reprochait à ce manager d’avoir exploité de manière illégale une flotte de bateaux de pêche dont la gestion revenait au portefeuille des pouvoirs publics.

Dans la foulée, le gouvernement avait mis à la disposition de la société des crevettiers (Camercrus), ces outils de pêche construits par les chantiers navals espagnols, acquis, grâce aux fonds publics, à hauteur de 40 millions de dollars contractés auprès de l’Instituto commercial official du Royaume d’Espagne.

Détention arbitraire

Pour la petite histoire, les avocats, mis au parfum par la famille, ont informé à leur tour, l’opinion par médias interposés, de ce que leur client souffre de nombreuses pathologies. Plus grave, le ministre de la Justice, garde des sceaux a été mis au courant du cas de Zogo Andela, malade et embastillé dans sa cellule des semaines sans le moindre soin. Selon les avocats de l’accusé, cette absence de soins est due d’une part, «à l’absence totale de prise en charge médicale appropriée, et d’autre part, au défaut d’autorisation à se rendre à l’hôpital afin d’honorer les rendez-vous obtenus auprès des médecins spécialistes externes».

Plusieurs rendez-vous, du 30 août et du 6 septembre 2018, ont tous été manqués, avec le psychothérapeute. Faute de «prise en charge adéquate, d’autorisation de sortie et d’une escorte mixte (gendarmes et/ou policiers d’élite et gardiens de prison)».

Par les mêmes motifs, le détenu n’a pu faire un scanner et des radiographies prescrits par le médecin-chef de l’infirmerie de la prison centrale de Kondengui à la suite d’une chute dont il a été victime en heurtant également la tête contre le sol en béton de cette prison. Malgré la gravité et l’urgence de la situation, ce scanner nécessaire n’a pu se faire.

En raison de ces nombreux rendez-vous médicaux manqués, du fait de l’administration de la Justice et du milieu carcéral, couplés à l’absence de prise en charge médicale et alimentaire, il est clair qu’il s’agit d’une atteinte au droit fondamental à la vie et à son sacro-saint corollaire, l’accès aux soins de santé pour tous.

C’est l’une des raisons de la saisine, en date du 17 septembre 2018, de madame le rapporteur, chargé du suivi des décisions sur la détention arbitraire de la Commission des droits de l’Homme de l’Onu à Genève, pour la renseigner du cas de leur client et des conditions inhumaines dans lesquelles, il est détenu depuis huit ans de manière arbitraire. Voilà que le Tcs vient en rajouter à la violation des droits, en prononçant un verdict en l’absence du détenu et de ses avocats. Affaire à suivre…

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