Abus de pouvoir : Une journaliste déshabillée dans un hôpital
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Le Syndicat national des journalistes du Cameroun vient de déposer une plainte au tribunal de 1ère instance de Ndokoti.

«Déshabillez-nous», scandaient il y a quelques minutes les Hommes de média réunis au palais de Justice de Ndokoti. Hommes comme femmes, ils sont sortis en masse pour dénoncer et témoigner leur soutien à l’endroit de la jeune journaliste (stagiaire) violentée samedi dernier à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yassa à Douala. Pour des raisons de mœurs, et vu que la victime est mineur, nous avons choisi de ne pas révéler son identité. L’essentiel c’est que le Syndicat national des journalistes du Cameroun vient d’ester en justice.

«Le Snjc qui demande que Justice soit rendue en son nom (de la victime) et au nom du peuple camerounais fait confiance aux autorités judiciaires du Cameroun. Nous ne devons pas poser des actions extrajudiciaires et nous faisons confiance en nos avocats. Je peux déjà vous avouer qu’au moins cinq avocats veulent se joindre au collectif déjà constitué. Nous aurons un conseil d’au moins vingt avocats pour défendre notre consœur, défendre la chaîne Sweet Fm et la corporation», précise le président du Snjc, Dénis Nkwebo. Il a pu calmer les médias qui s’apprêtaient à faire une descente audit hôpital pour se révolter. Il y a de quoi.
Les faits sont on ne peut plus salissants.

Clarence Yongo, rédactrice en chef de la chaîne Sweet Fm d’où travaille la consœur refait le récit : «Nous menions une enquête sur une maman détenue à l’hôpital parce qu’elle n’avait pas fini de régler les frais de couveuse de son bébé. La maman nous avait donné son accord de principe et c’est alors que j’envoie ma collaboratrice la rencontrer. Elle s’y est rendue, elle a donné les noms du bébé et de la maman.

Comme elle ne pouvait avoir accès au pavillon, le vigile l’y a conduit. Une fois au pavillon, il demande si une dame de ce nom de trouve dans la salle. Une voix dit oui mais personne ne se montre. Le vigile se fait menaçant. Ma collaboratrice qui n’a jamais vu la dame essaie de la joindre au téléphone. Le numéro ne passe plus. Ma collaboratrice me rappelle pour m’en informer et je lui demande de revenir.»

Les embrouilles commencent pour la consœur. «Pendant qu’elle veut sortir, un gendarme l’interroge sur les raisons de sa présence. Elle décline son identité et explique qu’elle travaille sur un sujet concernant les couveuses. Quand elle se dirige vers la sortie, une dame qui se présente comme superviseur, et remplaçante du directeur en cas d’absence ordonne qu’on saisisse la journaliste. Après avoir été conduite dans le bureau de la dame, le gendarme est prié de sortir.»

Ledit superviseur reste dans le bureau avec une femme en blouse et la journaliste. Celle-ci déclare à la dame tout ce qu’elle a dit au gendarme. Pas suffisant pour la ‘‘suppléante’’ du directeur qui trouve qu’elle doit vérifier de ses mains si une caméra ne se cache pas dans les parties les plus intimes de la journaliste.

«Elle recommande à ma collaboratrice de retirer son chemisier, son pantalon, puis ses dessous. La dame lui demande de lui présenter ses parties intimes parce que selon elle, la journaliste pourrait avoir dissimulé un micro dans son postérieur.» Arrivée sur les lieux, pour s’enquérir de la situation, la remplaçante du directeur affirme du haut de son piédestal à Clarence Yongo : «Oui je lui ai demandé de se déshabiller. J’ai le droit de le faire.»

Un abus de plus et de trop qui démontre comment est traité le 4ème pouvoir par certains individus zélés. En attendant la suite de la plainte au tribunal de 1ère Instance de Ndokoti, une autre plainte sera déposée contre le gendarme. Affaire à suivre !

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