Le directeur général de Camtel a « perturbé » cette semaine le quotidien de certains services publics.

Suspendre le téléphone à l’assemblée nationale (an), la Cameroon Radio Television (Crtv), la société de presses et d’éditions du Cameroun (sopécam), la Communauté urbaine de Douala et à d’autres structures et démembrements de l’état relève d’un certain courage au Cameroun. David Nkoto Emane, directeur général (Dg) de la Cameroon Telecommunications (Camtel) a certainement «bouffé du lion» ce 26 septembre 2016 avant de sommer, non seulement ces insolvables, mais en les suspendant de tout service téléphonique et internet émanant de la structure dont il a la charge.

La note du Premier  ministre qui lui demande de surseoir à sa démarche trouve que certaines administrations ont connu une situation de black-out téléphonique et internet. aperçu il y a peu dans les couloirs d’un hôtel à New-York, le natif de Meyomessala, un arrondissement du département du Dja et Lobo, dans la région du sud, est revenu gonflé à bloc et déterminé à en découdre avec ceux des partenaires de son entreprise qui plombent son bon fonctionnement. Camtel a de plus en plus du mal à tenir ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs de service.

C’est le 24 février 2005 que David Nkoto Emane est porté à la tête de la Cameroon Telecommunicati ons (Camtel). Ingénieur en informatique, il y est arrivé en 1990. Il gravi tour à tour les échelons. Et après un bref séjour à la Caisse nationale de prévoyance sociale comme directeur de l’informatique et des télécommunications, il y fait son come-back pour prendre les rênes. Chargé de la restructuration de l’entreprise, son nom fait son apparition dans des affaires au Contrôle supérieur de l’état (Consupe) et au Tribunal criminel spécial.

Un ramdam qui n’émeut pas outre mesure sa hiérarchie qui continue, malgré le caractère illégal de son bail (plus de 11 ans), à le maintenir à la tête de la plus importante société de télécommunications publiques d’Afrique centrale. Chargé aujourd’hui de l’un des plus gros chantiers des projets structurants, alimenter l’ensemble du territoire, et quelques pays de la sous-région, en fibre optique, David Nkoto Emane doit aussi, et ce depuis quelques mois, cohabiter avec une mission du Consupe qui a décidé de passer sa gestion au peigne fin.

Précarité

Avant le Consupe, la Commission nationale anticorruption (Conac) et la Cour des comptes n’avaient pas été tendres avec le Dg de Camtel. La volonté que met l’informaticien à ce jour à vouloir recouvrer les créances dues par l’administration laisse transparaitre une sorte de laxisme managériale en la matière. Même si pour l’intéressé, les grands projets auxquels participent l’entreprise, notamment la fibre optique, devraient permettre au Cameroun de tutoyer le monde. «Il est important de faire observer que ce câble va simplement élargir notre porte sur le monde. Car grâce à sa capacité commerciale qui se situe à 40 Gbts, nous disons véritablement adieu aux limites inhérentes à la précarité du potentiel service dont le Cameroun se plaignait.

Cela est d’autant plus significatif, que cette capacité peut être multipliée par simple upgrade, jusqu’à 100 Gbts», déclarait-il lors du lancement du projet de construction du terminal de fibre optique à Kribi.

Annoncé sur le terrain de la téléphonie mobile depuis le 26 septembre 2014, l’action de Camtel dans ce domaine reste floue jusqu’à ce jour et malgré le contrat avec une entreprise américaine de près de 100 milliards FCFA, les choses restent bloquées et les 2000 pylônes annoncés sur l’ensemble du territoire n’ont toujours pas été installés. Il est maintenant question pour ce cadre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), dont la chorale suscite moult commentaires, d’avoir les coudées franches et les moyens de sa politique afin de tirer Camtel d’un fonctionnement à la petite semaine.