Affaire Ibrahim Bello : La police accusée de torture
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Dans un rapport rendu public, le consortium des Ong des droits de l’homme indexe cette force de sécurité.

C’est une affaire qui a défrayé la chronique en fin du mois de mars dernier. On découvrait, à travers les réseaux sociaux, des images d’horreur d’un jeune homme dont les ossements apparaissaient à l’air libre sur les deux jambes. Pris en charge et amputé de ses membres inférieurs, le jeune Ibrahim Bello devra désormais vivre avec son handicap.

Occasion saisie par les organisations de la société civile qui ont révélé cette affaire, de livrer les résultats de leurs enquêtes sur le terrain. Au point 4 des conclusions, il est clairement marqué que : «Sur la réalité des actes de torture et de traitements cruels dans les locaux de la police, la commission est en mesure de conclure sans équivoque que le 5 février 2017, le nommé Ibrahim Bello a été bel et bien torturé et a subi des actes de traitement cruels, inhumains et dégradants dans les locaux de la police à Ombessa».

D’autres responsabilités sur la situation du jeune homme sont aussi rendues publiques par ce rapport. Notamment le rôle des autorités administratives. Les enquêteurs, sous la supervision scientifique de Hilaire Kamga, membre de la société civile, promoteur de l’Offre orange, relèvent «le laxisme du sous-préfet d’Ombessa, qui a été informé de la gravité de la situation dans son unité administrative et n’a pas pris les mesures à la hauteur de la gravité de la situation». La négligence médicale n’est pas en reste dans ce rapport.

«Le malade Ibrahim Bello a été laissé sans soins pendant 48 heures sur le banc de l’hôpital, au motif qu’on attendait la famille. De même, le malade a été gardé pendant près d’un mois, alors que l’hôpital savait son plateau technique inefficace ».

Le dernier point de ces conclusions revient à la posture de la police nationale qui, malgré la gravité de la situation, se serait rendue coupable de «manipulation de l’opinion publique». Une situation qui, indique ce rapport qui a connu la participation de près de 30 personnes et associations, relève «du complot monté par des agents et responsables véreux au niveau de la police».

Par  conséquent, les organisations non gouvernementales oeuvrant dans le milieu des droits de l’homme recommandent au gouvernement de prendre des mesures publiques urgentes tendant à réparer le préjudice subi par Ibrahim Bello et à sanctionner les responsables de cette situation qui n’honore pas le Cameroun. En attendant, le jeune homme de 17 ans, s’exprimant en français et fufuldé, ne sachant conduire ni moto, ni voiture, continue sa convalescence dans l’enceinte de l’Hôpital central de Yaoundé. Dans un communiqué, la police avait toutefois dégagé toute responsabilité sur ce sujet.

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