Marchés publics : 385 millions détournés au Minepat
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Cinq personnes sont détenues depuis trois semaines à la prison de Kondengui.

Un vaste réseau de détournement de deniers publics a été démantelé au ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat). Pierre Nyemeck, président de la Confédération générale syndicale des transporteurs du Cameroun (Cgstc) est le premier à en avoir payer le prix. Ecroué à la prison centrale de Yaoundé, le syndicaliste se trouve être impliqué dans une affaire de détournement des deniers publics d’un montant de 385 millions F.Cfa.

Cette somme était destinée à la construction des agences départementales du Minepat dans les régions de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Littoral. Jean Félix Efemba, Tsanga Nkolo, Junior Nlep, tous des intermédiaires dans la procédure d’attribution du marché et un certain Azai, employé de bureau au Minepat sont aussi en détention à Kondengui. En effet, au début du mois de novembre 2015, Pierre Nyemeck est approché par un de ses amis, le nommé Nkolo Tsanga.

Celui-ci sollicite le syndicaliste afin qu’ « il utilise son entregent auprès des cadres du Minepat » pour que le marché de construction des agences départementales du Minepat dans les régions de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Littoral soit attribué à Patrick Awono, Dg des établissements Beckis, présentée comme une structure spécialisée en construction des bâtiments. En contre partie de son intervention, Patrick Awono propose une somme de 25 millions FCfa à Pierre Nyemeck.

Un peu avant la fin du mois de novembre, le marché est finalement attribué à Patrick Awono. Mais au lieu de recevoir les 25 millions promis, Pierre Nyemeck recevra 3,5 millions FCfa de Patrick Awono. Selon nos informations, le syndicaliste apprendra par la suite que ce marché public auquel trois prestataires ont soumissionné n’a jamais été réalisé.

C’est alors que Pierre Nyemeck entreprend d’aller dénoncer cette situation auprès du délégué général à la Sureté nationale, Martin Mbarga Nguele. Le but étant d’utiliser cette « relation » pour faire pression sur Patrick Awono et sa bande afin de rentrer en possession du reste de l’argent qui lui avait été promis. Suite à cette dénonciation, la police ouvre une enquête au Minepat.

C’est alors que le pot aux roses est découvert. Un cadre du Minepat, épouse d’un membre du gouvernement et un cadre du ministère des Finances (Minefi) sont soupçonnés d’avoir facilité la procédure d’attribution de ce marché fictif évalué à 385 millions FCfa.

Le Tcs se saisit de l’affaire. Patrick Awono prend la fuite. Les deux fonctionnaires cités, le syndicaliste Pierre Nyemeck, les intermédiaires dans cette procédure, notamment Jean Félix  Efemba, Tsanga Nkolo et Junior Nlep et un certain Azai, agent de bureau au Minepat, sont entendus par les officiers de police judiciaire du Tcs.

Le 11 avril 2016 seuls Pierre Nyemeck, Jean Félix Efemba, Tsanga Nkolo, Junior Nlep et Azai sont finalement placés en garde à vue. Huit jours après, le 18 avril 2016, ceux-ci ont été transférés à la prison de Kondengui où ils ont été placés sous mandat de détention provisoire.

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