Assassinat d’Eric de Putter : La France dénonce les lenteurs de la justice
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Assassinat d’Eric de Putter : La France dénonce les lenteurs de la justice :: CAMEROON

Quatre années après la mort tragique du pasteur français, les coupables courent toujours.

L’émotion était perceptible hier, 28 juin 2016 à l’Institut français du Cameroun (Ifc), à Yaoundé, lors de la cérémonie organisée en la mémoire du pasteur français Eric de Putter. Ses collègues enseignants de l’Université protestante d’Afrique centrale (Ucac), ceux de France, ses amis, ses étudiants se sont retrouvés le temps d’un hommage à Yaoundé.

Un recueillement en chansons et en prières qui a connu la participation de Christine Robichon, l’ambassadrice de France au Cameroun. Les responsables des églises protestantes de France et du Cameroun ont saisi l’occasion pour lancer un appel aux autorités camerounaises afin que la lumière soit définitivement faite sur cet assassinat.

En effet, c’est le 8 juillet 2012 qu’Eric de Putter a été assassiné à son domicile situé au campus de l’Ucac. Il était 19h30. Le pasteur et son épouse étaient en train de dîner lorsque quelqu’un a frappé à la porte de l’homme d’église qui est allé ouvrir. Il trouvera la mort par la suite. Quatre ans après, les circonstances de ce drame ne sont toujours pas élucidées.

L’enquête ouverte après l’acte criminel avait permis d’orienter les soupçons sur un cadre de l’Upac et un étudiant qui avaient été placés en détention provisoire à la prison de Kondengui. Depuis le 23 septembre 2013, ces deux suspects ont été libérés puis placés sous surveillance judiciaire. La cérémonie d’hommage d’hier était aussi une façon pour les proches de Eric de Putter de marquer leur d’indignation face à ce qu’ils considèrent comme étant un « enlisement judiciaire ».

Lenteur judiciaire

Laurent Sclumberger, président du Conseil de l’Eglise protestante unie de France, qui était à son premier voyage au Cameroun a relevé que « cela fait quatre années que Marie Alix, l’épouse d’Eric et sa fille de trois ans pleurent leur être cher. Jusqu’à quand elles sauront la vérité dans cette affaire ? ».

Il a également émis le voeu que les services judiciaires camerounais en collaboration avec ceux de la France « rendent justice à la famille d’Eric de Putter ainsi qu’à ceux qui le pleurent ». L’allocution du président de la Fédération protestante de mission française, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, celle du recteur de l’Upac et celle de l’Association « Les Semeurs » sont allées dans le même sens que les propos tenus par Laurent Sclumberger.

L’association « Les Semeurs » avait été créée quelques semaines après la mort d’Eric de Putter par son épouse pour faire connaître les ouvrages scientifiques de ce passionné des questions religieuses et de la musique. Né le 4 octobre 1980 dans le nord de la France, Eric de Putter était détenteur d’un baccalauréat en musique. Brillant sujet, il obtiendra une bourse du ministère français des Affaires étrangères pour étudier la théologie à Jérusalem en Israël. Il obtient tour à tour une licence, une maitrise puis un doctorat en théologie.

La soutenance de sa thèse avait été qualifiée d’exceptionnelle par le jury. En 2010, il arrive au Cameroun comme volontaire de solidarité envoyé par la Fédération protestante de mission française. Selon ses proches, Eric de Putter était un militant infatigable des droits de l’Homme. Il est l’auteur de plusieurs publications en théologie.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo