Alcool artisanal : Risques et périls d’un trafic
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Les commerces de fortune prolifèrent, faisant de nombreuses victimes.

A Obang,  petit  village  du département de la Lékié, à quelques encablures de la  capitale,  l’on  n’a  plus besoin d’assurer ses arrières avant de s’offrir un petit verre, voire une grosse bouteille de l’alambic artisanal local. « Cela fait des années qu’il n’est plus effectivement nécessaire  de  se  terrer  dans  la brousse pour produire son « odontol  »  et  recevoir  les  consommateurs.  Des  années  aussi  qu’on n’utilise pas de mot de passe pour se faire livrer ou identifier un site de consommation à l’abri des regards.

L’ « odontol » se produit et se consomme désormais dans les cours  des concessions  familiales au vu et au su de tout le monde. C’est  dire  si  les  distillateurs  et leurs  clients  se  sentent  en confiance  et  terrain  conquis  », rapporte un natif du coin. Les  différentes  interdictions  et rappels à l’ordre des autorités administratives – gouverneurs de région, préfets, sous-préfets et autres chefs traditionnels- relativement au phénomène ne sont plus qu’un lointain souvenir dans différentes « zones de production ».

Les villages reculés et les quartiers des grandes villes, Yaoundé y compris. « Même dans la capitale, des commerces  de  fortune  ont  fleuri  un peu  partout  sans  apparemment inquiéter grand monde. Et même dans  les  marchés  organisés,  les gares routières, les places animées des quartiers, on trouve aisément de l’ « odontol ».

En général, il est aussi distribué par ceux-là mêmes qui  vendent  du  vin  de  palme.  Il n’est  même  plus  surprenant  de trouver des bouteilles trônant dans les boutiques des quartiers populaires. Et dans certaines contrées, les meilleures distillations sont réservées à l’autorité administrative », assure un observateur.

La production et la consommation de cet alcool artisanal ont pourtant été  longtemps  combattues  pendant des  décennies par  les  pouvoirs  publics.  Elles  demeurent même interdites dans bien des localités,  suite  à  des  arrêtés  pris par  des  gouverneurs,  préfets  ou sous-préfets. Seulement, de nombreuses  populations  continuent d’y diluer leurs  revenus, carrière, santé  et  famille.  Jusqu’à  la  mort qui  a  fauché  une  vingtaine  de vies  lundi  dernier  à  Mindourou, région de l’Est.

« Nous ne pouvons pas compter le nombre de décès déjà enregistrés dans notre unité administrative, parmi lesquels des chefs de village et autorités coutumières,  beaucoup  des  agents des forces de l’ordre.

La difficulté, c’est que, quand nous descendons sur le terrain, nous trouvons des hommes en tenue (militaires, gendarmes,  policiers)  parmi  les consommateurs : ceux-là mêmes qui sont supposés décourager les gens  à  consommer  ces  alcools. Néanmoins, nous essayons de leur dire qu’il faut à tout prix combattre ce danger rampant », confie Martin Nkomba  Epanlo,  sous-préfet  de Bertoua 1er, région de l’Est .

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