Recouvrement Des créances : Jusqu’où ira Camtel ?
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L’opérateur historique somme et suspend ses services aux clients indélicats dont l’Etat qui présente une note de 65 milliards.

Dans le registre des insolvables de la Cameroon Telecommunications (Camtel), les départements ministériels viennent en tête avec une facture de plus de 65 milliards FCFA.  Dans une campagne de recouvrement qui a débuté le 26 septembre dernier, suivie des suspensions de service, l’entreprise a sorti une liste de ses plus gros débiteurs en terme de services téléphonique et internet. Après la grosse enveloppe gouvernementale, quelques entreprises publiques et parapubliques s’illustrent par le montant de leurs dettes vis-à-vis de l’opérateur historique.

Et dans cette liste des mauvais payeurs, on retrouve la Cameroon Radio Television (Crtv), organisme public de radio et télédiffusion, qui cumule une dette de 4 milliards de FCFA. La société de presse et d’édition du Cameroun (sopecam) endettée à hauteur de 1 milliard de FCFA ou encore Camair-Co, la compagnie aérienne nationale, qui n’a pas payé ses factures de téléphone et internet depuis plusieurs mois. Montant: 200 millions de FCFA.

A ces entreprises, on peut aussi adjoindre les ministères et leurs démembrements et services et quelques institutions toutes aussi importantes. On note ainsi que l’assemblée nationale ne règle pas ses factures de téléphone. La Communauté urbaine de Douala aussi. Ces deux institutions ont d’ailleurs vu leurs services suspendus lorsque l’entreprise a décidé le 26 septembre dernier, de passer à la vitesse supérieure dans le cadre du recouvrement de ses créances. Les privés tel que l’entreprise Créolink, endetté à hauteur de 3,4 milliards viennent grossir les rangs des insolvables.

Le Bataillon d’intervention rapide, corps spécial de l’armée a lui aussi une ardoise qui monte à 6 milliards FCFA. L’école de guerre et le Direction générale des douanes ne sont pas exemptes. «C’est une situation qui empêche l’entreprise de mener à bien ses nombreux projets de développement et qui crée des tensions de trésorerie vis-àvis de nos engagements internes», explique un responsable de Camtel. Il ajoute aussi que «le non-paiement de la dette par les ministères et autres n’exemptent pas Camtel du paiement de ses engagements à l’international, étant entendu que plusieurs bureaux de nos ministères se transforment en cabine téléphoniques. Les appels émis en interne comme en externe oblige l’entreprise à supporter des frais d’inter connectivité qui ne tiennent pas compte de nos factures impayées».

L’urgence  est donc au recouvrement. D’abord auprès de l’état et du gouvernement, même si le Premier ministre demande une action moins contraignante, puis de toutes les entreprises et particuliers qui à ce jour ont des factures en souffrance dans les différentes agences de Camtel. La réticence du ministère des Finances à accéder aux requêtes de l’entreprise n’est pas du goût de sa direction générale. Un proche du Dg estime à cet effet que le non-paiement des factures par le gouvernement «est assimilable à un détournement de deniers publics. Les dépenses de téléphone sont budgétisées avec précision et les utiliser à d’autres fins relève du détournement»,  clame-t-il avec amertume.

Quoi qu’il en soit, Camtel est décidé à faire rentrer toutes ses créances dans ses caisses. Les clients qui ne sont pas à jour n’auront plus que des combinés sans tonalité.

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