La SONARA en lutte pour la survie
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En lançant l’opération actuellement en cours de collecte d’une épargne nationale en vue de financer le redressement de la Société nationale de Raffinage, fort mal en point depuis le départ et l’emprisonnement de son directeur général d’alors, Charles Metouck, le gouvernement prend un risque majeur : celui de ne pas réussir à convaincre les acteurs économiques locaux à s’engager financièrement dans une affaire qui sent clairement le roussi.

Cela d’abord, du fait de la grande responsabilité qu’occupe l’Etat, lui-même – depuis toujours – dans le coulage de cette entreprise – pourtant longtemps présentée comme un fleuron. Coulage qui a pris corps dans le refus du gouvernement, depuis de longues années, de payer les factures monumentales qu’il a accumulées, au titre non seulement de sa propre consommation de carburants – pour les militaires, par exemple – mais aussi, pour le non reversement en numéraire, de ces fameuses subventions par lesquelles il essaie de contenir le prix à la pompe à un niveau raisonnable pour les  plus démunis.

En clair donc, l’Etat demande donc aux opérateurs privés de payer la facture d’inconséquences qu’il a lui-même occasionnées, en se comportant depuis toujours comme un « Etat voyou ». Autre problème : celui de l’incertitude stratégique. Il avait été clairement établi au départ que c’est plutôt par l’Eurobond, lancé en grande pompe en 2015 pour financer le plan d’urgence, que le gouvernement oeuvrerait au redressement de la SONARA. Que s’est-il donc passé entre temps, pour que ce soit plutôt l’épargne nationale qui se retrouve à être mobilisée ?

Personne ne le dit clairement. Seule chose que l’on sache : la récolte de ce fameux Eurobond a été un échec, puisque le gouvernement n’a obtenu en tout que 750 millions de dollars environ, soit autour de 350 milliards de F. CFA – montant de presque moitié de ce qu’il espérait (1,5 milliards de dollars, soit environ 750 milliards de F. CFA).

Dernier problème : la situation pour le moins trouble de cette entreprise à laquelle l’Etat lui-même doit de l’argent qu’il ne paie pas. Pour quelle raison donc un opérateur du privé viendrait investir dans un tel puits sans fond ?

Quels engagements l’Etat a-t-il pris en amont pour l’apurement de ces créances et donc, pour la solvabilité de cette dette qu’il fait contracter à la Sonara ? Et, ultime question, que sont devenus les 350 milliards de francs que mobilisa jadis Charles Metouck, pour le financement du lourd programme d’extension et de modernisation ?

Des questions qui fâchent qu’il faut éviter de poser en ce moment d’incertitude où l’entreprise tente un dernier baroud d’honneur.

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