Le candidat du Mouvement citoyen national camerounais (Mcnc) a lancé lundi 24 septembre 2018, sa campagne au stade de la Cité Cicam à Douala.

Après les passages spectaculaires de Maurice Kamto, le meeting populaire de Cabral Libii et la mobilisation des militants et sympathisants du Rdpc au cours des rencontres massives respectivement à Bonabéri, Saint Michel, stade de la Cité Cicam et la maison du parti de Bonanjo, le candidat du Mouvement citoyen national camerounais (Mcnc), s’est donné pour ambition de faire une démonstration de force et de puissance. Lundi 24 septembre 2018, il a fallu trois heures de temps pour la caravane qui a conduit Frankline Ndifor Afanwi de son antre de Bekoko, la Kingship international ministries, vers le stade de la Cité Cicam dans les encablures du campus de l’Université de Douala.

Pas moyens de se frayer un chemin. Une vague de motos, encerclent le Hummer dans lequel, debout, Frankline Ndifor fait un bain de foule accompagné des cris, des sifflets, klaxons de motos, des véhicules et des militants aux couleurs du Mcnc qui haranguent des foules en criant à tue-tête « le temps de Dieu a sonné », «Frankline Ndifor, c’est le choix de Dieu» entre autres. Difficile dans ces conditions pour le cortège constitué d’une centaine de voitures, des bus, camions et autres pick-up bondés de militants engoncés dans diverses tenues du parti de leur champion. L'information claire et nette. Le ton était ainsi donné à la cérémonie de lancement de la campagne de ce candidat jeune qui postule au fauteuil présidentiel. Comme il fallait s’y attendre pour celui qui se présente comme prophète, messager de Dieu, le meeting avait tout l’air d’une campagne d’évangélisation.

Des prières à tour de rôle et dans un esprit oecuménique, où fidèles chrétiens et musulmans ont élevé leurs voix afin de solliciter la miséricorde divine pour que Dieu daigne protéger leur séjour au stade de la Cité Cicam et conduise chacun des participants dans son domicile sans anicroche. Entre les prestations des artistes et des séquences de danse patrimoniale avec un groupe issu du Noun dans une démonstration fort saluée, « le kpa nlum », les milliers de militants, sympathisants et curieux massés au stade de la Cité Cicam ont vu l’adrénaline montée de plusieurs crans. Notamment, avec l’intervention brève mais torride du représentant du Mcnc dans la région du Littoral. « Une nouvelle ère s’ouvre au Cameroun. Chacun d’entre nous veut le changement. Rien ni personne ne peut stopper cette dynamique qui émane de la volonté de Dieu ».

Rendez-vous aux urnes

Une mise en bouche pour introduire le virevoltant Frankline Ndifor Afanwi qui n’a cessé d’affirmer devant les foules acquises à sa cause qu’il n’est pas un homme politique comme celui que les Camerounais connaissent. « Je suis plutôt un homme de la vérité » a-t-il martelé non sans lancer des piques en direction de Paul Biya et de son régime. « Si je dois donner un conseil à Paul Biya ce sera celui-ci. Papa, tu as tant donné pour ce pays. Tu as été dans la haute administration depuis plusieurs années. Tu es fatigué. Il faut prendre ta retraite sans crainte…Il en va de même de tous ceux qui ont atteints l’âge respectable du départ à la retraite. Allez-vous reposer et cédez la place aux jeunes. Le temps des jeunes est arrivé… » Suffisant pour provoquer un délire collectif et un concerto de youyou mélangé aux sifflets et autres cris pour saluer la hargne d’un homme de Dieu.

« L’heure est grave. Le temps de la vérité a sonné. Le temps du mensonge est fini. Dieu m’a donné l’inspiration pour diriger le Cameroun. C’est pour cela que le 7octobre vous allez porter votre choix sur le bulletin vert du Mcnc. Nous voulons construire ce pays. Mettre un terme à la corruption qui gangrène le tissu économique et social par la digitalisation à outrance de toutes les transactions et le règne de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Nous nous engageons à relever le niveau de vie des Camerounais, à améliorer la qualité de la formation, de l’éducation et de la santé entre autres. Le site de la diaspora camerounaise de Belgique. Nous ne voulons plus d’un gouvernement qui ne travaille pas. Un gouvernement mendiant.

Qui passe tout le temps à quémander des aides et de l’argent auprès des institutions financières et des pays amis ». Pour finir, Frankline s’étonne. « Paul Biya a inondé les rues, fait main basse sur tous les panneaux. Partout c’est son image. Où allons-nous coller nos affiches ? Ce n’est pas juste… » lâche-t-il avant de prendre congé de la foule quasi en extase. Après cette démonstration, le rendez-vous est pris dans les urnes et isoloirs le 7 octobre prochain.