CAMEROUN : SCANDALES DES SEXTAPES, LA CHUTE MORALE D’UNE NATION EN QUETE DE REPERES
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FRANCE :: CAMEROUN : SCANDALES DES SEXTAPES, LA CHUTE MORALE D’UNE NATION EN QUETE DE REPERES

Ce que vit le Cameroun aujourd’hui n’est, en vérité, que le prolongement douloureux d’un rendez-vous manqué avec l’histoire, celui de l’année 1955. Année décisive, où le docteur Aujoulat posa le pied sur notre sol, porteur d’une mission soigneusement déguisée : implanter, derrière le masque de l’engagement, l’idéologie qu’il incarnait. Le Cameroun, jadis terre d’honneur et de respect, récolte désormais le prix amer de ses compromissions silencieuses, nouées dans les couloirs feutrés du pouvoir. Une terre d’honneur, de grandeur, et d’ambition. Mais voilà que notre pays, jadis perçu comme le flambeau d’une Afrique en miniature, sombre lentement dans l’abîme d’un désordre moral généralisé.

Le dernier scandale sexuel qui secoue les couloirs feutrés de l’administration camerounaise n’est que la pointe émergée d’un iceberg qui menace de faire chavirer notre société tout entière. Que dire d’une République où les plus hauts cadres, garants de la morale publique, se perdent dans des orgies sans nom, transformant les bureaux d’État en lieux de débauche ? Ce qui se passe derrière les rideaux bien tirés dépasse l’imaginable. Et lorsque ces scènes s’échappent accidentellement dans le domaine public, ce n’est plus la décence que l’on protège, mais les intérêts, les réputations, et parfois même, les ambitions. Ce scandale, devenu viral, aurait dû provoquer un élan national de honte, un sursaut collectif de conscience. Mais non. On discute, on rit, on accuse, et on oublie.

 

Pourtant, la véritable douleur n’est pas dans la vidéo, mais dans ce qu’elle révèle : une société malade, un peuple habitué au désordre, une jeunesse désorientée. Il ne s’agit pas ici de pointer un doigt accusateur vers des individus, car nombreux sont ceux qui, tapis dans l’ombre, vivent les mêmes dérives, protégés par l’absence de caméra. Le véritable crime, au fond, ce n’est pas seulement l’acte, mais la banalisation de ce dernier. Quand la corruption du corps devient condition pour un emploi, une promotion ou la signature d’un document officiel, alors l’État perd son âme.

Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la dignité est-elle devenue une monnaie d’échange ? Pourquoi la femme est-elle systématiquement sacrifiée sur l’autel du pouvoir masculin ? Et comment tolérer que ceux censés faire régner l’ordre soient les artisans mêmes du chaos moral ? La morale, jadis pilier de nos sociétés africaines, semble aujourd’hui reléguée au rang de vieillerie sans importance.

 

Et pourtant, sans morale, point de nation durable. L’éthique, loin d’être un luxe, est une nécessité pour toute société qui aspire à la grandeur. Il est temps de revaloriser les comportements intègres, de récompenser le mérite et non la soumission, de former nos jeunes à la fierté, au respect de soi et des autres. L’Afrique, et en particulier le Cameroun, ne peut construire un avenir solide sur des fondations pourries. Le leadership ne doit pas être une affaire de tribu, ni un privilège sexuel. Il doit être une vocation, un service, une élévation.

Il est temps de moraliser nos comportements, de restaurer la dignité dans les bureaux, de redonner sa place à la conscience dans les cœurs. Ce scandale est le miroir de nos faiblesses collectives. Et tant que nous rirons au lieu de pleurer, tant que nous accuserons le divulgateur plutôt que le déviant, tant que nous protègerons les bourreaux plutôt que les victimes, alors, oui, notre pays continuera de sombrer. Et Dieu, s’Il ouvrait le ciel pour nous montrer en images toutes nos turpitudes, pleurerait peut-être Lui aussi sur notre sort. Le Cameroun mérite mieux. À nous d’en être dignes.

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