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© Kalara : Irène Mbezele
- 29 Oct 2018 00:54:00
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CAMEROUN :: Un commissaire de police «déshabillé» par son deuxième bureau :: CAMEROON
L’ex fonctionnaire de police accuse la Délégation générale à la Sûreté nationale d’avoir pris pour argent comptant les allégations d’extorsion d’une somme de 34 millions de francs proférées par une «concubine» délaissée pour le virer des rangs de la police. L’administration soutient qu’il avait endossé sur son uniforme de travail, un costume d’homme d’affaires et trempait dans des trafics déshonorant la profession.
Un peu plus de deux ans après avoir saisi la justice, Daniel Auguste Membile Dimale était fin prêt à affronter son challenger. À l’audience inaugurale du jugement de l’affaire qui l’oppose à la Délégation générale à la Sûreté nationale (Dgsn), son ancienne administration utilisatrice, ce commissaire de police principal révoqué du corps en 2015 n’a pas fait la fine bouche, ni usé de langue de bois. Devant les juges du Tribunal administratif de Yaoundé, où il s’insurge contre son limogeage jugé abusif, l’homme de 45 ans a électrisé la salle d’audience le 16 octobre 2018 en expliquant, sans gêne, devant une foule d’inconnus ce qui, d’après lui, constitue les motifs de son éviction. Mieux, sa part de vérité.
Dans sa version des faits, Martin Mbarga Nguelé, délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), est accusé d’avoir pris pour des «paroles d’évangile» des accusations d’extorsion de fonds proférées par sa «concubine» pour mettre en mouvement une procédure disciplinaire à son encontre et, finalement, le sortir des rangs de la police, sous le prétexte d’avoir déshonoré la corporation. L’ancien responsable attaque, à cet effet, le décret de révocation signé le 7 juillet 2015 par Paul Biya, le président de la République, qui le juge coupable de «compromissions graves portant atteinte à la considération de la police», des faits perpétrés en 2012 et 2013.
Quand il a enfin pu s’exprimer à la suite de son conseil au cours de cette audience, M. Membile Dimale déclare que ses malheurs proviennent d’une certaine Mengue, une femme vivant à l’étranger avec laquelle il a jadis entretenu une «relation extraconjugale ». Il raconte qu’en service à l’époque des faits au commissariat de sécurité publique du 2ème arrondissement de la ville de Nkongsamba, dans la région du Littoral, il avait reçu carte blanche pour s’occuper de ses affaires au Cameroun, trouver des solutions à diverses préoccupations relevant de la sphère privée, posées par la dame, ainsi que des tiers qu’elle a souvent dirigés vers lui. D’après lui, tout se passait bien, jusqu’à ce qu’il décide de mettre un terme à environ quatre années de concubinage pour se consacrer davantage à sa famille.
Vengeance
A l’en croire, c’est ce qui a engendré ses déboires. Le policier affirme que son ex concubine a décidé d’obtenir vengeance en faisant jouer ses «relations personnelles » avec M. Mbarga Nguelé, le chef de la police. Devant cette autorité, le commissaire de police principal dit que la Mme Mengue a soutenu qu’il a fait main basse sur son véhicule, ses parcelles de terrain et lui a extorqué de l’argent. Des biens évalués à 34 millions de francs. Sans aucune preuve, regrette-t-il. Daniel Auguste Membile Dimale affirme qu’il n’a jamais pu se défendre de l’ensemble des accusations mises à sa charge ni lors de l’enquête, ni devant le conseil de discipline parce que la police a montré à tous les stades de la procédure un parti pris pour la dénonciatrice, qu’il a finalement attrait devant le juge pénal.
Affairisme
«Il y a eu des curiosités tout au long de l’enquête. Tout ce que la supposée victime disait était pris pour des paroles d’évangile. J’étais seul contre tous. J’ai demandé des descentes sur le terrain, ils ont refusé. Il fallait me couper la tête. Je n’avais pourtant jamais eu la moindre demande d’explication après dix ans au contrôle des services. On m’a jeté en cellule comme un vulgaire bandit, sur la base d’un bon de garde à vue signé du préfet du Wouri. J’ai saisi le TGI de Douala qui m’a remis en liberté. A la police, les textes ce n’est pas leur affaire. La police a la violation des textes dans l’ADN. La plaignante m’a-t-elle fait un legs, un don de 34 millions de francs ? A-t-elle abandonné cette somme d’argent ? Qu’est ce qui l’empêche de me poursuivre depuis lors ? Le but était de me déshabiller, de me faire la peau», s’est-il épanché.
A son tour de parole, la Dgsn n’a pas lésiné sur les mots pour présenter le portrait de son ancien collaborateur. Un homme décrit comme étant une plaque tournante de traitement de dossiers jugés douteux, relatifs aux faits d’immigration clandestine entre autres. Un policier accusé à maintes reprises d’arnaques d’extorsions de fonds aux usagers et dont certains ont pu recouvrer une partie de leurs biens dès la mise sur pied d’enquêtes. L'information claire et nette. Selon cette administration, le commissaire de police principal s’illustrait aussi dans son entourage professionnel par des actes d’indiscipline, voire d’insubordination. Pour le parquet général qui a, séance tenante, soumis le policier révoqué à un questionnement sur les faits avant de se faire son opinion définitive, la requête est dénuée de fondement. La décision du tribunal va tomber le 13 novembre 2018.
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