Poissons, poulets congelés, huiles végétales, plantains au formol, côtoient les produits de bonne qualité. Parfois, avec des conséquences graves sur l’économie.

10 milliards Fcfa, voilà une estimation des pertes causées par l’entrée du poulet congelé (issu de l’importation) sur la filière avicole de mai à septembre 2015. Ces données fournies par l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic), faisait suite à la saisie de 85 tonnes de poulets congelés par les pouvoirs publics. Un peu moins d’un an après, le marché camerounais ne s’est pas débarrassé de ce poulet de mauvaise qualité. Profitant de l’épidémie de fièvre à H5N1 (détectée le 25 mai 2016), le poulet congelé a fait un retour en force. Même si à l’Ipavic, ne veut pas avancer les chiffres, on estime que 30 à 40% des poulets vendus dans les grandes surfaces sont des poulets dits congelés.

Depuis le début de l’année, les marchés semblent gagner en appétit pour les produits de mauvaise qualité. Gaz domestique, produits électro-ménagers, habits, tous les secteurs sont touchés par ces produits à l’origine et la qualité douteuse. La dernière en date, c’est l’huile végétale, dont certains produits vendus dans les marchés s’achètent comme des petits pains.

Après la saisie d’une cargaison constituée d’une trentaine de conteneurs bourrés d’huiles végétales ne respectant pas les normes requises au Cameroun au Port de Douala en août 2015, l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), craint qu’une autre cargaison constituée d’une centaine de conteneurs n’aient réussi à infiltrer le marché. Causant ainsi un déficit énorme à cette interprofession.

Le rôle du Mincommerce

Au ministère du Commerce, on se défend de lutter contre ces produits de mauvaise qualité ou issus de la contrefaçon qui inondent les marchés. En octobre dernier, rappelle-t-on au Mincommerce, une cargaison de 40 cartons de découpes de poulet congelé a été interceptée à l’entrée de Douala, au lieu-dit Yassa, par des éléments de la police (Gmi). Dans cette cargaison de 535 kg, se trouvaient 18 cartons de gésiers et 9 cartons de pattes pesant 15kg chacun, 13 cartons de cuisses de 10kg par contenant, produits par une firme brésilienne, avait notamment rappelé le quotidien à capitaux public Cameroon Tribune.

Dans le lot des interventions utilisées pour sa défense, le Mincommerce rappelle la saisie par la brigade de contrôle des prix et mesures de la Délégation régionale du Littoral d’une cargaison de 300 kg de poulets congelés sur l’axe Yaoundé-Douala. Ceci, au cours d’une opération de routine. Ces actions souvent menées à grand renfort médiatique, cachent peu les réalités du terrain.