Cameroun, Yaoundé: L’insécurité prend de l’ampleur
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A l’approche des fêtes de fin d’année, de nombreux quartiers et taxis se sont transformés en lieux d’agressions de tout genre.

Malgré une semaine de repos, Fabien Eric Ondoua, de retour ce jeudi 22 novembre dans son lieu de service au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), porte encore les séquelles d’une agression subie le week-end passé.

Son visage est tuméfié, sa main droite est plâtrée et des cicatrices perlent sur diverses parties de son corps. « J’étais avec des amis. Nous fêtions la naissance de l’enfant d’un de nos collègues. Il était 21h quand je décide de rentrer chez moi au quartier Omnisports. A peine 30 minutes dans le taxi, que je me suis fait dépouiller, puis tabasser par ceux que je croyais jusqu’ici être des passagers comme moi », se souvient-il.

Le cas est loin d’être isolé. Voilà des semaines que les habitants de la ville de Yaoundé vivent au rythme d’agressions de tout genre.

Il y a juste trois jours (mardi 20 novembre, Ndlr), que Lolita Nteme a connu le même sort. Elle s’est fait agresser en pleine nuit chez elle, par un groupe de malfrats armés, au quartier Emana. « Ce que j’entends souvent je l’ai vécu. Il était 01h du matin. Nous dormions tous, lorsque mon époux a suivi des bruits au salon. A peine il sort qu’il voit des personnes aux visages encagoulés, machettes en main, lui intimer l’ordre de se coucher à même le sol. Ils nous ont tenu en respect pendant qu’ils vidaient toute la maison », raconte t-elle.

Claude, Nathan, Kenneth, des étudiants de l’Université de Yaoundé I, relatent s’être fait arracher leurs téléphones portables par des conducteurs de motos roulant à vive allure,
il y’a deux semaines.

Pour celle que nous nommerons Laurentine, une jeune dame avec qui nous cheminons dans le même taxi, le souvenir de son attaque fut d’un grand traumatisme. Elle dit avoir pris un taxi dépôt la semaine écoulée pour son domicile, après une réunion au quartier Anguissa. Quelques instants passés, le conducteur prétextant un malaise, décide d’arrêter le véhicule.

C’est alors que vont surgir d’une petite broussaille alentour deux individus armés. Encore groggy par la succession des évènements, elle dit s’être réveillée le lendemain au service d’urgence de l’Hôpital de la Cité-Verte, avec une commotion cérébrale. Bien plus, la somme de 750.000 Fcfa en sa possession avait disparu.

Commissariats

Cette montée d’insécurité explique sans doute la grande mobilisation observée dans différents commissariats de la ville ces derniers jours. « En décembre, tous les services de police fonctionnent à plein régime. Les permissions, congés, etc. sont interrompus. Il faut être paré à toute éventualité », confie un inspecteur de police. Un tour au Commissariat de Nkolndongo, permet de constater que toutes les équipes sont en alerte. Le cahier de « mains courantes », mentionne une dizaine de cas d’agressions enregistrés. Le lieu est grouillant. Les échanges sur talkies-walkies des agents de police tiennent les visiteurs en haleine. Les allées et venues du personnel se font de manière discontinue. « Madame comme vous pouvez le constatez nous sommes très occupés », lance un commissaire de police. Même scénario à la Division régionale de la police judiciaire (Drpj) du Centre. Ici, le téléphone ne cesse de retentir. Et depuis ce matin (vendredi 23 novembre, Ndlr), c’est au moins la septième équipe qui va en patrouille. Selon l’officier principal, « la période de fin d’année a toujours été une période de grand banditisme ».

Pour preuve explique l’officier, les cellules de garde à vue sont pleines à craquer. « Notre rôle est de sécuriser les personnes et leurs biens, nous avons déployé un important dispositif sécuritaire dans la ville. A chaque point stratégique et même à des lieux insoupçonnés, vous avez une patrouille postée. Nous mesurons l’ampleur de la situation et tout est mis en œuvre pour assurer la quiétude des populations », confie Patrick Bilounga, commissaire de police.

Autres mesures de sécurisation, les descentes inopinées dans les quartiers et les contrôles routiers mobiles.

A la Délégation générale à la Sûreté nationale, l’on explique néanmoins que le seul moyen d’éviter d’être la proie de la criminalité ambiante reste et demeure la prévention. Il est conseillé aux populations d’éviter les virées nocturnes, la fréquentation de lieux, couloirs, ronds-points obscurs, de marcher en groupe et toujours appeler les numéros d’urgence de la police, le 117 notamment en cas d’agression.

Du reste, l’interpellation diligente des suspects du meurtre de l’artiste Avenir Ava fait croire aux populations de la capitale que les forces de police sont mobilisées pour garantir la quiétude des populations à l’approche des fêtes de fin d’année.

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