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© Le Jour : Propos Recueillis Par Prince Nguimbous
- 26 Oct 2017 01:32:56
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CAMEROUN :: Jean Collins Ndefosokeng : “ Un conducteur de coaster gagne 35.000F.Cfa par mois“ :: CAMEROON
Le président national des employés du secteur des transports terrestres (Synester) propose les solutions pour réduire les accidents de la route.
Comment réagissez–vous après la fermeture de Général express voyage ?
C’est une fuite en avant du ministre en charge des Transports, parce que la fermeture de Général voyage n’est pas une solution pour mettre fin au problème des accidents de la route. Il y a bientôt un mois, les syndicats des travailleurs dans le secteur des transports avaient comme motif de grève, le problème des accidents de la route. Jusqu’à ce jour, nous n’avons pas encore été reçus par le ministre des Transports afin que nous puissions débattre de ce problème.
Nous regrettons que jusqu’à ce jour, le ministre ne s’est pas montré disponible pour dialoguer avec les chauffeurs qui sont jetés à la vindicte populaire lorsque survient un accident de la circulation. Ce drame qui a coûté la vie à quinze personnes n’est malheureusement pas le seul. Nous allons encore enregistrer plusieurs cas d’accidents mortels, parce qu’il y a un problème de politique en matière de transport au Cameroun.
Dans quelles conditions travaillent les chauffeurs de bus au Cameroun ?
Ces chauffeurs exercent dans les conditions très précaires. Inimaginables. Les chauffeurs sont frustrés au quotidien par les patrons. Aucune entreprise de transport au Cameroun ne peut vous présenter le bulletin de paye des chauffeurs. Les conducteurs sont recrutés dans le noir cela est très décevant parce qu’il s’agit des personnes qui ont la lourde charge de permettre aux Camerounais de se déplacer aisément sur des centaines de kilomètres, pendant au moins quatre heures. Comment comprendre qu’un conducteur d’un Coaster gagne 35.000F.Cfa par mois ?
Les chauffeurs sont les esclaves des propriétaires des bus. La première chose à faire pour limiter les accidents mortels sur nos routes est de régulariser la relation entre les chauffeurs et les patrons. Beaucoup de responsables d’agences se contentent de faire des bénéficies et oublient le devoir de préserver les vies humaines. Prenons par exemple les camionneurs qui font la route Douala jusqu’à Ndjamena au Tchad ou Bangui en République centrafricaine. Lorsque ces chauffeurs sont fatigués, ils dorment dans les véhicules et cela n’est pas normal.
Le gouvernement devrait normalement construire les parcs-à camions pour ces chauffeurs. Pour l’instant, aucune politique en matière de sécurité sociale n’existe dans le domaine du transporteur routier. Lors de plusieurs réunions de concertation avec les membres du gouvernement, ce problème de sécurité sociale est toujours évoqué. Mais il faut d’abord avoir un statut de travailleur avant d’envisager une sécurité sociale.
Que proposent les syndicats des transports pour réduire les cas d’accidents sur nos routes ?
Depuis 1999, le chef de l’Etat a pris conscience des hécatombes enregistrées sur nos routes. Il a créé par un décret un Comité national de sécurité routière. C’était une instance qui devait réunir les conducteurs, des responsables d’agence, les assureurs, les centres de visites techniques, la police, le ministère des Transports. Il était question que ces acteurs discutent des vrais problèmes du transport dans notre pays au moins une fois par an pour faire l’état des lieux de la sécurité routière. Mais ce Comité n’a jamais siégé.
Nous voyons que le ministère des Transports et la gendarmerie font tout pour décider seuls des problèmes du transport. Les contrôles de la gendarmerie que nous voyons sur nos routes ont pour objectif d’enrichir certaines personnes. Il faut aussi résoudre le problème de l’étroitesse de nos routes qui prédisposent aux accidents de la route. Les panneaux de signalisation n’existent presque pas. Il faut aussi résoudre le problème de la qualité des accessoires automobiles. A l’heure actuelle, les huiles de frein commercialisées au Cameroun sont de très mauvaises qualités.
Lorsuq’on fait le tour des visites techniques au Cameroun l’on observe qu’aucun centre de visite technique n’a un testeur de l’huile de frein. Il faut aussi savoir que le système des accidents de la circulation est transversal, vous pouvez être un bon chauffeur et un mauvais chauffeur vous pousse à l’accident. Dans notre pays, c’est difficile de savoir comment on devient chauffeur d’un camion ou d’un bus. Il y a ainsi une problématique transversale qui interpelle urgemment les partenaires du secteur des transports au Cameroun.
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