Yaoundé : 300 alvéoles d’oeufs détruits au Minepia
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Les aviculteurs ont encore manifesté hier contre la fermeture des marchés de poulets.

L’acte posé hier, 7 juillet 2016 à quelques mètres de l’entrée principale du ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia), par Bernard Njonga et quelques aviculteurs ressemblait à un film en plein tournage. Cet ingénieur agronome de plus de 60 ans, par ailleurs président d’un parti politique, s’est rendu très tôt hier au ministère de l’Elevage des pêches et des industries animales pour manifester encore contre la fermeture des marchés et l’interdiction de commerce du poulet dans la ville de Yaoundé et certaines autres localités.

Bernard Njonga s’est déplacé avec deux pick-up chargés contenant au total 14400 oeufs qu’il a pris le soin de détruire à quelques mètres de l’entrée principale. C’était aux environs de 7h30. Des agents travaillant au Minepia et au ministère de l’Agriculture et du développement rural qui partagent le même immeuble n’ont pas pu trouver un espace pour stationner leurs véhicules comme à l’accoutumée.

Plusieurs autres employés venus après la « manifestation » des aviculteurs ont été obligés de marcher sur les coquilles d’oeufs pour pouvoir accéder accéder dans leurs bureaux. Bernard Njonga, président national du parti politique Croire au Cameroun (Crac) était accompagné de cinq jeunes gens.

C’est finalement aux alentours de 8h30 que les forces de sécurité sont arrivées sur les lieux. Bernard Njonga et ses camarades n’étaient plus sur les lieux à ce moment-là. Selon les témoignages recueillis hier, le ministre Taiga se trouvait dans son bureau au moment des faits. « Nous sommes venus lui donner un cadeau pour la fête de ramadan », a déclaré, ironique, un activiste.

Plus de 300 alvéoles d’oeufs ont été abandonnés devant le ministère dirigé par le docteur Taiga. Les aviculteurs disent ne pas vouloir baisser les bras tant que les marchés de poulets ne seront pas ouverts. Pendant que Bernard Njonga et ses camarades détruisaient les oeufs, seuls quelques curieux ainsi que des agents de sécurité exerçant dans la zone ministérielle ont pris le soin de regarder cette scène. Aucune autorité administrative n’a été informée de ce mouvement qui n’a duré qu’une vingtaine de minutes.

Avant de partir, Bernard Njonga a pris le soin de placer trois pancartes au dessus des restes des coquilles d’oeufs qui jouxtent le mur du Minepia. Sur l’une de ces pancartes en question, il était écrit : « L’Acdic dit non à la destruction de la filière avicole ». Pour Bernard Njonga, il s’agit de dénoncer la gestion catastrophique du gouvernement au sujet de la crise « Grippe aviaire ».

En effet, il s’agit d’une nouvelle stratégie mise en place par les aviculteurs pour dénoncer la politique du gouvernement. Jusqu’ici, on était habitué à voir Bernard Njonga et ses camarades manifester en pleine chaussée. Le 30 juin dernier, ce leader de parti politique et cinq autres aviculteurs ont été interpellés au cours d’une manifestation. Ils ont été inculpés pour manifestation illégale et trouble à l’ordre public. Lundi dernier, le procès qui oppose ces six aviculteurs à l’Etat du Cameroun a débuté au Tribunal de première instance de Yaoundé-Centre administratif.

Bernard Njonga  fait savoir que depuis la fermeture des marchés, les aviculteurs vivent dans la misère et que si rien n’est envisagé, ce secteur va mourir. « Nous cherchons à rencontrer le Premier ministre depuis pour lui proposer les mesures pouvant permettre une sortie de la crise », déclare t-il.

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