Cameroun, Batschenga: Le centre médical d'arrondissement dans le noir
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Cameroun, Batschenga: Le centre médical d'arrondissement dans le noir :: CAMEROON

Située dans le département de la Lekié, à une cinquantaine de kilomètres de Yaoundé, cette structure sanitaire est dépourvue d’énergie depuis plus de deux ans.

Sous un soleil ardent, nous quittons Yaoundé ce 25 octobre 2017 pour Batschenga, à bord d’un véhicule autour de 9h30. Après plus de 30 minutes passées dans des embouteillages qui s’étendent de Mvog-Ada dans l’arrondissement de Yaoundé IVème à Mballa II, en passant par le stade omnisports, on sort enfin de ce bouchon pour rallier la route nationale No 1 au lieu-dit Olembé, à la sortie nord de la ville. L’on peut alors pousser un ouf de soulagement, car la route est presque vide. 

De petites discussions permettent de se rester éveillé. De temps en temps, l’on jette un coup d’œil sur le tableau de bord du véhicule. Entre 50 et 80 km/h, l’on roule pendant près de 33 minutes sur cette chaussée à deux voies jonchée des deux côtés de hautes herbes et de grands arbres, mais aussi de vastes exploitations agricoles.

Sur ce tronçon, on ne voit que quelques maisons pour la plupart abandonnées. Ici, des petites et grandes voitures se côtoient. La vigilance est de mise pour chaque conducteur car, malgré l’étroitesse de la route, certains n’hésitent pas à faire des dépassements parfois dangereux. Les points de contrôle permettent aux forces de l’ordre non seulement de lutter contre cet incivisme routier à travers des sensibilisations et des sanctions, mais aussi de procéder aux vérifications de l’identité des passagers. Nul ne traverse s’il n’a été formellement identifié.

Au péage, de nombreux vendeurs ambulants accourent pour proposer diverses denrées aux voyageurs. Il s’agit entre autres de bâtons de manioc, de noisettes, de l’arachide grillée, des noix de cola. Arrivés dans un carrefour appelé Nkol-Melen, un panneau publicitaire indique que nous sommes déjà à 33 km de Yaoundé. On quitte donc la route nationale No1 pour continuer sur une déviation à droite. Bienvenue à Obala ! Trois kilomètres plus loin, nous arrivons au marché d’Obala. Certains conducteurs sur cette ligne s’arrêtent pour permettre aux voyageurs de se ravitailler. Ici, en plus des boutiques implantées çà et là, les petits commerces occupent les abords de la route sur plus de 200 m. Après la commune d’Obala, les maisons deviennent de plus en plus rares et ce, jusqu’à Batschenga, une des villes coloniales du Cameroun située à environ 17 km d’Obala. Cette ville est donc pour ainsi dire située à une cinquantaine de kilomètres, soit moins d’une heure de Sous un soleil ardent, nous quittons Yaoundé ce 25 octobre 2017 pour Batschenga, à bord d’un véhicule autour de 9h30. Après plus de 30 minutes passées dans des embouteillages qui s’étendent de Mvog-Ada dans l’arrondissement de Yaoundé IVème à Mballa II, en passant par le stade omnisports, on sort enfin de ce bouchon pour rallier la route nationale No 1 au lieu-dit Olembé, à la sortie nord de la ville. L’on peut alors pousser un ouf de soulagement, car la route est presque vide. 

De petites discussions permettent de se rester éveillé. De temps en temps, l’on jette un coup d’œil sur le tableau de bord du véhicule. Entre 50 et 80 km/h, l’on roule pendant près de 33 minutes sur cette chaussée à deux voies jonchée des deux côtés de hautes herbes et de grands arbres, mais aussi de vastes exploitations agricoles.

Sur ce tronçon, on ne voit que quelques maisons pour la plupart abandonnées. Ici, des petites et grandes voitures se côtoient. La vigilance est de mise pour chaque conducteur car, malgré l’étroitesse de la route, certains n’hésitent pas à faire des dépassements parfois dangereux. Les points de contrôle permettent aux forces de l’ordre non seulement de lutter contre cet incivisme routier à travers des sensibilisations et des sanctions, mais aussi de procéder aux vérifications de l’identité des passagers. Nul ne traverse s’il n’a été formellement identifié.

Au péage, de nombreux vendeurs ambulants accourent pour proposer diverses denrées aux voyageurs. Il s’agit entre autres de bâtons de manioc, de noisettes, de l’arachide grillée, des noix de cola. Arrivés dans un carrefour appelé Nkol-Melen, un panneau publicitaire indique que nous sommes déjà à 33 km de Yaoundé. On quitte donc la route nationale No1 pour continuer sur une déviation à droite. Bienvenue à Obala ! Trois kilomètres plus loin, nous arrivons au marché d’Obala. Certains conducteurs sur cette ligne s’arrêtent pour permettre aux voyageurs de se ravitailler.

Ici, en plus des boutiques implantées çà et là, les petits commerces occupent les abords de la route sur plus de 200 m. Après la commune d’Obala, les maisons deviennent de plus en plus rares et ce, jusqu’à Batschenga, une des villes coloniales du Cameroun située à environ 17 km d’Obala. Cette ville est donc pour ainsi dire située à une cinquantaine de kilomètres, soit moins d’une heure de route de Yaoundé. 

Cependant, ce temps peut s’avérer long lorsqu’on voyage dans la nuit, car l’obscurité qui domine sur cette route du fait de l’absence des lampadaires oblige quelquefois des conducteurs à aller plus lentement
pour plus de sécurité.

Obscurité

A un kilomètre de la route principale au milieu d’une petite broussaille, se trouve le Centre médical d’arrondissement (Cma) de Batschenga. Cette structure hospitalière fonctionne depuis juin 2015 sans courant électrique. Toute chose qui met à mal les services comme ceux de la petite chirurgie ou encore des accouchements… qu’elle est censée offrir. « Depuis deux ans, nous n’avons pas de courant. On se bat avec des moyens de bord. Le microscope ne pouvant pas fonctionner sans électricité, nous utilisons des bandelettes pour faire des examens », se plaint Honorine Chantal Mbia, économe par intérim du Cma. Et de poursuivre : « Quand on reçoit des cas qui nécessitent obligatoirement l’usage de l’électricité, on les réfère à Obala (à près de 17 km de là, Ndlr) ».

La nuit tombée, c’est l’obscurité totale. Un tour dans les salles d’hospitalisation permet de constater que les coffrets sur lesquels l’on doit déposer les médicaments sont pleins de paraffine issue des bougies. Des lits manquent de matelas. Dès lors, la structure administrée par huit personnes dont deux personnels d’appui fait face à un manque crucial de fréquentation, du fait aussi de son retrait du centre-ville. « Avant, on recevait en moyenne 10 patients par jour. Mais à cette date, nous en avons à peine 15 par semaine », regrette Honorine Chantal M.

Plusieurs manœuvres ont été engagées pour solutionner ce problème, sans suite favorable. « J’ai mené des actions auprès de Eneo (entreprise en charge de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun, Ndlr) qui m’a donné un devis estimatif d’une valeur d’environ sept millions de Fcfa pour rétablir le courant. Ensuite, j’ai adressé une lettre au ministère de la Santé publique. Donc, j’attends encore la réaction de la hiérarchie », affirme Dr Tetto, médecin chef du Cma. De source bien informée, l’on apprend que le deuxième Cma de Batschenga, construit par le gouvernement camerounais, est aussi retiré de l’agglomération. Là-bas également, pas de courant électrique, encore moins de l’eau.

En rappel, le Cma de Batschenga a été créé à l’époque coloniale par les Allemands, avant d’être rétrocédé à l’Etat du Cameroun. Il est constitué de trois bâtiments vétustes qui abritent l’un, le laboratoire et les deux autres, l’hospitalisation pour hommes et pour femmes. Seul le bâtiment administratif est moins ancien.

Lire un autre article sur le même sujet sur ce lien Les Camerounais sont-ils soignés dans les porcheries ou des hôpitaux ?

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