Les Bayam-Sellam vont proclamer les résultats
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Les Camerounais, mènent une existence misérable et précaire. Ils vivent de petits commerces. Aux aurores, on les voit s’affairer pour aller chiner dans les souks de la gare, ou du port. Ce sont les Bayam-Sellam.

Les Bayam-Sellam, se sont emparés de tous les pans de la société : Justice, Armées, Police. Dans un pays qui n’a plus de repères, ces vrais bricoleurs de la première heure, sont en passe de transformer les rêves de tout un peuple en mirage. Parce que, dans ce pays, tout le monde a du mépris pour tout le monde. Même du sacré. Autant les chefs traditionnels aliènent les coutumes, pour devenir des vassaux d’un système sans foi ni loi. Autant le président peut piétiner, les institutions, la Constitution, sans que cela ne fasse frémir tous les leviers de contrôle de la vie publique.

Cette élection a mis au grand jour l’amateurisme de ce pseudo régime. Elle a permis de déceler au sommet de l’Etat, l’incompétence du président et son entourage. La seule chose qui m’est venue à l’esprit c’est de conclure que c’est un régime de Bayam-Sellam. Ils sont friands d’orgies, de pécule et démontrent à n’en plus douter que l’intérêt de la Nation ne compte pas pour eux.

Cette tambouille et ce graillon ne sont pas du goût de tout le monde. Le peuple va-t-il accepter de se laisser entraîner, dans cette voie sans issue où semble nous mener ce gouvernement autiste ?

Les bricolages à tous les stades

Seul le pragmatisme, la révolte de la rue et voire la casse se révéleront efficaces dans la lutte contre le monolithisme et la confiscation du pouvoir au Cameroun. Il a fallu 22 ans pour que Biya gratifie au peuple camerounais un Conseil Constitutionnel. Il devrait être mis en place, depuis 1996, après l’adoption de la Constitution.

Nous pensions que cette institution redorerait les droits fondamentaux des citoyens. Que nenni ! Cette auguste institution composée de vieux croulants et gâteux, est le reflet de l’anarchie qui prévaut au sommet de l’Etat. Voici quelques perles de leurs faits d’armes.

  • Président du conseil constitutionnel, Clément Atangana, il est de notoriété publique que son épouse est député Rdpc du Nyong et So’o. Peut-il être neutre dans ce cas ?
  • Emmanuel Bondé est membre du bureau politique, et membre titulaire du comité central depuis 2011.
  • Jean-Baptiste Baskouda et Ahmadou Tidjani sont membres du comité central, nommés depuis 2011.
  • Joseph Bipoun Woum est le président de la chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC). Il est aussi membre du RDPC.

Le fiasco de ces universitaires du Conseil Constitutionnel, dont les missions sont destinées à familiariser les usagers avec notre droit et nos institutions montre qu’il est urgent d’ouvrir les yeux.

D’abord, cette institution, financée par l’argent public, accueille davantage de vieux pontes en disgrâce, notamment des anciens ministres, que des professionnels du droit, jeunes et impartiaux, venant essentiellement de la société civile. Ensuite, leurs attitudes irrévérencieuses à l’encontre du peuple, montrent à elles seules le mépris des lois dont ils sont les garants.

A quoi sert une élection au pays des Bayam-Sellam ?

« Mon argument est qu’il ne faut pas organiser d’élection présidentielle dans certains pays africains. Ne pas le faire, c’est épargner des vies humaines, c’est épargner de l’argent, c’est s’émanciper d’acteurs politiques en manque d’inspiration. Le gain humain, économique, moral et politique de la non-organisation de présidentielles l’emporte sur le maintien d’un simulacre qui ne vise qu’à satisfaire la communauté internationale(…)

Entendons-nous bien, l’absence de brutalité visible ne signifie pas qu’il n’y a pas de violation, même symbolique, des droits de l’homme par la restriction des libertés politiques, notamment l’emprisonnement, les tortures et les menaces des opposants, ainsi que des acteurs de la société civile (syndicats, unions, journalistes, etc.) avant ou après une élection. Ces violences en général débouchent sur la conservation du pouvoir par le président sortant ou le régime en place… » Afred Babo in Le Monde

Il fallait être bien naïf pour penser que, les affidés du parti au pouvoir ci-dessus mentionnés, plus conservateurs et barbares deviendraient du jour au lendemain, à la faveur de leurs strapontins, des défenseurs zélés des règles de la République.

En tout cas, nous courons vers l’annulation de cette farce électorale. Le cas échéant, le Cameroun risque de plonger dans une crise politique sans précédent. La communauté internationale est avertie.

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