Cameroun: Les plaies de la justice: Enlisement des affaires, procédures sans fin, clientélisme, l’affairisme, la justice est-elle en perte de vitesse ?
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Cameroun: Les plaies de la justice: Enlisement des affaires, procédures sans fin, clientélisme, l’affairisme, la justice est-elle en perte de vitesse ? :: CAMEROON

Rêvons un peu. Projetons-nous au palais de justice. Dans une salle d’audience pleine de monde. En lieu et place des magistrats, juges, président du tribunal, procureur de la République (les personnes habituellement chargées de rendre les décisions de justice), il y a plutôt, des acteurs de circonstance, désignés par le peuple. Le rêve est d’autant plus insolite que les magistrats, des plénipotentiaires des tribunaux, sont appelés à la barre, non pas pour dire le droit (l’exercice habituel) mais ils y sont, pour répondre de certaines dérives. 

Le peuple qui les traduit au tribunal, les accuse d’avoir trahi le serment ; celui de dire, rendre effectivement les décisions de justice, au nom du peuple camerounais. Au rang des chefs d’accusation : l’escalade des décisions de justice à tête chercheuse, tronquées ou arrosées du clinquant ; des prébendes et autres avantages, la complaisance des juges, le clientélisme, l’affairisme, les surenchères multiples, les pincées de corruption, la kyrielle des procédures bâclées ou tintées de certains ingrédients comme le harcèlement, l’acharnement.

L’enlisement des affaires, les procédures sans fin, ne garantissent plus à l’usager qui sollicite l’arbitrage de la justice, l’assurance d’être entendu dans sa cause, ni de se voir rendre justice. La justice camerounaise est en perte de vitesse ; les usagers en quête de la justice (qui devait pourtant être le dernier recours), ont perdu toute confiance en la justice. Le sentiment de détresse et du désarroi est perceptible.

Dans la foulée de ce qui est désigné comme parodie de justice, s’observent des insuffisances d’une justice camerounaise qui ne semble pas disposer des capacités à garantir une justice équitable ; des procès en cascade tintés par une orientation de manière sibylline et pernicieuse ; les perpétuelles violations flagrantes du droit, n’offrent plus des espoirs crédibles. La tentation à la saisine des instances juridiques internationales est désormais grande. 

Comme si cela ne suffisait pas, le Tribunal criminel spécial, est venu enfoncer le clou. La justice au Cameroun, est épinglée, prise en flagrant délit. C’est dans une telle ambiance que les magistrats se retrouvent dans 24 heures, demain, mercredi 07 juin, aux travaux du Conseil supérieur de la magistrature ; des assises convoquées depuis plusieurs semaines par le chef de l’Etat Paul Biya, président de la République du Cameroun, président du Conseil supérieur de la magistrature. Cette haute instance de la magistrature, arrive, trois années après la dernière de 2014 ; dans un contexte où, les Camerounais, qui ne croient plus en leur justice, sont en situation de volte face. Certains s’organisent à faire le procès de la justice et de toutes ses composantes. Il est à espérer que pendant les travaux, les membres du Conseil, auront en mémoire, l’interpellation des Camerounais dans la manifestation de leur sentiment de rejet et de désaveu d’une justice aux ordres.

Le rendez-vous de demain devra permettre au Conseil de se prononcer sur les grandes attentes : la question de l’intégration dans la magistrature, des promotions de jeunes diplômés de l’Enam, en chômage; l’examen des questions disciplinaires, les affectations, les changements de grades, les nominations au parquet et au siège. Comment oublier des questions qui fâchent comme la gestion des carrières, la distribution des postes juteux ; étant entendu qu’il se dégage, une forte impression et des soupçons sur une sorte de privilège dont bénéficient des magistrats de tribus : Beti ou Sawa.

Il y a l’épineux délire et la controverse sur les départs à la retraite ; le regard est pointé vers la retraite des hauts magistrats à la Cour Suprême ; le Sg du Minjustice ; l’inspecteur général. Le cas Paul Aya Abine sera une des grosses articulations du Conseil. Dans la foulée, il faudrait bien ; mais qui osera parler du départ à la retraite de Jean Foumane Akam, secrétaire du conseil ; lui qui affiche environ trente et un (31) ans de durée à ce poste ? Le Messager tente d’être la voix du peuple. Lisez plutôt.

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