PRESIDENTIELLE 2018 : Le danger d’un départ de Paul Biya
CAMEROUN :: POINT DE VUE

CAMEROUN :: PRESIDENTIELLE 2018 : Le danger d’un départ de Paul Biya :: CAMEROON

Le manque de collaboration gouvernementale, les animosités politiques au sein du RDPC, la confiscation des secrets d’Etat et les règlements de comptes sont autant de facteurs qui pourront entrainer le Cameroun dans les braises en cas de retrait de l’actuel chef de l’Etat qui semble détenir à lui seul le secret de paix et de stabilité au Cameroun.

Au Gabon voisin, en juin 2009, la nouvelle qui annonçait la disparition tragique du président de la République, Omar Bongo Ondima, au pouvoir depuis 1967, était tombée comme un coup de massue dans les rangs d’un peuple complètement soumis à son patriarche. Mais contre toute attente, à peine ce peuple avait fini de pleurer son chef, des loups sont sortis du bois pour discuter le fauteuil présidentiel, lors de l’élection présidentielle organisée en août 2009 par Madame Rose Rogombe, à l’époque présidente du Sénat.

Au sein du parti démocratique gabonais (PDG), formation politique au pouvoir, les ministres hier soumis à l’ancien chef de l’Etat, se sont prononcés courageusement contre le candidat naturel Ali Bongo, après une élection à problème au sein du PDG. L’exemple du Gabon doit servir d’enseignement au peuple camerounais. Après Paul Biya qui, selon toute vraisemblance, n’aurait pas encore prévu un successeur au sein du Rdpc, une situation similaire pourrait être vécue.

D’après certains observateurs, les différents déploiements du parti de Paul Biya démontrent que le RDPC reste un tombeau en or et que l’implosion est à prévenir le moment venu. Pour l’instant, les ministres recrutés dans la mangeoire et qui adhèrent dans le parti arborent la tunique des brebis mais deviendront des loups pour se faire une place au soleil au sein du parti.

L’opposition en mal depuis plusieurs années pourrait connaître des soutiens venant du pouvoir. Certains pontes du régime contestent une transition politique assurée par Marcel Niat Njifendi, président du Sénat ou par Cavaye Yegue Djibril, président de l’Assemblée nationale, tous amis du président Paul Biya. La transition pourrait provoquer une fusion entre le Nord et le Sud ou alors l’Est et le Centre.

Qui sera le successeur de Paul Biya ?

D’un point de vue logique épousant la réalité politique du pays, les enfants biologiques du chef de l’Etat sont exclus de cette course qui, jusqu’à présent, recherche encore les athlètes concurrents. Franck Emmanuel Biya, Junior Biya et Anastasie Brenda Eyenga Biya pour l’heure n’ont aucune épaisseur politique pour répondre à cette offre. D’autres fils adoptifs de Paul Biya, recensés dans le Dja et Lobo, affichent fière allure bien qu’ils ne bénéficient pas de la sympathie de leurs camarades politiques.

Certaines circonscriptions du pays se mettront en branle pour se faire entendre, de quelque manière que ce soit. Ils vont témoigner par là leur rancoeur vis à vis des tribus privilégiées pendant les 35 ans de Paul Biya au pouvoir. Cette situation risque d’entrainer un désaccord de la communauté internationale sous l’égide de la France, les Etats Unis, la Chine et la sous-région Afrique centrale, sans oublier l’union africaine et l’ONU. Le Cameroun est un géant économique de l’Afrique subsaharienne, membre de la Francophonie, du Commonwealth et grand bénéficiaire de la générosité des grandes puissances.

Dans les diplomaties occidentales, l’ouverture extérieure du chef de l’Etat camerounais imposent d’autres violons à la course vers Etoundi. Les secrets d’Etat sont inaccessibles et peuvent être accédés en Europe lors des différentes rencontres à titre privé entre Paul Biya et ses amis.  

Biya continue son règne

Une certaine opinion, généralement mal informée, pense que Paul Biya ne contrôle plus rien. Pour elle, c’est Martin Belinga Eboutou, ministre directeur du Cabinet civil de la présidence de la République qui décide de tout et place ses amis au gouvernement.

Une telle configuration de la marche de l’Etat au Cameroun est à rejeter. Jusqu’à preuve de contraire, rien n’échappe au chef de l’Etat concernant la vie politique du Cameroun. Il contrôle  tous les secteurs d’activités.

Les remaniements ministériels continuent à corriger les erreurs et les postes clés du régime reviennent aux tribus reparties. Le Cameroun peut toujours compter sur son chef de l’Etat pour résoudre les problèmes les plus sensibles.

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo